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Charlotte






Assise dans un taxi parisien qui attendait sagement devant la porte du Hip-Hop Convict un éventuel client, je suis et seule et sans aucune affaire.

J'ai atrocement mal au cœur, comme si le fait de voir Ken et ma meilleure amie ensemble et en train de s'embrasser me faisait du mal.

Ce n'est pas de la jalousie à l'état pur, peut-être de l'envie ou plutôt de la contrariété.

Jalousie (nf) : La jalousie ne doit pas être confondue avec l'envie.

Envie (nf) : Convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu'un.

Contrariété (nf) : Ennui, dépit causé par l'opposition que l'on rencontre ; ce qui contrarie quelqu'un ; mécontentement, irritation.

Mes pensées divaguent rapidement et me font penser au fait que je n'ai pas d'argent pour payer le chauffeur du taxi, étant donné que j'étais partie en courant et sans affaire, après avoir vu Ken et Manon s'embrasser.

Que font-ils en ce moment-même ?

Sont-ils dans une voiture, un UBER, un taxi pour les emmener chez eux dans le but qu'ils fassent leur petites affaires ?

Regrettent-t-ils à présent ?

Beaucoup de choses se sont accumulées en l'espace d'une soirée.

Mon père, Manon, Ken.

- Monsieur ?

- Oui ?

- Je suis désolé mais je n'ai pas d'argent sur moi.

- Alors, je vais devoir vous faire sortir du véhicule.

- Vous allez appelez la police ?

- Ça pourrait être une idée, mais je vois bien que vous êtes mal.

- Alors, concrètement, on fait quoi ?

- Vous vous débrouiller pour rentrer seule.

Je souffle.

- Tenez, buvez ça.

Il sors une bouteille en plastique et me la donne.

- Qu'est-ce que c'est ?

- De l'eau.

Je prends une grande gorgée de ce liquide blanchâtre, et bordel, qu'est-ce que j'avais soif.

- Merci monsieur.

- Oh, gardez la bouteille, m'indique le chauffeur.

- Bah, d'accord, merci.

Il se gare au milieu de la route.

- Au revoir.

Je sors du taxi, observant la voiture dans laquelle j'étais dix secondes plus tôt s'en aller.

C'est comme ça que, triste, seule, sans argent, sans téléphone, sans sac, sans rien à part une pauvre bouteille d'eau, je me trouve sur une avenue parisienne à deux heures du matin sur une pluie battante.

Ayant la gorge sèche, je bois l'eau du chauffeur d'une traite.

Je m'assois contre un poteau, laissant mes cheveux se mouiller, assise sur le macadam, sur un nombre incalculable de chewing-gum, et probablement là où des chiens ont fait leur besoins personnels.

Parlant de ça, faut que j'aille au toilette.

Fais chier.

Je ferme les yeux assise contre le poteau, et comme une sdf, je laisse la fatigue m'envahir et je m'endors dans la rue, sentant à peine quelqu'un me porter.

Je suis tellement fatiguée que je n'ouvre même pas les yeux.




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coucou mes potes

le chapitre vous a plu ?

petite question, vous pensez que j'ai quel âge ?

bisous mes potes

Message - NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant