Cette semaine, nos psychologues se penchent sur les mails anonymes

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Je me suis dit que, si jamais je n'arrivais pas à trouver, il était temps de raisonner comme mon écrivain. C'est sans doute en étant lui que je comprendrais qui il est.
Après une intense réflexion, je pus conclure.
Grâce à son écriture fluide, et assez moderne, je pouvais reconnaître une personne blasée mais qui pourtant ne résistait pas à...
Non, en fait, je n'avais aucune idée de qui pouvait être l'expéditeur. Parce que je n'avais jamais fait de sociologie peut-être ? C'est vrai, quoi, j'ai toujours été incapable de me faire une tresse, mais on s'en fiche, je ne veux pas passer mon CAP coiffure.
Le rapport avec la choucroute ? Aucun. Mais à ce stade là, mon cerveau était en compote.

Mais comme l'a dit l'autre, un cerveau à moitié fonctionnel vaut mieux qu'un parfaitement inutilisable (à moins que l'autre soit moi, un jour où j'étais d'humeur particulièrement emphatique, alors que mon cher frère m'insultait).
Enfin, tout ça pour dire qu'il me restait le recours « Gabrielle ». Autrement dit, la meilleure amie de maman, qui est psychiatre. Il lui suffirait de lire le mail, et de m'en faire une étude. Et, pour ne pas qu'elle explique à ma mère qu'un pédophile m'avait prise pour cible, je pourrais toujours dire qu'il s'agissait d'un devoir de français particulièrement poussé.

Stop. Cette explication est totalement bidon. Juste parce qu'il y a mon prénom. Donc cela ne tient absolument pas la route. De toute façon, il n'est absolument pas envisageable de modifier informatiquement le texte, je suis trop archaïque pour cela (d'ailleurs, la dernière fois, on m'a dit que j'étais de l'ancien temps, juste parce que j'ai un iPod. Non mais, je rêve ! D'accord, on s'en fout de ma vie, je me tais c'est bon...)
Quel dommage ! Je ne pourrai pas faire expertiser ce texte. Le seul moyen, c'est de cerner moi même la personnalité de A. Je crois que je vais l'appeler Alphonse, parce que A, c'est lui accorder trop d'importance. Ça fait mystérieux, alors qu'Alphonse, ça fait juste vieux pépé.
Bref, le problème, c'est que, comme je n'ai aucune expérience en matière de psychologie, il me faut avaler des bouquins plus gros que la trilogie du Seigneur des Anneaux. OK, il est bien gentil le petit Alphonse, mais il est hors de question que je lise des livres plus ennuyeux que les monologues incessants de mon cousin.
Donc en fait, j'étais un petit peu coincée...

C'est là que je me suis dis que, peut-être, Hotmail pouvait me donner des informations sur Alphonse. Si je savais comment faire.

Lettre de A...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant