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(Version 2.0 réécrite)



Une déflagration me fit voler dans les airs tel un pantin désarticulé. Je heurtai le sol durement. Je gémis, le souffle coupé, la poitrine douloureuse. Mes côtes me faisaient souffrir.

Je me mis à quatre pattes, la tête me tourna. Après quelques inspirations tremblantes, je me redressai sur mes pieds et me tournai vers la scène chaotique qui se déroulait de l'autre côté de la place.

La Mort était au sol. Elle se défendait à l'aide de quelques petits éclairs, évitant de justesse les coups des deux Gardiens qui bondissaient pour l'atteindre de leurs armes. Nary et Zefi se déchaînaient. Je me mis à marcher dans leur direction, les jambes un peu tremblantes, puis pus trottiner.

La Mort semblait encore forte. Elle repoussait les vampires à chaque fois, mais ne pouvait plus s'envoler, les ailes repliées contre son dos douloureusement. Son visage fumait. Une vapeur rougeâtre s'en dégageait, signe de la blessure que je lui avais infligée.

Je me joignis au combat. La Mort me fixa du regard.

— Tu n'es pas encore à terre, toi ? siffla-t-elle.

Je serrai les poings.

— Il faut plus qu'une chute pour me mettre KO, rétorquai-je.

Mon pied s'envola et cueillit l'abdomen de la Mort avec force. Elle recula. Nary me jeta rapidement :

— Il n'y a que toi qui peux la toucher. Nous sommes repoussés par le champ de force.

Je hochai la tête et repris mes enchaînements. La Mort se concentra uniquement sur nos échanges. Elle paraît mes attaques sans relâche. Deux coups puissants l'atteignirent cependant, l'un à la jambe - ou ce qui se cachait sous son manteau à cette hauteur -, l'autre à l'épaule.

Elle rassembla soudain des filaments noirs entre ses paumes et les projeta dans notre direction. J'érigeai aussitôt un bouclier d'énergie pour nous protéger. Nary se rapprocha de moi, la mine inquiète.

— Je ne sens plus Luk, me souffla-t-elle, ses grands yeux verts brillants d'inquiétude.

Je craignais le pire, mais je répondis néanmoins d'une voix plutôt assurée.

— Tu es sûrement trop loin de lui. La magie à l'œuvre doit t'empêcher de le sentir.

Nary me jeta un regard dubitatif, mais elle eut envie d'y croire et se remit en position de combat. Je sentis une main me toucher délicatement l'épaule.

— Anastasia, toi seule peux la toucher. Nous allons faire diversion, me chuchota Zefi. Essaie de l'enfermer à l'aide de tes pouvoirs.

— Mais comment savoir comment la renvoyer ? Je n'en ai pas la moindre idée, soufflai-je en plissant les yeux sous la concentration.

Ma magie commençait à flancher. La puissance de la Mort était encore grande, et ses filaments sombres tentaient de trouver la moindre faille dans ma défense crépitante.

— Il faut que tu demandes à ton instinct, à tes souvenirs, à ceux des Darks avant toi, m'expliqua le vampire. Je te l'ai déjà dit : tu possèdes tout leur savoir.

Je hochai la tête et prévins les Gardiens :

— Je vais lâcher. Prêts ?

Ils acquiescèrent. Zefi fit craquer ses doigts et sa nuque.

— On est parés.

Alors mon bouclier se dissolut.

Nous bondîmes vers notre ennemie, animés par une détermination farouche. La Mort tenta de renvoyer ses fumées noires mais je lui assénai un coup sur la tête qui lui fit voir trente-six chandelles. Elle recula vivement. Ses iris rouges brillèrent de colère.

Sombre Espoir [FINIE, CORRIGÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant