Partie 4

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Précédemment

Elle qui s'était creusé les méninges dans le but de trouver un stratagème infaillible pour le revoir voyait son souhait du moment se réaliser. Il était là devant elle, plus viril que jamais et ayant l'air d'avoir besoin de son aide. Un sourire carnassier étira ses lèvres pendant que Sidy s'exclamait :

-Ma foi, c'est la séduisante Rose !
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Les rayons ardents du soleil qui pénétraient dans la salle de réunion par l'immense baie vitrée n'arrivaient pas à réchauffer la pièce dont l'atmosphère était devenue frigorifique. Installés de part et d'autre de la table, avocats et clients se toisaient. Ou plutôt Bella et Mouhamed s'observaient en chiens de faïence.

Sidy nonchalamment affalé sur sa chaise ne semblait pas intéressé par la montée de testostérone dans la pièce. Amadou nageait dans une profonde confusion, ne comprenant pas l'attitude agressive de son associée.

Amadou avait été stupéfait du changement qui s'était opéré chez sa meilleure amie.
Elle qui s'était montrée d'une courtoisie anormale envers les deux hommes s'était refermée comme une huitre après qu'ils eurent fini leur récit. Un masque de froideur s'était substitué au visage accueillant. Un rictus méprisant avait remplacé son sourire charmeur et ses yeux n'avaient plus exprimé que colère et un sentiment qu'il ne lui avait pas vu depuis des années : de la déception.

Bella avait semblé désappointée ce qui désorientait encore plus le PDG de Hanne-Law.

-Voulez-vous nous accorder une minute, s'excusa Amadou en tirant Bella hors de la pièce.

Celle-ci se dégagea de sa poigne ferme dès qu'ils furent dans le couloir, loin des oreilles indiscrètes.

-Bon sang qu'est-ce qui t'arrive, as-tu tes règles ou es-tu seulement stupide ?

-N'essaie même pas de me convaincre je ne le défendrai pas.

-Oh que si tu le défendra, je me contre-fous de savoir ce qui te lie a Mouhamed, ce qui compte pour moi c'est que nous venons de gagner un nouveau client, une clinique réputée pour la noblesse de sa clientèle alors tes états d'âme tu vas te les garder et ramener ton cul dans ce bureau pour faire ton travail d'avocate !

-Tu ne peux pas me forcer à le défendre ! Je suis ton associée pas ton employé !

-Ton nouveau statut n'est même pas encore effectif que tu te permets de le brandir comme une épée au dessus de ma tête. Ce que tu n'as pas l'air de comprendre c'est que je suis l'actionnaire majoritaire, ton argent ne te permettra d'acquérir que quarante-huit pour cent des actions. J'avais prévu que tu essaierai de te servir de ton nouveau poste pour me contrer.

Elle encaissa le coup avec dignité ne laissant rien paraître de sa déception et de sa rage. Elle qui croyait occuper le même rang que lui au niveau du cabinet se rendait compte à présent qu'elle n'était qu'un sous-fifre, certes elle était le numéro deux mais elle restait irrémédiablement sous les ordres de son ami. Cette situation l'horripilait au plus haut point, s'il y'avait bien une chose qu'elle haïssait c'était d'obéir aux ordres.

-Je vois. Je suis obligée de suivre tes directives si je ne veux pas perdre ma place n'est-ce pas ?

-Tu connais déjà la réponse.

TÉNÉBREUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant