Chapitre 24

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"[...] L'enfance est le royaume ou personne ne meurt."

-Edna St Vincent Millay (1892-1950)

Austin

Je n'en revenais pas d'avoir passé toute une nuit dans les bras de Lena. Pendant toute une nuit, je l'avais eu rien qu'à moi et mon cœur n'avait pas cessé de battre comme un dingue. J'avais passé toute une nuit avec elle, cette fille magnifique, ses yeux verts à tomber à la renverse et sa longue chevelure de jais qu'elle avait tressé sur le côté avant de dormir. Elle avait passé la nuit blottie contre moi, sa tête posée sur mon cœur et ses mains encerclant ma taille. Même si je ne pouvais plus bouger, je m'en fichais complètement parce qu'elle était auprès de moi. La fille que j'aimais se trouvait auprès de moi et j'étais l'homme le plus heureux du monde. Je n'avais pas envie de prendre le risque qu'elle s'éloigne de moi si je bougeais. Je sais que j'avais l'air complètement idiot à ne pas vouloir bouger et risquer de faire une nuit blanche à cause de la position peu confortable que Lena m'obligeait à prendre mais je voulais sentir son corps près du mien. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas été aussi heureux que je voulais profiter de ce moment avec elle, celle qui me faisait sentir bien et en sécurité.

J'avais prit tellement de temps à me remettre du départ de Kylie que je m'étais fermé à toute possibilité d'être à nouveau heureux et maintenant que j'avais trouvé Lena, je ne voulais plus lâcher ne serait-ce qu'un seul petit instant. Je voulais qu'elle passe chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour que dieu fait à mes côtés et pour rien au monde je ne voudrais me détacher d'elle à présent. C'était comme si elle avait envahi mon horizon, qu'elle avait réchauffé mon cœur devenu froid et meurtri à cause d'un énième abandon et que chaque moment passé avec elle était si précieux que je ne voulais pas en perdre une miette.

J'étais comme une étoile que la simple présence de Lena avait rallumé...

Je me souviendrais toujours de ce moment, de cette journée passé ici entouré de tous les gens que j'aime sous un soleil orangé dans le ciel bleu de l'été qui commençait à pointer le bout de son nez, dans un endroit paradisiaque presque coupé du monde par la longue rangée de saules qui s'étendait à perte de vue avant d'atteindre le nouveau nid douillet de Naomi et Jake, les deux personnes à qui je pourrais confier ma vie entière. Il n'y avait aucun nuage, aucune fumée noire pour venir perturber ma journée avec Lena et le reste de mes proches. Elle avait été la plus belle journée de toute ma vie. C'était la première journée où je voyais ma sœur heureuse et épanouie et je savais pertinemment que cette joie de vivre si soudaine venait de Lena.

Cette fille était un véritable rayon de soleil  qui irradiait tout sur son passage.

Même moi, j'étais complètement sous le charme. Je ne me souviens pas d'avoir autant rit ou même sourit. Pourtant, j'avais passé ma journée avec cette fille à rire, à sourire, à danser et nous avons terminé cette journée en regardant le soleil se coucher ce qui me rappela combien j'adorais voir les couleurs du ciel changer à cause du lever ou du coucher de soleil  étant gamin. Je me souviens que lorsque mon père était encore là, on s'arrangeait toujours pour voir le soleil se lever et on se levait toujours super tôt pour voir le soleil se lever doucement et voir le ciel se teindre de ses magnifiques couleurs allant du orange jusqu'au rouge en passant par du rose ou du violet. J'avais toujours été fasciné voire émerveillé de voir le monde autour de moi se lever en rythme avec le lever de soleil, de voir la réaction des gens au petit matin et de les observer depuis ma fenêtre avec mes yeux de môme.

Parfois, avec mon père, il nous arrivait de nous raconter des histoires sur chacune des personnes qui passaient sur nos yeux. Nous ne les connaissions pas et pourtant nous adorions leur écrire des histoires fantastiques et merveilleuses comme si le simple fait d'écrire leurs histoires allaient changer leurs vies. Étant môme, je ne savais pas que la vie pouvait être aussi dure, si froide et si cruelle et pourtant bien des années plus tard, je me rends compte à quel point j'ai été naïf.

Wish You Were HereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant