Je reste à genoux et ne bouge plus, j'essaye de bouger les mains tant bien que mal pour, si c'est nécessaire, recourir à la violence. Mais je n'y arrive pas, c'est comme si les brûlures s'intensifiaient à chacun de mes gestes. Mais je n'ai pas peur pour autant ! Ça non ! Je me relève lentement, et me retourne sauf qu'à ce moment là, toutes les lumières de la bibliothèque s'éteignirent et ce fut dans le noir total que je m'exclama.
- Qui est la? Je sais c'est pas top comme première phrase mais bon... Hé ho ! Je vous vois, vous en face, vous voulez quoi ?
En effet, même dans le noir complet j'arrive à distinguer une silhouette adossé à la bibliothèque d'en face, elle ne bouge pas mais garde la tête haute. C'est tout de même étrange, à chaque fois que quelque chose de menaçant se présentait à moi, une sorte que présence s'allumait en moi, mais là, rien, comme si le fait d'imaginer cette personne menaçante n'était pas possible... Je décide quand même de tendre les mains vers cet individu, s'il il tente quoi que ce soit de bizarre, je n'aurais qu'à m'occuper de son cas... comme avec l'autre... Seul petit bémol, c'est qu'avec l'autre, mes mains n'étaient pas brûlées au troisième degré...
Je sort de mes pensées pour me concentrer de nouveau sur ce qui se passe. J'en ai mare, si j'arrive à prouver à ma grand-mère que je peux me défendre toute seule, peut-être arrêtera t-elle de me dénigrer. L'individu, masqué par l'ombre des montagnes de livres qui nous encerclaient commença à avancer, plus il se rapprochait, plus je pouvais sentir l'air se réchauffer, mais pas la chaleur habituelle qui peut émaner d'une lanterne ou d'une bougie, c'est... de la magie, et je reconnaîtrai cette magie entre toute, après tout, elle est à l'origine de mes brûlures. J'ai enfin compris...
- Tu vas te cacher encore combien de temps Mathieu ? Et, comme si c'était naturel, d'un geste de la main, je fis s'allumer toutes les lampes de la bibliothèque. Il fit une tête étonné puis au
bout d'un certains temps, il entrepris une avancé lente jusqu'à moi, toujours le regard sombre. Arrivé devant moi, il se stoppa un faible instant puis pris mes mains dans les siennes; et avant que j'eu le temps de dire un mot, nos mains commencèrent à briller; la douleur, présente depuis maintenant plusieurs heures, camouflée par seulement quelques bandages très mal appliqués s'intensifia jusqu'à ce que ma tête se mit à tourner. Mais il fait quoi la ? J'ai mal et je pense que mon visage crispé en est la preuve, presque à bout de forces, j'essaie tout de même de récupérer mes mains toujours gardés par celles de Monsieur tête de lard qui reste de marbre, je le supplie du regard d'arrêter, il me regarde de temps en temps inquiet mais ne me lâche pas pour autant.- Arrête, s'il te plait, mes larmes commencent à couler et je sens que je vais bientôt m'effondrer, en y repensant, il faudrait vraiment que j'arrête de tomber dans les pommes de cette manière, ça commence vraiment à m'énerver, je parais faible, et ce n'est pas quelque chose que je veux!
-Non, encore... un peu... Il me regarde comme désolé et sa voix, elle est comme saccadé, il parait si épuisé; Et va savoir pourquoi, cette faiblesse je la ressent, en plus de la mienne.
Au bout d'un certain temps qui me parut comme une éternité, la puissante lumière qui entourait nos mains s'estompa complètement, Mathieu recula de quelques mètres en titubant et de mon coté, je m'attrapa la tête, atteinte d'un mal atroce. Ce n'est que quelques minutes plus tard que, à ma plus grande surprise, les douleurs que je ressentais sur mes mains seulement quelques instants plus tôt ont totalement disparus. Je m'empresse d'enlever mes bandages... mes brûlures, elles ont disparus... comment il a fait ça ? Je me retourne lentement à la recherche de mon gardien, il n'a pas bougé, il est juste accoudé à une bibliothèque complètement essoufflé. Je m'approche de lui, avec un regard des plus interrogateurs.
-Bon, avant que tu me demande pourquoi, je vois ses joues qui commencent à virer au rouge, c'est... mignon... NAN MAIS HO !!! Je dis n'importe quoi moi, donc, je... je me sentais coupable pour ça, dit-il en me prenant les mains.
- Bah... merci alors, au moins maintenant on est quitte, *chuchote* enfin pas vraiment mais bon...
Toujours à bout de forces, je le regarde avant le lui dire "pardon" tout en lui tombant littéralement dans les bras, il se redresse rapidement avant de me demander, inquiet, si je vais bien. Le peu de force qu'il me reste ne permet pas de lui répondre correctement donc il va devoir se contenter d'un hochement de tête. La tête sur son torse, je peux le sentir s'affaiblir de plus en plus, et au bout d'un moment, je le sent vaciller, et mon impression ne fut pas vaine car quelques secondes plus tard, il tomba en arrière, m'entraînant dans sa chute. Il entrepris quand même un "ça va t'inquiètes" afin de me rassurer. Et nous restons là, dans le silence, allonger sur le sol de cette grande bibliothèque. C'est incroyable comme la chaleur qu'il dégage est rassurante, ce que je ne comprend pas c'est que son pouvoir provient de tout les éléments et pourtant depuis que je l'ai rencontré, le feu est celui qu'il utilise et représente le plus, ils faudra que je lui demande.
Soudain, une de ses mains vint se poser sur mon épaule afin de légèrement me caresser comme pour me rassurer; je ne suis pas habitué à ce genre de chose donc automatiquement mon corps se raidi ce qui fait qu'il releva doucement sa main avant de demander entre deux souffles saccadés.
- Je peux... arrêter... si... si tu veux, j'avoue que c'est gênant, même très gênant et que un tel effort même insignifiant doit l'affaiblir plus qu'il ne l'est, mais... je trouve ça agréable et touchant, finalement je vais peut-être faire mon égoïste quelque minutes de plus.
- Hum, ça va..., il souffla presque de soulagement, reposa sa main sur mon épaule puis resserra légèrement son "étreinte".
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Gardiens
Teen FictionEmma, 17 ans, déménage pour des raisons plus qu'étrange chez sa grand mère et voit sa vie bouleversée par ce que les autres appellent, la magie... L'époque dans laquelle nous vivons et les problèmes que nous rencontrons dans la société ne sont rien...