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J'avais été malade toute la nuit mais j'avais refusé de quitter ma chambre. Une boîte de mouchoirs et un pot de crème glacée en main, j'avais passé la nuit à pleurer devant des films dramatiques. J'avais pensé que regarder des gens malheureux rendrait ma condition moins dramatique mais mon scénario restait le pire de tous. Une grossesse à 18 ans, d'un garçon que je ne fréquentais pas, alors que j'étais sur le point de partir à l'université ? Rien que d'y penser me donnais envie de crever.
Le jour s'était levé. Il fallait que j'annonce au plus vite ma grossesse à mes parents et je ne se savais pas comment le faire. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils me félicitent, au contraire, ni qu'ils comprennent ma décision. A vrai dire, j'avais totalement conscience du problème dans lequel je venais de me fourrer et je savais que n'importe quel parent aurait été furieux. Je voulais seulement qu'ils acceptent la situation.

Dix-neuf heures. C'était l'heure du dîner et mes parents discutaient avec enjouement de mon déménagement. Mon père pensait déjà aux prochaines vacances où je viendrai leur rendre visite. Ma mère cherchait un moyen pour me faire parvenir de la nourriture jusqu'à mon logement. L'atmosphère était joyeuse et j'étais sur le point de tout briser. Je n'avais appris la nouvelle que deux jours auparavant mais je ne souhaitais pas faire durer le secret. C'était une situation difficile à aborder et plus le temps passait plus ça allait devenir compliqué. J'étais nauséeuse le matin et ils allaient bien finir par le remarquer. Il fallait d'ailleurs que je prenne un rendez-vous à la clinique et, étant la seule de la ville, le Docteur Khan connaissait bien mes parents. Je préférais leur annoncer directement plutôt qu'ils l'apprennent par quelqu'un d'extérieur. J'avais passé la nuit à réfléchir à comment je devais leur annoncer mais j'en avais conclu qu'il fallait simplement aller doit au but. Ce serait brutal mais au moins, je n'aurais plus à faire semblant.

- J'ai quelque chose à vous dire.

Mes deux parents me regardèrent en souriant. Je savais que dans les prochaines minutes, ces sourires disparaîtraient et seraient remplacés par des cris et des larmes. Ils n'avaient jamais envisagé cette situation et la nouvelle arrivait au pire moment possible.

- Ce que je vais vous dire va vous choquer et papa, tu vas sûrement me détester mais je dois vous le dire.

Ma mère se redressa sur sa chaise, inquiète. A cet instant, j'étais sûre qu'elle s'imaginait les pires scénarios possibles mais celui là n'en faisait sûrement pas partie.

- Ma puce, tu nous fais peur.

Je dû prendre une grande respiration. De toute ma vie, je n'avais jamais vécu quelque chose d'aussi stressant et pour la première fois, je me dis que j'étais en train de prendre la pire décision. Je sorti le test de ma poche et le posa sur la table.

- Je suis enceinte.

- Qu'est-ce que tu racontes, elle dit en prenant le test. Oh mon dieu...

S'en suivit un long silence puis mon père se leva et demanda :

- De qui ?

- Ça n'a pas d'importance.

- Ça n'a pas d'importance ? Un petit con a mis ma fille enceinte et tu me dis que ça n'a pas d'importance ?

- Ne me dis pas que c'est Caleb, dit soudainement ma mère.

Caleb ? J'eus envie de rire mais le moment était déplacé. Caleb et moi n'avions jamais été comme ça, nous étions juste ami. Et vu comment il m'en voulait, il était certain qu'il n'était pas le père.

- Bien sûr que non. Tu connais Caleb, on n'est pas comme ça.

- Tu n'étais pas censé être comme ça non plus, ajouta mon père.

HEARTBREAKER (reecriture 2024)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant