20 dates : troisième date ou le malentendu

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Aomine Daiki, l'as de la génération des miracles, n'était pas timide. Pas du tout. Il avait toujours affronté le monde la tête haute et le regard convaincu. Oui, l'assurance, ce n'est pas qui manque chez lui !
Mais c'est une toute autre facette de cet idiot qui s'offre à nous aujourd'hui. En effet, depuis qu'il avait (enfin!) osé embrasser Satsuki -qui rappelons-le était assoupie-, il avait perdu toute consistance face à elle. Et pourtant la voilà qui s'approche de lui, un grand sourire ornant ses jolies lèvres teintées de rose. Ses lèvres. Ses ô combien douces et enivrantes lèvres lui rappellent cette fatidique soirée. Et son cœur se met à battre lourdement dans sa poitrine tandis qu'il ne sait plus ce qu'il devrait faire de lui-même. Il se sent maladroit et il ne parvient plus à réfléchir.

Tandis que Daiki fulmine intérieurement se maudissant de ne pas parvenir à parler ni à agir normalement, ses joues, son cou, jusqu'à son cerveau rougissent nerveusement. Daiki, seul face à cette ardeur et cette timidité nouvelle, perd ses moyens. Comment pourrait-il la regarder, ne serait-ce qu'agir normalement alors que la sensation enivrante que lui avait procuré ce baiser revient le hanter à chaque fois ? Il ne sait plus ce qui était normal. Comment agissait-il avant ? Devrait-il râler parce qu'elle l'a appelé "Aomine-kun" ? Devrait-il lui dire de la fermer car il est trop tôt et qu'il n'a pas envie d'aller à l'école ? Comment peut-elle agir normalement ?

Elle est là, devant lui, et il est là, devant elle, ils se sont embrassés. Il se rappelle de tout. De la douceur de ses lèvres, de sa chaleur, de son odeur. Et il se surprenait à se demander si c'était vraiment une bonne chose qu'elle soit aussi imperturbable dans son sommeil. D'habitude, la fille se réveille, les amoureux se regardent langoureusement et ils s'embrassent une nouvelle fois. D'un autre côté, aurait-il eu le courage de la regarder alors qu'il rougissait terriblement rien qu'en y repensant ? Comment font les autres pour ne pas être aussi perdus, gênés et euphoriques à la fois ?

Au plus grand damne de ce jeune homme, Satsuki ne ressent pas cette grisante myriade d'émotions. Elle croit naïvement que son premier baiser arrivera bientôt. Il faudra y mettre les moyens d'ailleurs ! Feux d'artifices, dîner aux chandelles et la déclaration de l'amour pure et parfait que Daiki lui vouera jusqu'à sa mort. C'est ce dont elle rêve ! Après tout, le soir du festival était un moment parfait ! Elle pouvait abandonner le dîner, espérer qu'il lui murmure un timide "Je t'aime" avant qu'il ne l'embrasse de façon maladroite. Et cela était bien plus que parfait pour elle qui avait pourtant l'habitude de viser des standards hollywoodiens !

Mais le scénario ne s'est pas déroulé comme prévu, il l'a embrassé certes, mais elle dormait. Et alors qu'il ressent toutes ces émotions qui accompagnent les âmes innocentes après avoir expérimenté leurs premiers baisers. L'autre moitié de ce couple s'impatiente de plus en plus, anticipant ce moment magique s'étant déjà produit.

Mais ne nous stoppons pas en si bonne avancée, Aomine, évite certes de croiser le regard de Momoi, mais ce n'est pas parce qu'il n'a pas conscience de ce qu'il ressent pour elle. Au contraire, il est désormais hypersensible à la présence de la jeune fille. Et cela le frustre terriblement. Que devrait-il faire ? S'il avoue à Satsuki qu'il l'a embrassée lorsqu'ils rentraient du festival, il y a des chances que celle-ci, en reine incontestée du drame, lui assène une violente gifle, certes, méritée mais indesirée.  Et bien que Daiki s'en voulait de l'avoir embrassée sans qu'elle le sache, il ne pouvait pas se résoudre à lui annoncer. Comment devrait-il lui dire ? Il devrait peut-être commencer par lui faire promettre de ne pas s'énerver. Ensuite, que lui dirait-il ? Qu'il avait agit sans réfléchir ? Qu'il n'avait pas pu s'en empêcher ? Qu'il l'avait trouvé si belle à ce moment là, qu'il n'avait pas réalisé ce qu'il faisait ? Tout cela pourrait éveiller le côté fleur bleu de la jeune fille, cela pourrait même apaiser sa colère.
Il décida donc de lui avouer ce qu'il avait fait avant de se défiler. Et, alors qu'ils étaient sur le toit de l'école à profiter de la pause, il se lança.

Parce qu'ils s'aimentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant