Gardiens

Chapitre 3

-Dis moi, comment s'est passé le trajet ?

Je ne sais pas quoi répondre, ma grand mère va t-elle me croire si je lui dit la vérité ? Non, la question ne se pose même pas, je dois lui dire !

Elle est devenue blanche à l'écout de mon récit et je la comprend. Mais je ne saurais dire pourquoi, je sent que malgré son visage pâle et sa bouche entre ouverte, elle sait quelque chose ! Comme si cela ne l'étonnait pas plus que ça !

- Est ce que... ça va ?

Je la sort de ses pensées plus brusquement que je ne l'aurais imaginé.

- Oui... excuse moi mon enfant j'étais perdue dans mes pensées, il faut avouer que l'histoire que tu viens de me conter n'a rien de banal... mais ici, à Onomi c'est plutôt... comment dire... fréquent !

......

Une minute, elle vient de dire que c'était fréquent ? Je risque un regard interrogatif au garçon de tout à l'heure qui s'était adossé au mur derrière moi, il se contente de me regarder et de hocher la tête de haut en bas...
Sans attendre une minute de plus, je me lève et sort de la maison, j'attrape mon manteau au passage puis me dirige vers la forêt, j'ai dû mal entendre, je ne peux croire une tel histoire, je dois rentrer chez moi !

Ça va bientôt faire une heure que je marche, je tourne sûrement en rond depuis tout à l'heure et la nuit commence à tomber, la forêt est magnifique en pleins jour mais effrayante plus que jamais la nuit ! Je suis épuisé, je n'ai rien mangé depuis ce matin et la fatigue commence à me gagner. Je décide de m'asseoir au pied d'un arbre pour me reposer quelques minutes avant de reprendre ma route.

- Sérieusement? Comment une journée peut elle tourner si vite à la catastrophe ?

- Tu te pose vraiment des questions bizarre toi !

Par réflexe, j'attrape la branche la plus épaisse à proximité de mes mains et je frappe violemment l'endroit d'où venait la voix.

- Non mais ça va pas ?

J'ouvre les yeux pour m'assurer que je ne craint rien puis aperçois mon " assaillant".

- Non mais c'est une blague, quesque tu fais là toi ? Répondis-je brusquement

Effectivement, le garçon de tout à l'heure est là, devant moi.

- Alors, de un je ne m'appelle pas "toi" mais Mathieu et de deux je n'ai pas eu le choix, c'est t'a grand mère qui ma ( encore ) demandé de venir te chercher. Alors arrêtes un peu de te plaindre et suis moi !

- Ok heu... Mathieu, je n'ai pas envie de rentrer et encore moins de te suivre, tout ce qui ce passe ici est tout bonnement impossible, cela dépasse toute logique...

- Ouais donc en gros t'as peur !

Non mais il se prend pour qui celui la ? Bien sûr que non, je n'ai pas peur c'est juste pas courant c'est tout.

J'essaie de me relever pour rejoindre la route que j'entend non loins d'ici, mais à peine ai-je fais deux pas que ma tête tourne et que mes jambes me lâche, je vacille et tombe en arrière... mais contre toute attente, je suis rattrapée par les bras de Mathieu qui me regarde avec peur.

-Quesqu'il... y... a... ? J'essaie de parler mais ma voie tremble et je sent ma respiration ralentir, en plus d'avoir chaud, j'arrive de moins en moins à garder les yeux ouvert, mais que ce passe t'il... je peux le dire à present, j'ai peur !

- Tais toi !!!

Sa voie se teinte d'inquiétude mais je n'ai plus assez de force pour contredire ses mots, et je sens que mes yeux commencent à vouloir se fermer pour de bon.
Brusquement, je sent que des bras passent derrière mon dos et sous mes jambes pour venir me porter, c'est lui !
Mais pourquoi m'aide t'il, je ne le connais pas et personnellement je le trouve bien trop sûr de lui...
Mais oui, j'avais complètement oublié ma grand mère, c'est elle qui lui a dit de me ramener, visiblement personne ici ne se préoccupe de mon avis et cela m'agace!

- Arrête... lâche... moi... !

Il ne me répond pas et j'utilise le peu de force qu'il me reste pour essayer de le repousser, mais en étant dans ses bras, la seule chose que je puisse faire c'est de lui frapper le torse, mais mes efforts ne servent à rien et j'ai l'air de plus en plus idiote !

Soudain, sans que je puisse commander le contraire, mes yeux commencent à se fermer, je vois de plus en plus flou et je commence à suffoquer; Mais au bout de quelques minutes, mon calvaire prend fin, mes yeux se ferment pour de bon et mon corps cesse tout mouvement pour laisser place à une jeune fille inconsciente qui n'est pas prête de se réveiller!