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Je regarde attentivement la belle brune rentrer essoufflée dans la salle de musique ne comprenant que dalle à la situation.
Elle ferme la porte en prenant soin de tourner le verrou à clef et se retourne vivement vers la salle en plaquant son dos contre la porte en soufflant un bon coup. Quand son regard croise le mien, elle sursaute légèrement puis arque un sourcil, surprise de me trouver ici.
Après un long moment où l'on se dévisageait mutuellement, je suis du regard la jeune inconnue qui se dirige vers la batterie au fond de la salle. Elle prend place sur une chaise. Je devine à ses trois assiettes à déserts, qu'elle a encore chercher la petite bête...
Je soupire et me retourne, exaspéré par son comportement. Le fait d'avoir une présence derrière moi, qui me regarde jouer, m'empêche de me concentrer. Je pose mes mains sur le clavier et place mes doigts sur les bonnes notes. Je ferme les yeux et inspire une grande bouffée d'air pour me détendre. Enfin, je commence à jouer mon morceau préféré.
Je me balance aux rythmes de la mélodie, mes doigts glissent sur les touches et mes pieds appuient instinctivement sur les pédales de l'instrument. La musique me transporte vers un autre univers, sans personne. Il n'y a que moi. Moi et mon piano, moi et la mélodie. Jusqu'au moment où j'entends une bouteille tomber au sol. Me ramenant immédiatement à la réalité. Mes mains dérapent sur les touches. J'ouvre brusquement mes yeux, horrifié par ma faute.
Je contracte ma mâchoire et me retourne vers celle qui me dérange tant :
- Écoute Giulia, tu as vraiment l'air d'être une fille sympa, mais là je révise et j'aimerais vraiment me concentrer, alors si tu pouvais te trouver une autre salle à squatter se serais génial.
La concernée relève la tête et me scrute du regard.
- Tu connais mon nom toi ? ; rétorque-t-elle la bouche pleine de chocolat.
- Change pas de sujet. ; dis-je froidement.
- Roooh ça va ! Détend toi le slip un petit peu ! dit-elle un brin moqueuse.
Il n'y a qu'elle pour faire ce type réflexions. Je respire lentement pour garder mon sang froid et la laisse faire. J'entends ses pas au fur et à mesure se rapprocher de moi et quand elle est atteint mon niveau, elle dit doucement :
- Je suis pianiste, moi aussi, alors je peux t'aider si tu le souhaite.
- Non, merci ça ira. Je travaille seul.
- Comme tu veux chéri.
Elle se redresse et regagne sa place. Elle engloutit son dernier bout de gâteau au chocolat et lèche ses doigts d'une manière si sensuelle que sa devrait en être interdit.
Quand elle lève la tête, je sursaute légèrement et tourne vivement la tête pour éviter de croiser son regard aguicheur. Elle rigole et commence à sortir des cahiers de son sac.
