TodoDeku OS - Mon cœur t'as aimé

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Lorsque j'ai commencé à comprendre que je l'aimais, j'étais allongé sur un lit d'hôpital. Une odeur à vous donner des migraines planait dans la pièce mais je m'y étais habitué. Les fenêtres n'étaient pas ouvertes, et c'est sûrement la seule chose que je regrette. Ne pas avoir ouvert ces fenêtres.
Il était là, penché au dessus de moi, attendant une parole de ma bouche devenue si faible et rêche par les heures de sommeil derrière moi.
Son front se posait sur le mien et ses cheveux bicolores me caressaient doucement. Quel moment magique.
Soudain, il se retire et prononça pour la première fois depuis qu'il était devant moi, sa chaleureuse voix. Une voix berçant mes doutes et mes peurs loin de mes tristes pensées.

« - Comment te sens-tu? »

Ce n'était pas un "Comment vas-tu?" banal et inutile entre deux connaissances. C'était une réelle inquiétude qui me fit très plaisir. Je lui souria malgré les douleurs des interventions chirurgicales que j'avais subie et ouvre ma bouche, poussant dans quelque chose qui ressemblait à un murmure, une réponse.

« - Mal. »

Nous étions au printemps, les cerisiers plantés dans la cour de l'hôpital étaient grands et déjà prêts à libérer leurs multiples pétales de fleurs à la brise qui s'amènerait.
Les yeux de Shouto se plongèrent dans les miens, traduisant tout ce que nos cœurs voulaient se dire. Je savais qu'il savait, il savait que je savais. Cependant, nous continuions d'échanger silencieusement, sans aucun dialogue. Une qualité qu'est l'amour.
J'ai compris que je l'aimais à ce moment très exact. Pouvoir le serrer dans mes bras de toutes mes forces était ma seule envie.

Un médecin interrompit notre discussion silencieuse en préconisant ma sortie. Et c'est avec l'aide de mon protecteur que je quitta l'hôpital dans lequel j'ai été mis sous surveillance durant deux longs jours.
Depuis ma naissance, j'ai quelques fois inquiété ma mère et mes proches car soudainement, mon cœur battait très vite. Un orchestre grandissant en crescendo dans votre petite cage thoracique et qui vous étouffe progressivement.
Cependant, mes crises passaient très vite.

« - C'est normal! » qu'ils m'ont dit.

« - Cela va s'arranger en grandissant. » m'ont-ils assurés.

Mais j'avais à présent dix-huit ans, et mes crises étaient de plus en plus longues et fréquentes. On m'a découvert une tumeur placée juste dessous mon cœur.
Un virus inévitable qui malgré les belles paroles pour me faire garder la foi, finira par me monter jusqu'au Paradis.

J'ai une fois cédé à une de mes crises devant Todoroki bien avant les hospitalisations, il y a deux ans. Nous étions ensemble lors d'un entraînement d'après-midi à Yuei, lorsque nous n'étions encore qu'apprentis-héros. Cette période me remontait de bien bons souvenirs.
Ce fut le seul à m'avoir pris au sérieux et essayer de m'emmener voir des médecins.
Peut-être que si je l'aurais écouté, j'aurais pu m'en sortir d'une certaine façon. Mais les regrets ne font pas une vie, alors je ne les écoute pas et regarde les mains gracieuses de mon conducteur allant de la barre de vitesse au volant, machinalement.

Tel un gentleman, cette tête mi-feu, mi-glace m'ouvra chaleureusement la porte de sa voiture et m'en fit doucement sortir. Nous étions arrivés devant sa demeure. Le pauvre était tellement inquiet de me laisser repartir chez moi et vivre par moi-même qu'il a préféré que je vienne cohabiter avec lui quelques temps.
Je savais bien que c'était une excuse pour me garder avec lui, il savait que je savais. Nous jouions sur des choses futiles, des choses qui ne faisaient qu'aviver notre flamme grandissante au fin fond de nos corps et nos cœurs.

Je pousse délicatement la porte en bois de sa maison et y découvre une magnifique bâtisse. De superbes murs et décorations, des bibliothèques remplies de livres à en craquer, un salon luxueux.
" Les Todoroki" pensais-je.
Mon hôte vivait dans ces si grands espaces tout seul, sans même un seul animal de compagnie. Je me posais des questions sur son rythme de vie ainsi que ses tâches quotidiennes lorsqu'il n'était pas en service quand soudainement, deux mains confiantes viennent se poser sur mes épaules.

Recueil d'OS sur MHA. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant