Trorh
Trorh laissa tomber sa torche, plongeant l'univers dans une profonde obscurité. L'homme sombre s'avança vers lui, un grondement survint et des bruits se firent entendre, comme si la cellule n'était fait que de poussière, le sol semblant trembler sous lui, le froid et l'obscurité s'accroitre quand la créature, l'homme se rapprocha du roi. Le seigneur comprit qu'il allait mourir. Cette mystérieuse personne lui dit une phrase qui lui semblait familière, de sa voix rauque et qui semblait faire disparaitre la joie de ce monde : Seulement moi, je le connais, le tien...
Trorh se réveilla en criant, l'obscurité devint intenable, il saisit son épée, prêt à l'assener. La porte de sa chambre s'ouvrit, une forme s'approcha, avec une chandelle en main et une voix s'éleva :
« - Vous voulez quelque chose, monseigneur ? Je vous ai entendu crier, et j'ai accouru.
- Je... Non, ce n'est rien, laissez-moi seul, maintenant, j'ai à faire.
- Oui monseigneur. Bonne nuit, Votre Majesté. »
Trorh alluma une bougie et alla sur sa terrasse. D'ici, on avait vu sur toute la ville, et Le Rempart était illuminé. Il était en réparation, des esclaves travaillaient jour et nuit pour combler l'énorme trou causé par les engins de siège. Le roi vit soudain une lettre sur son bureau. Elle était déjà ouverte. Il la lut. C'était la lettre qu'un inconnu lui avait envoyé en tuant une personne innocente le mettant en garde. A la fin, il avait écrit : Trorh Draconor, le roi des morts. Cela avait-il un rapport avec son cauchemar ? Non, ce n'était pas possible. Le seigneur repensa à sa sœur, Aléide. Il se souvenait d'elle, de sa manière d'obéir aux ordres mais de les contourner pour trouver la faille qui lui permettait de faires de grosses bêtises sans enfreindre aucune règle. Son visage s'estompait peu à peu dans son esprit. Sa voix avait disparu, et son rire également, son rire, qui remontait le moral de Trorh dans ses pires moments. Soudainement, le roi saisit une plume ainsi qu'un morceau de papier. Il écrivit donc :Aléide, ma sœur chérie
Je vais t'aider à te libérer, Lancélion va mourir, il a essayé de nous attaquer, nous l'avons repoussé, je pense qu'il est revenu dans son château, je t'envoie ci-joint a cette lettre un couteau, il coupe beaucoup, je l'ai fait affuter une nuit entière par mes meilleurs forgerons, teste-le, passe le au-dessus de ton doigt, et le sang coulera à flots. Je te donne également un poison, il est incolore, inodore, on l'appelle le venin traitre. Fais en bon usage, tue Lancélion avec une des deux armes. Le poison est plus judicieux, il offre une mort très douloureuse, et aucun mestre ne peut déceler une trace du venin. Le couteau te servira surement. Je ne peux pas abandonner mon royaume, je te souhaite bon courage. Tu es Aléide Draconor, et tu n'as pas le droit d'avoir peur. Réveille le dragon qui est en toi, et terrasse tes ennemis.
Trorh, ton frère
Le roi se leva, ferma la lettre sans le sceau de sa maison, et écrivit dessus : « Pour Aléide Carmor » Puis Trorh se recoucha, en pensant à sa sœur.
Il se fit réveiller par la lueur du jour. Il se commanda un bain, puis s'habilla avec son accoutrement de roi. Il descendit ensuite les marches. Un bruit de fond se fit entendre. C'était comme des gens qui criaient, qui acclamaient quelqu'un. Le roi descendit vite les marches pour assister au vacarme. Un homme, dégoulinant de sang, se tenait dans la cour, des gens lui jetant des fleurs et des applaudissements. Cet homme se tourna vers Trorh et lui cria : j'ai tué Lord Carmor ! Il brandit une tête qui était muni d'une barbe, cette tête avait des traits de visages du lord, mais pas de ses yeux. Le seigneur comprit qu'un homme avait tué un innocent pour s'attirer les faveurs du roi. Il repensa à la lettre qu'il avait reçu, du bourgeois qui avait été tué. Soudain, un mauvais pressentiment envahit le maitre de ce royaume. Il saisit son épée, la brandit, commanda aux gens de s'écarter, puis avança vers l'homme. Ce dernier lâcha la tête, qui rebondit par terre dans une flaque de sang. Trorh leva son épée, ses rubis rouge feu aveuglant la populace aux alentour. L'épée cogna d'abord contre un couteau, mais la faible arme ne résistât pas à l'estramaçon du suzerain. La lame lui transperça la tête jusqu'au ventre. La masse agonisante s'écroula par terre. Des hurlements se firent entendre, des cris de bambins qui lui perçaient les tympans. Un enfant lui fonça dessus en lui criant « Il a tué votre ennemi et vous l'abattez ! » Des gens se disputaient, des clameurs montaient au cerveau du roi. Il fit mine de ranger son épée, mais la fit virevolter autour de lui, décapitant le mioche qui se tenait près de lui, éventrant une grosse dame qui tenait un sac de provisions. Ses gardes accoururent, essayant tant bien que mal d'arrêter Trorh. Il arracha les tripes à l'un deux et égorgea l'autre. Tout le monde fuyait, un homme, stupide, essaya de lui planter un carreau d'arbalète. Le seigneur brandit son bouclier au moment où le carreau allait le tuer, l'écu ne prit aucune éraflure. Le seigneur s'élança, plantant sa lame dans les poumons du vieillard, lui arrachant le cœur avec ses mains. Un de ses gardes, qui avaient eu l'intelligence de ne pas le stopper, le regardait d'un air médusé. Son écuyer priait et racontait des incantations. Trorh lui arracha la langue, puis le tua. Le garde prit la fuite, il lui courut après, et lui asséna son bouclier sur la face, l'assommant. Puis il le tua. Le visage de sa sœur lui apparut dans l'esprit, il lâcha soudain ses armes, et regarda autour de lui. Personne ne s'était attardé. Des dizaines de corps jonchaient le sol, Trorh monta rapidement les escaliers jusqu'à sa chambre. Il repensa à ce qu'il avait fait. Ce ne peut pas être moi qui ai fait ça, je ne suis pas fou, je n'ai pas tué tous ces gens. Qu'ai je fais ? Soudainement, sans vraiment réfléchir, comme si son corps se contrôlait tout seul, son cerveau étant dans un état de veille, laissant les commandes à quelqu'un d'autre, il se changea et mit des vêtements chaud, puis appela son mestre. Le nez pointu du vieil homme s'avança, peureux. Trorh lui dit :
« -Je ne te ferai pas de mal, je veux seulement les clés des cachots. Je vais rendre visite à nos prisonniers. Je veux deux gardes avec moi.
- Tout de suite, monseigneur »
Torh, peu de temps après, descendit les marches sombre et glissantes du cachot. Il saisit une torche au mur et s'avança dans l'obscurité. Il commanda à ses gardes de rester ici. Il vit les visages morts ou vivant de ses prisonniers, certain imploraient de la nourriture, d'autre de l'eau, et d'autres qu'il meure. Un enfant accourut, lui dit que son père était deux cellules plus loin, qu'il voulait le voir, juste un peu. Le seigneur, prit de remords, le libéra et l'amena jusqu'à le renfermer avec son père. Sa torche commençait à faiblir, le roi souffla doucement dessus, pour raviver le feu, il marcha ainsi deux heures environ, perdu dans ses pensées ; jusqu'à arriver à la dernière cellule. Elle était blindé de pierre d'au moins trois mètres d'épaisseur, une petite grille ne laissait que la place pour un visage, elle était la seule façon de voir la geôle. Une voix s'éleva, doucement, mais glacial. Le roi se sentit d'un coup ridiculement faible, même la lueur de sa torche semblait diminuer. Une forme noire s'approcha, l'obscurité et les ténèbres semblant s'accroitre quand il avançait. Cette voix devint audible pour le suzerain :
« - Trorh Draconor, je t'attendais. Ton père n'est jamais venu aussi loin, les gardes n'ont jamais été aussi loin, tous mes voisins sont morts depuis longtemps, longtemps, tu l'as sans doute remarqué. J'étais la avant qu'ils n'arrivent, je me suis fait emprisonner sous l'emprise du roi Feu, ce roi qui était ton ancêtre, il y a longtemps de cela, il m'avait fait bruler pendant six jours, puis avait fait emprisonner mon cadavre dans la cellule la plus blindé. Il savait quel danger je représentais, pas comme toi. Il savait mon secret, pas comme toi. Il était fort, et tu ne l'es pas. Il m'a empêché de m'enfuir pendant tout ce temps.
Le roi murmura :
- Comment se fait-il que vous soyez toujours vivant, après avoir vécu plus de cinq siècles ici, sans nourriture, sans eau ? Qui êtes-vous ?
- La question est plutôt, toi, qui es-tu ? Un roi, ou un enfant ? Tu sais, tout le monde a un secret, un jardin enfoui dans son esprit, une clé pour déverrouiller sa force, enchainée, qui est au fond des cachots, dans une cellule blindée... Tu ne connais pas mon secret, seulement, moi, je le connais, le tien... »
La torche de Trorh tomba au sol, les braises étaient déjà froides. Il sentit les ténèbres s'avancer vers lui, le mal s'emparer de son corps, puis il vit une forme à travers l'obscurité. Elle se tenait devant lui. Le prisonnier s'était échappé. La forme humaine lui murmura à l'oreille, d'une voix rauque semblant provenir d'un mort, le bruit des cellules s'ouvrant dans un vacarme, des pas s'éloignant. « Avertis le monde que le prince des ténèbres, le prisonnier rouge sang s'est libéré... Et qu'il va enfin reprendre le contrôle de ce monde... »
Trorh sentit le sol se rapprocher de lui, et sa tête cogna par terre, ses yeux se fermant peu à peu, sa vie s'éloignant de lui, et le prisonnier partir, une armée de mort à ses trousses.
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La prison des ténèbres
AçãoLe seigneur du royaume meurt. Les demandes de trône affluent. Les meurtres aussi. Une grande menace pèse sur le monde. Une force ancienne se réveille. Quel choix vont-ils faire ? Trahir, ou être dévoué ? Respecter ses valeurs, ou survivre ? Tuer, o...