7. Training Wheels

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Aujourd'hui, il fait plutôt beau. Un soleil caché par quelques nuages mais malgré tout une chaleur soutenable. Je meurs d'envie d'aller jouer dehors. Mais pour faire quoi, au juste ? Et puis zut, je verrais bien, prendre l'air ne me fera pas de mal après tout.

Je claque la porte de la maison et m'allonge dans l'herbe fraîche. C'est une sensation assez agréable, quand on y pense. Je ferme les yeux et me contente d'écouter le chant des oiseaux et le bruit du vent qui souffle en agitant mes mèches brunes dans l'air. Je soupire.

  « Pfff... Je m'ennuie... »  

Je rouvre alors les yeux et mon regard se dirige vers les nuages. Plus petite, je m'amusais à deviner leur forme. Mais je n'ai pas vraiment envie de m'amuser à ça pour le moment. Tiens, quand j'y pense, c'est bientôt mon anniversaire. J'aurai 9 ans et je ne sais toujours pas qui inviter. Mais en tous cas, surtout pas ce petit Alphabet Boy.

Je me relève et secoue la tête. J'aperçois au loin, calé contre la cabane en bois, mon tricycle. Rose bonbon avec un porte bagage et même un petit panier blanc sur le guidon. Je le trouve chouette, mon tricycle. C'est juste dommage que je n'ai pas l'occasion de l'utiliser souvent.

  « Et si j'allais faire un tour ? Maman n'est pas rentrée avant 20 heures, de toutes façons. »

Je me précipite vers lui et m'assois sur la selle. Il commence à devenir un peu petit, il faudra que Maman le règle. Ni une ni deux, je mets mes pieds sur les pédales et m'avance dans la rue.

Je souris et ris en même temps, en faisant face au vent. J'avais oublié combien c'était si amusant depuis le temps !

Au bout d'un certain temps, mes jambes me font mal. Je finis alors par m'arrêter dans un bois pour faire une pause. Je vis alors qu'un petit garçon, d'à peu près mon âge, voire plus jeune, m'avait suivi.

  « Hé toi, la fille sur le vélo ! Je peux te l'emprunter pour rouler un peu s'il te plaît ? » 

Il était mignon avec sa bouille d'ange et ses cheveux blonds, une petite houppette et des yeux marrons. Je rougis et acquiesçai de la tête. Il me répondit par un grand sourire et se hâta de l'enfourcher.

  « Tu te débrouilles bien, admettais-je. Tu ne veux pas enlever les petites roues de derrières ? »

Pris d'une longue hésitation, il finit par hocher la tête.

  « Et... Est-ce que... Ça te dérange si... Je monte sur le porte-bagages ? demandais-je timidement.

- Aucun problème ! » me dit-il avec enthousiasme.

J'affiche alors un grand sourire et monte derrière lui. Le vent dans les cheveux, le soleil sur le visage, le bruit des feuilles et des branches qui craquent... Je me sens si bien...

  « Aïe ! »

Je me retrouve brusquement à terre. Lui aussi, quelques mètres plus loin. J'éclate alors de rire. 

  « Ce n'est pas drôle, rechigna-t-il. Je me suis fait mal.

- Viens, je t'emmène chez moi pour te soigner si tu veux. »

Je m'assois de nouveau sur la selle et lui grimpe derrière moi.

  « Accroche-toi bien ! » 

Je dois avouer qu'avec deux roues, c'est beaucoup plus difficile. Mais je ne suis pas tombée pour autant. J'ai peut être plus de force que lui, c'est même le cas. Enfin, je crois.

Une fois chez moi, lui mets un pansement sur son genou légèrement rougi et dépose mes lèvres sur sa joue.

  « Ça te dit de venir à ma fête d'anniversaire la semaine prochaine ? Je fête mes 9 ans, et j'aimerais que tu sois là. » 

Il me dévisagea un moment et ajouta :

  « Avec grand plaisir, jolie demoiselle ! » 

Je cache mes joues devenues écarlates avec mes cheveux. Il venait de me complimenter ! 

Je le remercie et le salue avant de le voir repartir chez lui à pied. Il est 19 heures 57, Maman ne devrait pas tarder.

  En tous cas, j'ai passé une super après-midi.  

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