9. Tag, you're it

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Un nouveau supermarché a ouvert à côté de chez moi. "The Wolf and the Sheep." Un nom étrange pour un magasin de friandises. Peu importe, selon des avis, c'est bon et pas cher. En plus y'a même un marchand de glaces qui vient de temps en temps sur le parking. 

Le sucré. Sensation qui calme, apaise, aide à remonter le moral, donne envie d'en avoir toujours plus, jusqu'à parfois en devenir accro.

Ça tombe bien, j'ai envie de me changer les idées après la journée de merde que j'ai passée hier.

Je pars de la maison, me dirige vers l'enseigne aux couleurs pastels. Une fille avec un énorme chignon et des yeux sombres m'accueille.

"Bienvenue," m'adresse-t-elle entre deux coups de langue sur une sucette démesurée.

Je parcours les rayons, le sourire aux lèvres. Tant de choix pour un prix si bas ! En plus tout à l'air délicieux ! J'aimerais pouvoir tout essayer. Et puis zut, qu'est ce qui m'en empêche ? J'ai largement de quoi payer. 

Je remplis mon panier avec tout, absolument tout, allant du chocolat pétillant jusqu'aux chewing-gums multicolores en forme de nuages en passant par les nounours de guimauve roses et bleus. Je n'avais jamais vu autant de choix et ça avait l'air vraiment bon. J'avais faim rien qu'en regardant les emballages.

Je passe à la caisse une fois mon panier rempli de chaque élément de cette caverne d'Ali Baba.

Au moment de partir, la caissière au chignon deux fois plus gros que sa tête me tape sur l'épaule.

"Tenez. C'est un cadeau gratuit que nous donnons aux premiers clients."

Ses yeux sombres laissaient apparaître malgré tout sa pupille dilatée. Elle me souriait avec un sourire confiant, et me tendit une petite fiole contenant un liquide bleuâtre.

"Vous en aurez besoin en cas d'urgence, mais ne le buvez surtout pas."

Pétrifiée par ses yeux qui me fixaient de plus en plus, je la remercie sans demander plus de détails et sors du magasin. Je pose mon panier à terre afin de glisser le récipient en verre dans ma poche.

Quand je relève la tête, une musique douce retentit. Pas comme celle de mon rêve, où j'étais dans ma maison avec maman, papa et mon frère. D'ailleurs, elle disait quoi cette musique déjà ? Elle remonte à tellement loin que je ne m'en souviens même plus...

Un camion avec un homme assez âgé, avec les cheveux longs et grisonnants et une barbe imposante, s'arrête alors. Il se met à déballer son matériel sur le comptoir, composé de coupes, de cornets et de cuillères. 

C'est le fameux marchand de glace dont j'avais entendu parler. C'est vrai qu'il n'y en avait pas à "The Wolf and the Sheep", alors pourquoi pas aller en chercher une ? De plus, les vingt dernières secondes passées avec la femme du magasin m'ont donné des sueurs de panique. Manger du frais me fera sûrement du bien.

"Bonjour mademoiselle ! Que désirez vous ?"

Je reste ébahie devant tant de choix. Il avait tous les parfums possibles et inimaginables, en plus de chantilly, perles de sucres, parfum de cornets...

"Euh... Je vais vous prendre ça ! montrais-je du doigt une coupe disposée sur le comptoir.

- Malheureusement, je suis en rupture de stock. Mais je peux vous proposer ma nouveauté, la glace Galaxy."

J'hésitais longuement avant de finir par acquiescer. Il me sourit et pris une boule de glace rose pâle, une multicolore, une blanche et y rajouta des perles et étoiles en sucre.

J'écarquille les yeux devant le résultat splendide. Je lui tends alors de l'argent mais il refusa.

"Vous êtes une nouvelle cliente alors je vous la fait gratuitement. Dépêchez vous de manger avant qu'elle fonde, vous verrez que c'est aussi beau que bon."

Je lui répondit par un grand sourire et commença à en prendre une bonne bouchée. J'étais plus qu'affamée.

Le goût était spécial. Un mélange de tutti-frutti, de mangue, de fraise et de citron. Associé aux perles de sucres qui pétillaient, cela faisait un feu d'artifice à l'intérieur de ma bouche.

Puis mes paupières et ma tête devinrent lourdes, très lourdes, si lourdes que je dus m'asseoir par terre tellement c'en était insupportable. Puis ma tête devint si lourde qu'elle cogna le sol.

La dernière chose dont je me souviens, c'était les vibrations des pas de quelqu'un sur le goudron.

"On dirait bien que je t'ai attrapé. C'est toi le chat maintenant."

CrybabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant