J'aimerais savoir pourquoi c'est moi qui doit m'occuper du corps. Ce n'est pas parce que je fais des études de médecines que c'est obligatoirement moi qui doit faire le sale boulot. Bien que je n'ai pas de problème avec le sang ou quoi que ce soit, ce n'est pas comme si j'allais l'opérer.
Charline m'a juste dit de le laver puis de le mettre dans un draps et d'enfoncer un tissu dans sa plaie pour éviter de faire couler plus de sang, bien qu'il ne doit pas lui en rester beaucoup.
Emma m'a ramené un torchon qu'ils ont acheté avec Lydé, me voila donc penchée au dessus du mort, qui est maintenant propre, en train de lui ouvrir sa plaie. Munit de gant, bien évidemment, je fronce les sourcils. Il y a quelque chose qui cloche dans son ventre. J'ai vu des milliers de fois des photos d'intestins et de tout le bordel, à l'université, mais en vrai ça ressemble plus à des saucisses et de la bouilli qu'autres choses. C'est étrange.
Je préfère ne pas m'attarder plus longtemps et mets du mieux que je peux le tissu même si l'hémorragie est bien finie depuis longtemps. Sans savoir pourquoi, je ne me sens pas tellement choquée ou stressée face à ce meurtre. En même temps mon père m'a toujours dit de garder mes émotions au plus profond de moi et de rester toujours fortes dans la moindre des situations. Alors c'est ce que je fais actuellement. J'ai confiance en mes amis et je sais qu'on va s'en sortir. En plus je suis la plus grande de tous, donc je dois faire preuve de maturité devant les autres.
Même si des fois j'aimerais vraiment pouvoir craquer et tout laisser sortir. Ma mère m'oblige à pleurer parfois, ça peut paraître bizarre mais ça me fait du bien. Elle a vite comprit que mon père était fou, c'est pour cela qu'ils ont divorcé.
Je soupire et replis le draps sur Simon. Pauvre adolescent. Mourir dans de telles circonstances c'est assez humiliant. Candy passe sa tête dans l'encadrement de la porte.
-Ça va tout va bien ? Elle s'enquiert en s'approchant de moi.
-Oui ne t'en fais pas. J'ai fais ce que tu m'as dit.
-Super !
Elle allait partir sauf que je la retiens par le bras.
-Sinon avec Diego tout se passe bien ?
C'est son petit ami. La dernière fois, elle m'avait confié rien qu'a moi qu'il l'avait frappé.
-Ah oui...À ce propos tout était faux. Avec les autres on a fait un test de confiance pour savoir si t'allais le répéter sauf qu'apparemment non, donc bravo tu as réussi ! Elle s'exclame en s'éclipsant rapidement.
Je reste littéralement sur le cul. Est-ce une blague ? Me faire un test de confiance à moi. Cette soirée ne pouvait pas être pire. Franchement apprendre que vos amis n'ont aucune confiance en vous ça fait vraiment super plaisir.
Je me lève d'un bond et pars rejoindre les autres dans le salon qui sont tous regroupés autour de quelque chose que je n'arrive pas à distinguer. Je m'approche un peu plus et remarque le tapis avec une immonde trace blanche toute craquelée.
-Je te jure que ça paraissait mieux dans le noir, se défend Melvyn auprès de Candy.
-Non mais j'y crois pas, on va se faire prendre direct à cause de toi.
-T'avais qu'à aller le chercher toi le tapis.
Je pousse un profond soupire avant de me mettre au milieu.
-Stop ! Maintenant ça suffit. On ne doit pas se disputer pour de la merde je vous rappelle qu'il y a un corps sans vie à l'étage. Alors vous avez intérêt à arrêter vos gamineries. Même si je doute de votre amitié envers moi sachez que moi je serais toujours là pour vous.
J'avoue que la dernière phrase c'était plus par rapport au test mais je m'en fous. Ils me regardent tous incrédule comme si j'avais quelque chose sur le visage.
-Quoi ? Dit Nesrine perdue tout comme les autres.
-Je suis au courant pour le test de confiance.
-Mais de quoi tu parles ? Renchérit Enola.
Je lance un regard perdue à Charline qui éclate subitement de rire. Ne pouvant même plus s'arrêter elle se tient le ventre tout en essuyant ses larmes de son autre main. Elle reste hilare pendant un long moment avant d'enfin se calmer.
-J'aime trop vous faire des blagues. Vous gobez toujours tout !
Je roule des yeux en soupirant. Candy ne changera jamais faut faire avec.
-Elle arrive même à faire des blagues quand on a un meurtre sur le dos, souffle Lydé en prenant sa tête dans ses mains.
Pourquoi on a laissé Charline faire le plan déjà ?
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
« But without the dark, we'd never see the stars. »
