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Charlotte

Mon chapeau de touriste sur la tête, je parle avec un homme séduisant qui tente de me vendre des fruits et des légumes.

Avec Adèle, nous nous mettons d'accord et nous en achetons suffisamment pour tenir au moins trois jours avec la bande de morfalle.

- Au revoir, à bientôt, conclut le vendeur.

Nous rejoignons les gars qui nous attendent impatiemment, assis sur le bord d'une fontaine, jouant avec leurs doigts ou tapotant sur leurs téléphones.

Autrement dit, ils s'ennuient.

Nous continuons de nous promener dans le marché.

Deen achète du saucisson, ce qui me fît bien rire.

Doums, quant à lui, râle car personne ne vend de joint, d'herbe ou tout autres bêtises de ce genre.

- Même pas un simple paquet de cigarettes, quoi ! râle-t-il.

- T'en as pas emmener ?

- J'ai une quinzaine de paquets si t'additionnes absolument toutes les merdes.

- Je pense que pour une semaine, ça devrait suffire, dis-je.

- À ta place, je n'en serais pas si sûr, me réponds Adèle.

J'ouvre la bouche de stupéfaction.

- Ah ouais, quand même, je rigole.

- On ne fait pas les choses à moitié, nous ! s'exclame Doums, fièrement.

- Je comprends mieux ton odeur de joint qui se sent à 3 000 kilomètres ! je plaisante.

Adèle, Doums et moi éclatons de rire.

Il est presque onze heures quand nous rentrons de la villa.

Certains gars vont directement à la piscine ou d'autres jouent au Ping-Pong. Mohamed, quant à lui, s'improvise Barman et sert des cocktails à tout le monde.

Je vais sur le bord de la piscine et j'appelle Ken, qui est en train de nager.

- Oui ?

- Je peux utiliser l'ordinateur qu'il y a dans le salon, s'il-te-plaît ?

Il fronce les sourcils.

- Bien sûr. Tu n'es pas obligé de me demander, tu sais.

Je lui souris et je rentre dans la maison, cliquant sur l'onglet safari du Mac de Ken.

Mes doigts se posent sur le clavier et c'est dans une lenteur incroyable que je tape son prénom.

Stefan Rudal.

Le prénom de la personne qui, comme dirait Sneazz', ne m'a jamais de love, celui qui ne donne même pas l'argent mais promet de l'or.

J'appuie sur la touche rechercher avec mon doigt de la main droite et une adresse apparaît.

Il vit à Antibes.

À une vingtaine de minutes d'ici.

Je note son adresse sur un Post-It, bien décidé à aller le voir et lui poser toutes les questions que j'ai toujours rêvé de lui demander.

Lui poser toutes les questions, que, petite déjà, je ne comprenais pas.

J'efface l'historique, je glisse le post-it dans la coque de mon téléphone et je rejoins les autres à l'extérieur.

Je trempe mes pieds seulement dans la piscine, l'esprit ailleurs.

J'irais cette après-midi.

Sans l'aide de personne.

Sans le dire à qui que ce soit.

J'irais par mes propres moyens.

Message - NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant