Chapitre 1

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Cours. Cours. Ne t'arrête pas. Ton cœur peut résister à un peu d'exercice. Tes cuisses ne se porteront que beaucoup mieux, et tu pourras peut être les muscler un peu. Oublie la crampe dans ton mollet et continue à courir. Si tu perds ton travail tu es foutu, alors continues. Toujours et encore, sans t'arrêter.

Alors je cours, mes poumons et mes jambes me brûlent, mon cœur est douloureux, mais je continue, parce que la voix dans ma tête a raison. Si j'arrête, je perds tout. Je tourne à l'angle de la rue, passant près de quelques passants qui me regardent avec un air sadique. Si je déteste bien quelque chose à Paris, c'est ça : les regards hautains des habitants de mon quartier quand je passe dans la rue. Encore 100 mètres et j'aurai fini, j'aurai atteint mon objectif. La vue de l'immeuble en pierre dans lequel j'habite se rapproche, et une fois devant, je peux enfin m'arrêter. Je me penche en avant pour tenter de récupérer mon souffle, mais la tache s'avère assez difficile. Des perles de sueur coulent le long de mon front, et je sais que mes vêtements sont trempés. Je prend mon téléphone dans ma poche et regarde ma performance. J'ai couru pendant quinze kilomètres en un petit peu plus d'une heure et demi, et j'ai perdu 479 calories. Cela paraît convenable, bien que j'aurais eu besoin de bien plus pour évacuer mon stress, comme d'un marathon. Mon souffle reprit, je fais quelques étirements, puis j'entre dans l'immeuble.

Une fois arrivé devant mon appartement, je m'empresse d'entrer. J'enlève mes baskets dans l'entrée, vérifie l'heure, et file dans la salle de bain, où j'enlève mes vêtements de sport trempés, collants, et imprégnés d'une odeur immonde de sueur, et j'entre enfin dans la douche. L'eau chaude décontracte mes muscles et soulage la douleur que je ressentais dans ceux-ci. Je me lave comme il se doit, sort de la douche, et me sèche. Je me dirige vers ma chambre, et branche mon téléphone sur mon enceinte pour activer ma playlist. Les douces paroles de ma chanson préférée se font entendre dans la pièce, et je me mets à chantonner doucement, tout en choisissant mes vêtements. J'enfile finalement un jean, mettant en valeur mes jambes et un simple t-shirt blanc. Je tente ensuite de coiffer mes cheveux châtains, et finis de me préparer, quand la musique se coupe pour être remplacée par une sonnerie, m'indiquant la réception d'un message. Je saisis mon téléphone et lis le sms.


De: Simon

J'espère que tu n'as pas oublié notre rendez-vous.



Non, je ne l'ai pas oublié. Comment pourrais-je ? Mais bon, Simon et sa manie à tout vouloir contrôler.


A: Simon

Non,je n'ai pas oublié, je serai là.


Je finis finalement par couper la musique, à contre cœur. Je saisis mon sac, sans oublier d'y mettre mes écouteurs, enfile mes chaussures et sors de l'appartement, en fermant la porte à clé derrière moi. Je descend de l'immeuble en prenant les escaliers, sors et marche dans la rue, en mettant mes écouteurs. La musique a toujours été un échappatoire pour moi, surtout en ce moment. Le regret de ma vie sera toujours de ne pas avoir fait carrière dans ça, mais je n'ai pas la voix pour, et je ne l'ai jamais eu. En marchant, je passe devant un petit kiosque, et une couverture de magazine «people» attire mon attention. Je m'arrête quelques instants pour la voir de plus près. En couverture, un cliché prit par un paparazzi d'un homme sortant d'un hôtel, portant le nouveau costume Armani à la mode, et d'épaisses lunettes de soleil noires, malheureusement pas suffisantes pour passer incognito. En gros titre «Le tombeur Harry Styles de passage à Paris, qui sera l'heureuse élue ?». Intrigué, je tourne les pages du magazine et tombe sur l'article concernant l'artiste, accompagné de plusieurs clichés.

Glory [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant