Trorh courut en dehors de l'église. Les soldats accouraient, affolés. Un feu commençait à ravager quelques maisons. Ser Mirtri s'approcha de lui. Il dit, inquiet : « Je crois que c'est encore une attaque de Lord Carmor. Que devons-nous faire ? »
- Tuez-les tous. »
Trorh courut vers l'énorme trou qui s'était formé dans le Rempart. Soudain, il vit l'armée de Lancélion, son vieil ami. Des engins de siège trônaient, et un millier d'hommes se tenaient devant le Rempart. Ils couraient vers la brèche qu'avaient formée les catapultes. Le premier ennemi surgit, habillé de cuir bouilli et d'un heaume. Trorh brandit son épée d'or, et le soldat, surpris par la magnifique lame, n'eut d'autres choix que de voir ses tripes s'éparpiller au sol. Des archers du Rempart tentaient de tuer les assiégeants, et les soldats du roi faisaient reculer les attaquants. Trorh se jeta dans la bataille. Un soldat, armé d'un lourd estramaçon, essaya tant bien que mal d'atteindre le roi, qui, svelte, se faufila derrière l'ennemi et lui transperça le crane. Puis, un autre, armé d'une masse d'arme et d'un bouclier, mit en difficulté Trorh. Ce dernier trancha l'épaule de l'attaquant, entre les attaches de l'armure, mais l'autre lui asséna un coup de bouclier dans le ventre, et Trorh, qui n'avait pas d'armure, se rendit soudain compte qu'il était faible, et sans aucune protection. Un seul coup bien placé et il mourait. L'ennemi fit tourner sa masse d'armes, et Trorh en profita pour transpercer la gorge du soldat. Il se battit ainsi longtemps, puis finit par se retirer et monta sur le Rempart. Les archers continuaient de tirer, et les carquois se vidaient, tandis que les écuyers ramenaient des flèches. Trorh commanda aux archers de bruler les engins de siège avec des flèches enflammés. Les engins, en bois, ne tardèrent pas à se consumer. Trorh fila vers leurs propres catapultes. Il leur ordonna d'écraser les ennemis avec de lourdes pierres et de lancer des projectiles enflammés sur l'armée. Trorh redescendit. Ils étaient en train de repousser les ennemis, mais certains attaquants arrivaient cependant à passer et à bruler les maisons. Le roi partit les tuer avant qu'il ne cause d'autres dégâts. Le premier, Trorh n'eut qu'à le pousser d'un coup de pied dans le brasier qu'il avait lui-même causé. Le second, Trorh lui trancha la main ou le pyroman tenait la torche, et la plaquer sur le visage du souffrant. Un autre se battait avec deux torches. Trorh lui asséna un coup du plat de sa lame sur la nuque, mais le bruleur, costaud, répliqua en agitant ses brasiers. Trorh lui planta sa lame dorée dans le ventre, le colosse rugit, et laissa tomber une de ses torches. Trorh en profita et ouvrit la gorge de l'homme jusqu'aux oreilles. Soudain, un cor retentit. Un cor, non pas de guerre, mais de victoire. Le roi, interloqué, s'aperçut que les attaquants battaient en retraite. Enfin, ceux qui étaient restés en dehors des remparts. Les autres voulant s'enfuir, se firent chasser par les arbalétriers et les catapultes. Ils avaient gagné ! Il reçut un gros coup dans le crane, qui le fit s'écrouler à terre. Un homme, une massue avec des piques a la main, se penchait sur lui. Trorh, voulut prendre son épée, mais, trop sonné, ne réussit qu'à voir des étoiles devant ses yeux. L'homme gueula quelques choses qu'il n'entendit pas, et s'écroula soudainement sur Trorh. Un homme en armure dorée repoussa l'ennemi, une arbalète a la main. Ser Mirtri. Il l'aida à se relever, et rendit l'arbalète à la personne à qui il l'avait emprunté, puis prit la parole : « Mon seigneur, vous êtes mal en point.- Ce n'est que ma tête, je me suis juste pris un coup...
- Non, ce n'est pas que votre tête. Vous vous êtes faits bien amocher, pourtant vous n'avez pas d'armure, vous pourriez être mort ! Vous êtes le roi ! Si vous allez à la guerre, vous risquez de mourir !
- Ce n'est pas le but de la guerre ? De prendre les risques ? Je me bats pour mon royaume, cela me parait normal. »
Ser Mirtri lui expliqua que les ennemis s'étaient retirés, et qu'ils avaient réussi à les repousser, mais qu'il allait falloir réparer au plus vite la brèche dans le Rempart. Trorh remonta la ville, ses esprits revenus. Les soldats le suivaient. Il arriva au donjon, et franchit le pont levis. Il monta à ses appartements, et s'affala sur son lit, le mestre l'y attendant. Ce dernier pansa ses blessures, et lui intima de se reposer. Avant de partir, il lui annonça.
: « - Oh j'allais oublier, vous avez reçu une lettre de votre sœur.
- Aléide ? Donnez-la-moi.
- Tenez. »
Mestre Clin lui tendit un morceau de papier, fermé avec de la cire sans sceau. Trorh l'ouvrit, et lut :Mon frère,
Lancélion Carmor, c'est lui qui a tué notre père. Il me l'a dit. Il va t'attaquer, prépares-toi ! S'il te plait, aides moi, je suis prisonnière avec lui, tue le, je t'en supplie. Il faut que tu m'aides, c'est ma seule chance. Il s'est marié avec moi, je ne sais pas si tu le sais. Tu peux l'attaquer, s'infiltrer et le tuer. Je peux t'aider, soudoyer les gardes m'enfuir pour t'ouvrir, je l'ai déjà fait, du moins j'ai presque réussi ! S'il te plait, aide moi, ne m'abandonnes pas comme papa.
Aléide, ta sœur
Trorh laissa tomber sa lettre. Il appella un garde : « Garde, avertit mestre Clin, qu'il organise un conseil, maintenant. Je veux tout le monde. Amenez aussi Ser Mirtri au conseil. C'est très important. Quelques minutes plus tard, mestre Clin apparut à la porte et lui dit :
- Le conseil est réuni, il vous attend. Si vous voulez bien me suivre... »
Trorh avança. Arrivé dans la salle du conseil, Il commanda à tous de s'asseoir. Il leur expliqua :
« - Je pense que vous avez remarqué, nous nous sommes fait attaquer par Lancélion Carmor. C'est lui qui, d'après ma sœur, a tué mon père. De plus, il la détient avec lui. Il s'est marié avec elle, et je ne compte pas me laisser faire. Dans une semaine, je veux qu'une armée soit prête pour aller au combat. Je compte bien entrer en guerre.
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La prison des ténèbres
ActionLe seigneur du royaume meurt. Les demandes de trône affluent. Les meurtres aussi. Une grande menace pèse sur le monde. Une force ancienne se réveille. Quel choix vont-ils faire ? Trahir, ou être dévoué ? Respecter ses valeurs, ou survivre ? Tuer, o...