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(Version 2.0 réécrite)



Mon visage se consumait. La chaleur me brûlait. Je suffoquais de douleur.

Ma joue n'était plus qu'une masse de souffrance. J'avais mal, terriblement mal... C'était de sa faute à elle. Je savais que c'était elle, la Mort. La vague mauve, c'était elle, elle m'avait repérée et la souffrance qui m'envahissait venait d'elle.

Il faut que ça s'arrête, pitié... J'ai trop mal... Mal...

Une voix résonna alors. Les accents rauques emplirent la place, surpassant mes propres cris qui jaillissaient de ma gorge sèche et douloureuse. Elle semblait venue des profondeurs de la Terre, et je la reconnus.

— Alors... Tu es là, Anastasia ! s'exclama-t-elle.

Un grondement ébranla le sol. Mes yeux clos ne pouvaient rien voir mais j'étais sûre que la Mort elle-même s'extirpait des entrailles de la planète bleue, au milieu d'une fumée mauve et noire.

La souffrance ne s'atténua pas, mais je pouvais à présent mieux la supporter, et j'en profitai pour effleurer la lueur rougeâtre tapie au fond de mon esprit.

Mes yeux s'ouvrirent brusquement. Des flammes couraient sur mes bras, mes jambes, mes cheveux, ma peau entière semblait étreinte par un brasier. Ces flammèches magiques provenaient de mon pouvoir.

La douleur avait disparu, balayée par le feu. La fumée s'estompait devant mon visage et je pus contempler l'état de la place de l'Atomium.

L'édifice était à terre. Les sphères avaient roulé un peu partout. Celle qui me soutenait avait tremblé mais s'était immobilisée sans bouger. Des débris argentés étaient éparpillés partout, recouvraient parfois entièrement le sol. Le ciel était sombre. De minces filets de rayons solaires parvenaient à percer les nuages noirs qui nous enfermaient dans une coupole.

Zefi... Nary... Luk... Où êtes-vous ?

Je m'interdis de penser au pire et focalisai mon attention sur la silhouette enrobée de panaches noirs qui survolait l'endroit d'un air théâtral. Elle volait, immobile, au milieu du carnage. Ses ailes membraneuses battaient l'air dans son dos.

La Mort.

D'étranges fumées magiques l'entouraient calmement. Sa cape était ballotée par la brise hivernale, alors que sa faux était accrochée dans son dos. Son visage caché par l'ample capuche noire qui lui tombait devant les yeux se tournait dans ma direction.

Mon cauchemar se tenait, là, devant moi. À quelques centaines de mètres à peine. La responsable de tant de morts, du massacre de cette planète, de la destruction d'autres mondes au cours des âges... Car si les Darks étaient plusieurs à avoir combattu, elle, elle avait tout détruit elle-même. La Mort était éternelle.

Ma cicatrice commença à chauffer. Je la touchai du bout des doigts fugitivement. Les billes écarlates de la Mort s'étaient tournées vers moi.

— Anastasia, voyons, ne te cache pas... ricana-t-elle avant de tendre les doigts en avant puis de les agiter comme pour m'inviter à approcher.

La brûlure sur ma joue enfla. Elle utilisait encore de cette blessure, cette unique trace qu'elle avait pu placer sur moi avant que je ne lui échappe pour renaître. Les flammes, qui ne léchaient plus que mes poings, s'animèrent. La magie se propagea dans mon corps et entra en contact avec celle de la Mort. Elle finit par éteindre la douleur qui me brûlait la joue. Une fumée violette s'échappa de ma poitrine lentement, alors qu'un rictus victorieux prenait place sur mon visage.

Sombre Espoir [FINIE, CORRIGÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant