OS (Izuku) - Douleur et bonheur

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Ici qu'elle revenait. Une douleur des plus atroces, des plus horribles. Celle qui prenait votre cœur entre ses mains pour l'étouffer et n'en laisser qu'une mare de sang.
La même terreur qui me reprenait et me terrassait au sol sans que je puisses riposter. Une ennemie puissante et intouchable contre laquelle je ne pouvais rien faire.
La douleur du deuil.

Tant de fois j'ai regardé le ciel en espérant, de mes pauvres yeux émeraudes, une réponse du Tout-Puissant. Mon ami, mon amour, mon frère, Vous me l'aviez enlevé ! Sur cette terre j'étais resté bloqué, sans espoirs, sans rien ! Il ne me restait plus que cette bague située sur mon annulaire, se reliant à mon cœur noirci par les flammes ténébreuses de la vie.
Et le soir je la regardais, je l'embrassais. De l'or, comme celle sur ta défunte main. Ta chaleur, Dieu qu'elle me manquait.
Si tu savais à quel point je me sentais seul en m'endormant dans ce lit froid qui était auparavant où se déroulait nos nuits les plus fantastiques !

J'aurais voulu te remplacer dans cette boîte sombre lorsque je suis venu te voir pour la dernière fois. Toi, la bouche mi-close et le visage pâle. Je voulais m'allonger à tes côtés pour ton sommeil éternel !
On m'en a empêché, j'ai crié. J'ai pleuré et hurlé toute la souffrance que je vivais en te perdant. Vis ! Ouvre-moi ces yeux bon sang !
Mais rien ne vînt, à mon plus grand désespoir.
Les yeux vitrés, je m'étais écroulé sur mes genoux et tapais la terre humide de mes poings. Qui t'avais autorisé à mourir ?

Désormais je n'arrivais plus à avancer dans la pénombre qui m'entourait : ma peine. Un visage dont les larmes roulaient sans cesse sur des joues de porcelaine, voici mon sort.
Un châtiment que je méritais pour n'être pas décédé avant toi, pour n'avoir jamais prédit ta malédiction. C'était de ma faute de ne pas être né avec le pouvoir d'un Dieu !
Tout était de ma faute. Absolument tout.

Mais un jour, dans ma folie et mes hallucinations quotidiennes, je la vis. Une beauté divine semblable à Aphrodite, déesse de l'amour. Ses ailes blanchies par le plus pur des  cristaux émerveillaient mes pupilles et je baissais la tête vers le bas, ébloui par cette magnifique créature.
Des yeux couleur rubis, comme les tiens. Était-ce un ange ? Celui qui allait enfin me délivrer de ma douleur infernale ?
Espoir ! Oh, mon doux remède !
D'un bond, j'agrippai fermement les plumes de ses ailes dans la paume de mes mains avant qu'elle ne s'envole. Elles ne s'arrachaient pas, elles étaient résistantes.

De ma plus triste peine, je la suppliais. Je lui suppliais d'abréger cette terrible douleur qui me prenait chaque seconde de chaque heure de chaque jour. Je m'écroulai sur le sol avec dans mes bras une douceur incomparable, dos à terre.
Les plumes que je tenais avaient cédées.

Maintenant c'était l'ange qui me regardait de haut, énervée des morceaux que je venais de lui arracher. Je me mis à genoux, le cœur battant de nouveau. Je t'en prie, ne laisse pas cette sensation s'éteindre encore une fois ! Sauve-moi avec tes mains pareilles à celles d'un Dieu ! Fais résonner ta voix dans les plus noires profondeurs de mon âme, et ramène à l'intérieur un soleil éclatant de bonheur !

Un sourire de ce qui me semblait être une déesse.

« - La souffrance n'est pas quelque chose à oublier, il faut vivre avec. »

Suite à ses paroles, sa longue chevelure blonde se retourna et ses pieds nus avancèrent, prêts à me quitter. Cette beauté me laisserait ici, seul avec mes tourments !
Alors d'une poigne, j'attrapai ses chevilles et criai.

« - Si ce que vous dîtes est vrai... Donnez-moi la force de rester ! Donnez-moi le courage pour combattre cette douleur qui me consume ! Donnez-moi n'importe quoi... Pour ne pas oublier sans souffrir ! »

Recueil d'OS sur MHA. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant