Boule de cristal et androgyne.

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Si fouiller dans le matériel informatique ne suffisait pas, autrement dit, j'étais une buse en informatique, et en moyen de communication moderne, il fallait des méthodes plus... mystiques. Alors, c'est en pensant à l'un de mes meilleurs amis qui lit son horoscope, et qui croit à tous les présages, que je cassai mon cochon en porcelaine. Enfin, il s'agit d'une expression, parce que qui de nos jours a une telle tirelire ? La réponse est : personne.

Je suis sortie de la maison en courant (en prévenant mais parents, oui, je vois déjà les gens qui jugeraient mes parents trop laxistes. Ce que je ne leur ai pas dit, c'est la raison pour laquelle je sortais. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent si je leur disais que c'était une question de vie ou de mort). Donc, j'ai pris mes économies, et je suis partie vers l'allée des Embrumes. OK, comme on n'est pas dans Harry Potter, je vais l'appeler la Rue de Satan.

Bref, rue et gens louches. Mais l'économie parallèle ne prend pas ses week-ends... Toujours est-il que je me suis avancée dans cette rue la boule au ventre, mais en même temps assez impatiente de ce que j'allais découvrir. Je vous passe les détails de ma recherche de voyante, parce que c'est absolument inintéressant. Au final, j'ai aperçu une gitane dans la rue.

Après des explications brumeuses, elle comprit ma requête. Elle m'accompagna dans un taudis, le seul mot qui me vient à l'esprit quand j'y repense. A l'intérieur, il y avait une femme entièrement voilée. Enfin bon, je savais qu'il s'agissait d'une femme, car elle portait des vêtements féminins, mais en vérité, on ne voyait pas son visage : c'est la rencontre avec l'androgyne. Il ne manquait que la boule de cristal pour avoir le stéréotype de la diseuse de bonne aventure.
La femme (ou l'androgyne, que je baptisai immédiatement Irma Soleil), ne bougea pas pendant un moment. Puis elle sortit des cartes, de je ne sais où. Peut-être pratiquait-elle la magie, tel Gandalf. Ou peut-être que j'étais trop naïve. Ou trop abrutie par la télévision (et « Vivement Dimanche », n'est-ce pas ?). Bref, elle a commencé à sortir ses cartes de tarot. J'expliquai que je recherchais un correspondant anonyme. Elle tira cinq cartes du jeu. Je suis absolument incapable de me rappeler exactement, mais elle parla d'épreuves, d'ange déchu, de débauche, d'enfer, et de quête héroïque. Comme si cela me concernait.

Elle aurait très bien pu dire :
« Pineapple, tu seras une personne des bas fonds, avec une vie moisie, mais un jour tu seras chargée d'une quête, et tu combattras des monstres, le diable, mais au final, tu iras en Enfer. Ça fera cinquante euros. »

Comment faire déprimer les gens en moins de cinq minutes, et pour une somme astronomique. Bref, tout ça pour rien. La dépriiiiime... Irma était impassible. Et moi, j'étais déçue de ne pas avoir de réponse claire, mais aussi de ne pas avoir vu de boule de cristal...

Lettre de A...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant