Chapitre 30

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Lena

Maman,

Cela fait plusieurs mois que je t'écris des lettres mois maintenant. Une par jour, trente par mois pour te raconter mes joies, mes peines, mes déceptions et ma colère comme je le faisais avant tout ça, avant que tu ne disparaisses à jamais, avant que ton magnifique sourire et ton regard émeraude ne soit emporté par l'Ange de la Mort.  Dans mes précédentes lettres, je te disais à quel point tu me manquais et à quel point j'en voulais à l'univers de m'avoir arraché les deux personnes que j'aimais le plus au monde. Je te disais aussi à quel point j'en voulais à mon père de nous avoir abandonné toutes les deux alors qu'il essayait de ressembler au père parfait avec sa nouvelle famille. Aujourd'hui, je ne ressens plus de colère. Toute ma haine envers Papa s'est envolée et je sais combien, de ton nuage, tu dois me souffler que tu es fière de moi, que tu es fière du chemin que j'ai parcouru depuis que j'ai mis les pieds dans ce trou. Parce que je sais que tu es fière et que tu aurais aimé que les choses s'arrangent plus tôt. Mais je lui en voulais tellement de nous avoir abandonné.

Aujourd'hui, je vois les choses autrement. Je me dis que peut-être, Papa ne m'a tout dit et toi non plus d'ailleurs. Je suis prête à parier que tous les secrets de famille n'ont pas tous été déterré et que, tôt ou tard, je finirai par découvrir la vérité. Mais au fond, est-ce que j'en ai véritablement envie ? Ou peut-être ai-je peur de connaître la vérité ? Honnêtement Maman, je ne sais pas trop. Je ne sais pas si j'ai envie de savoir ce qui s'est réellement passé entre Papa et toi il y a seize ans. J'ai retrouvé mon père et même si tu me manques, même si Mitch et ses hamburgers au fromage du samedi soir me manquent, je suis heureuse. Heureuse comme je ne l'ai jamais été. Heureuse comme je n'avais jamais pensé l'être après l'accident.

Peut-être qu'Austin y est pour quelque chose, peut-être qu'il me rend heureuse d'une manière qu'il ignore. J'aimerais te parler de lui, j'aimerais te dire à quel point je l'aime et à quel point il me comble de bonheur. J'aimerais qu'on s'allonge sur mon lit, que je puisse poser ma tête sur ton cœur et que je te raconte tout comme avant, lorsque  je voulais qu'on parle des garçons toutes les deux mais je ne peux pas. Tout simplement parce que tu n'es plus là. Il y a des moments où le manque est moins grand mais à d'autres moments, j'ai l'impression que le manque, le vide que tu as laissé... Que vous avez laissé quand vous êtes partis m'a laissé un trou béant dans le cœur qui ne se refermera jamais et ça me fait tellement mal. J'aimerais tellement que tout soit comme avant parfois même si je suis heureuse parce qu'il y aura toujours une part de moi qui ressentira ce vide que vous avez laissé.

Alors aujourd'hui, je décide de combattre ce vide. Je décide de le combattre en dansant. Je décide de te faire vivre à travers moi, à travers mes pas, à travers la musique qui rythme les battements de mon cœur lorsque je la laisse guider mes pas. Je décide de raviver ton souvenir chaque fois que je danserai. Je veux raviver tous nos souvenirs ensemble, tous les trois, avec la danse parce que je sais que tu ne voudrais pas que j'arrête mais que je continue. Pour toi. C'était la danse qui nous unissait, qui nous faisait nous sentir en vie. C'était la danse qui nous rendait heureuses toutes les deux et c'était grâce à la danse que nous partagions nos souvenirs, nos rires, nos larmes, nos marques de courage. Aujourd'hui, je vais me remettre à danser, aujourd'hui, nos souvenirs vont se raviver, aujourd'hui, je vais me sentir en vie et libre.

Et tu le seras aussi à travers moi. Je serai forte. Pour toi. Pour vous. Parce que je vous aime et que je vous aimerai toujours.

Love,

Lena.

Wish You Were HereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant