King Of Bikers - Théo Tome 2

chapitre 3

Tu n'es pas celui qu'il me faut

Alice

Nous sortons de la salle des sports et Adam se montre très charmant avec moi. Sa main est posée dans le creux de mes reins mais étrangement je reste de marbre. Il ne me fait plus le même effet que tout a l'heure. Pourtant tout avait très bien commencé à cette soirée, je devais juste m'amuser et prendre du bon temps et c'est exactement ce que j'ai fait. Depuis que Théo ma ignoré après que nous ayons baisé, j'ai comme un goût amer qui me passe dans la gorge. Mon ego a été blessé, je n'ai pas l'habitude de me faire rejeter. Habituellement les hommes ne me lâchent plus après avoir joué avec mon corps. C'est moi qui les rejettent, ce doit être pour cette raison que j'ai du mal à retirer ce mec de ma tête et de profiter de l'instant présent avec Adam. Il m'ouvre la porte de son pickup et je m'y engouffre en regrettant d'avoir laissé ma voiture chez Hannah et Devon. Ça sent bon le cuir et son odeur mais je n'arrive pas à me détendre. Adam me sourit et démarre la voiture, je le regarde à mon tour et j'ai l'impression que c'est un homme bien, pourtant je ne me sens pas bien et je n'ai qu'une envie pour me sentir mieux c'est de me rendre aux toilettes et de me faire vomir pour purger mon corps du peu de repas que j'ai mangé ce soir. Nous ne prononçons toujours pas un mot alors je lui explique que j'ai laissée ma voiture chez mes amis et lui demande si nous pouvons faire un détour pour aller la rechercher. Il accepte volontiers. Puis il profite pour entamer la discussion.

— Est-ce que quelque chose ne va pas ? tu as l'air différente de tout à l'heure.

Non je ne me sens pas bien ! J'ai envie de me vider de toute cette nourriture, j'ai envie de changer de vie et d'oublier mon passé, j'ai envie de sauter d'un pont aussi pourquoi pas...

A la place je me mords la lèvre j'hésite à être totalement franche avec lui.

— Tu as raison je suis barbouillée et je crois que j'ai attrapé un mauvais virus. Il vaudrait peut-être mieux pour toi que tu rentres chez toi pour ne pas l'attraper...

— Oh d'accord je vais rentrer alors, dit-il déçu. Mais on pourrait peut-être se revoir une autre fois, quand tu iras mieux ?

— Oui on a cas faire ça, lui dis-je sans conviction.

Est-ce que je veux le revoir ? Je n'en sais rien, je devrais peut-être lui donner une chance après tout c'est moi qui l'est allumé en début de soirée...

— Tu as toujours mon numéro de toute façon ?

Je hoche la tête.

— Alors appel moi quand tu iras mieux, on pourrait peut-être aller diner quelque part ou se faire un ciné ou ce que tu voudras...

Il est tellement gentil que je commence à culpabiliser.

— D'accord je te rappelle rapidement, c'est promit, lui dis-je dans un sourire sincère.

Il me dépose devant chez Devon et je lui dis au revoir, il m'embrasse sur la joue tandis que je lui lance un signe de la main. Demain je n'ai rien de prévu je pourrais peut être le rappeler et lui dire que je vais mieux. Ou alors je devrai ne jamais le rappeler, ce qui serait égoïste de ma part, mais tellement plus raisonnable car je sens que cet homme n'est pas comme tous les autres il n'attend pas seulement de me mettre dans son lit, il veut sortir avec moi. Est-ce que moi je le veux, est ce que je suis prête pour une relation ? Je n'en sais rien, il vaudrait mieux que j'y réfléchisse cette nuit avant de prendre ma décision.

Je pénètre dans ma voiture. Allume la radio. Comme pour me rappeler ma soirée en compagnie du beau biker la chanson d' Ed Sheran emplit l'habitacle. Une nouvelle façon de me narguer et de me rappeler comme les hommes sont répugnants, ils vous larguent dès qu'ils ont eu ce qu'il voulait.

Arrivée à la maison, je me sens seule a de nouveau. Quelquefois j'ai envie de me poser avec un homme, de sentir ses bras autour de moi et de me réveiller le matin dans la chaleur de son corps collé contre moi, puis je me raisonne en me disant qu'il faudrait d'abord que je guérisse de mon putain de problème. Il faudrait aussi que je reprenne confiance en moi une bonne fois pour toute, que j'arrête mes conneries de plan cul quand je me sens seule et par-dessus tout il faudrait que je trouve l'homme qui sera me faire oublier mon douloureux passé et qui m'aimera comme je suis. Je me dirige aux toilettes pour me soulager l'estomac une fois de plus. Je déteste me faire du mal comme ça. Je me redresse difficilement et me regarde dans le miroir. Je n'ai plus le même visage que lorsque je suis partie tout à l'heure. Mon maquillage à couler et des cernes se sont creusées sous les yeux. Je suis fatiguée d'infliger cela à mon corps. Je retire tout le maquillage qui m'a permis de me cacher toute la soirée puis j'enfile ma jolie nuisette de satin et vais rejoindre mon grand lit froid. Je suis lasse de toujours m'adonner au même rituel chaque jour. Je sais qu'un jour mon corps me lâchera, fatigué d'avoir subi les maltraitances que je lui fais subir depuis tant d'années. J'ai déjà fait plusieurs malaises et mon médecin est au courant mais il ne sait pas que je continue à me faire vomir ou à sauter des repas. Je ne lui rends visite que très peu de fois, alors il ne se rend pas comptes de l'ampleur des dégâts. Je lui mens comme je mens à tous ceux qui m'entourent. Je fais confiance en Hannah, je devrais peut être me confier à elle mais j'ai peur qu'elle ne comprenne pas vraiment ce que cela signifie pour moi. Je ne le comprends pas moi-même d'ailleurs. Mais Hannah est une personne formidable je suis certaine qu'elle pourrait m'aider. Il faudra que je prenne sur moi et que j'essaye de lui faire part de cette partie de moi qui me hante depuis des années. Je finis par m'endormir épuiser.