L'hôtel de la désolation satanique.

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En rentrant chez moi après cette tentative infructueuse, la tête basse, les oreilles rabattues sur ma tête, je suis passée au bout de la rue de Satan, devant un hôtel plutôt miteux, pour mieux se fondre dans la rue. Je tairais le nom de l'hôtel, parce que... Parce que cela ne vous regarde pas. Ou plutôt que je ne m'en souviens plus... Bref, toute personne normalement constituée aurait passé son chemin, surtout dans un quartier plutôt craignos. Pas moi, apparemment. J'étais peut-être obsédée par Alphonse, mais cela valait toujours mieux que rentrer chez moi, où l'on ne faisait rien de bien folichon.

Je suis donc entrée dans le bâtiment. L'intérieur était plus vétuste que l'extérieur, ne me demandez pas comment c'est possible. Il y avait l'irremplaçable femme rachitique qui s'occupe des réservations. Comme toutes les autres, elle était en train de se limer les ongles, et sentait l'ennui à des kilomètres à la ronde. Je passai devant elle sans même qu'elle ne m'eusse aperçue.
Grimpant les escaliers lentement, parce qu'ils n'avaient pas l'air bien solide, j'arrivai dans un couloir. Je trébuchai à cause du tapis qui était relevé, et je tombai comme une daube. Dessous, ça sonnait creux. Alors je bougeai le tapis, le cœur battant. Il y avait une trappe. Une sortie secrète dans un hôtel louche lui-même dans une rue bizarre. Je nageais en plein délire. Entre le gag et le dernier James Bond.

La trappe s'ouvrit seule. Un homme grand en sortit. Il devait avoir dans les vingt-cinq ans, pourtant, il avait l'air bien plus vieux. Il était plutôt beau, et ténébreux. Immédiatement, je le classai dans la catégorie des gens charismatiques. J'avais l'impression de vivre en plein cauchemar. Enfin, là pour le coup, c'était encore la partie où l'on croyait encore à un rêve. Franchement, le type en face de moi était plutôt pas mal, et pour l'instant, il ne m'était rien arrivé de bien fâcheux. Je vous passe les détails d'une description de trois mètres de long, parce qu'on s'en fout complètement. Retenez juste que la scène était surréaliste, comme dans les films où l'héroïne à ski se fait tamponner par un beau snowboarder. On sait tous qu'ils vont finir ensemble.
« Salut, moi, c'est Ricardo », fit-il.
Je crois que ma réponse a été un gargouillis imperceptible. En même temps, il était trop beau. C'est peut-être pour cela que je l'ai suivi dans la trappe « secrète ».
Encore une erreur de débutante....

Lettre de A...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant