Lettre de A...

Toujours par deux ils vont, ni plus, ni moins. Le maître et son apprenti

Je ne sais pas ce que ce Ricardo avait fait à mon cerveau, mais tout était flou, et j'avais l'impression d'évoluer dans du coton. En dessous de la trappe, il y avait tout un couloir. On avait l'impression d'être entré dans un univers parallèle, comme si l'on avait mis le doigt sur un secret. Ici, on ne voyait presque plus, l'odeur du couloir était rance. Il y avait aussi ce bruit de fond, comme un murmure perpétuel qui gagnait les moindres recoins du cerveau et donnait des frissons dans tout le corps. Je suivis Ricardo dans une pièce, et un autre couloir apparut.
Ce lieu était un véritable labyrinthe. Je sus bien plus tard que c'était pour protéger ses habitants. Au bout d'un moment qui me semblait interminable, à nous déplacer dans les corridors glauques, nous arrivâmes à un salon. Ce salon était d'un gris monotone, sans aucune nuance. A ce stade-là, je ne ressentais rien. C'était comme si ces épais murs aspiraient tous les sentiments. Je ne parvenais pas à ressentir de la paix, mais je n'étais pas tourmentée.
En fait, c'était plutôt inconfortable.
Il n'y avait aucun meuble, et aucun détail sur lequel mes yeux pouvaient s'accrocher, alors je me mis à fixer Ricardo. Celui-ci, impassible, regardait un point derrière moi. Nous restâmes ainsi un moment dans le silence, puis une voix se fit entendre. Avant que j'ai le temps de me poser des questions sur cette interpellation, Ricardo me poussait vers une porte que je n'avais pas vu quelques secondes plus tôt. Alors, je rentrai dans cette salle mystérieuse, avec l'autre Cerbère (ô combien sexy) sur les talons.

« - Bienvenue à toi Pineapple ! »
Face à moi, deux hommes. L'un dans une robe blanche (je crois qu'on dit une toge, mais je vais garder le mot robe pour le ridiculiser encore un peu), et l'autre, dans une combi en cuir noir ultra moulante. Automatiquement, je surnommai celui en blanc Pierrick, et l'autre Ferdinand.