La déposition

37 11 8
                                    

Lorsqu'il enquêtait, l'agent Gauche interrogeait toujours la victime. Mais, étonnamment, son petit doigt lui dit d'éviter. La jeune femme, Mlle Pouce, était bouleversée. Il lui faudrait sans doute du temps avant de pouvoir parler à un homme. Cela, l'agent Gauche pouvait le comprendre. Il avait suffisamment d'expérience dans le métier. Alors, il avait demandé à la Colonelle Bouche de lui parler. Il se trouvait désormais à côté de la salle et écoutait la discussion.

-Mlle Pouce, vous pouvez me parler de l'agression ? demanda la Colonelle Bouche de sa voix douce.

-Il était seul. Beaucoup plus grand que moi. Peut-être le double de ma taille. Et il avait une griffe immense ! J'ai cru que je ne reverrais plus jamais la lumière du jour. Heureusement que le Commandant Réveil est arrivé avant qu'il ne me saigne complètement ! Sinon, je pense que je serais morte cette nuit-là.

-Vous pouvez me le décrire ?

-Il était de la même couleur que moi. Assez fin. Mais musclé ! Il parlait avec une voix grave. Après, j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, je ne voyais rien : il avait éteint la lumière.

L'agent Gauche réfléchit : l'agresseur de Mlle Pouce avait forcément fait une erreur. Il avait peut-être laissé une trace quelque part.
Il appela l'agent Drap pour fouiller le lieu du crime, mais celui-ci lui apprit que Mme Serviette et M. Balais avaient déjà tout nettoyé. C'avait été un ordre venant des hauts grades. L'agent Gauche sortit en colère du poste d'enquête. Et dire qu'il n'avait même pas eu le temps de prendre un café au petit-déjeuner !

Les cinq doigts de la mainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant