Chapitre 40

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Austin

Victor Hugo a dit : "On ne souffre jamais que du mal que nous font ceux qu'on aime. Le mal qui vient d'un  ennemi ne compte pas." Je me souviendrai toujours du moment où Lena a cité ces paroles de Victor Hugo. Elle avait toujours beaucoup affectionné cet auteur. La première fois que j'ai découvert sa chambre, j'ai découvert un nombre incalculable d'ouvrages de cet auteur. J'avais été intrigué par l'un de ses livres qu'elle avait posé sur la table de chevet et qui se trouvait être justement sa lecture en cours. Elle m'avait expliqué pourquoi elle aimait tant ce roman, ce qui se passait à l'intérieur, les personnages décrits et le contexte dans lequel se déroulait l'histoire. Je n'avais pas été tellement intéressé  par la description du roman qu'elle était en train de lire mais plutôt par sa manière de le décrire. J'arrivais à voir son amour inconditionnel pour la littérature et l'écouter parler de sa passion avait été si beau, enrichissant et captivant comme si Lena m'avait hypnotisé au moment même où elle avait prit la parole pour me parler de son livre Notre Dame de Paris.

Il arrivait parfois à Lena de me citer certains auteurs selon telle ou telle situation comme si elle n'arrivait pas à exprimer elle même ce qu'elle pouvait penser à ce moment-là. Et je me souviens qu'une fois, elle m'a dite cette chose que je n'ai pas bien comprise au départ. Aujourd'hui, je crois pouvoir dire que je la comprends parfaitement. Sauf qu'elle n'était pas applicable à Lena parce que même la femme que j'aime avait été capable de la pire des trahisons. Elle m'avait menti pendant je ne sais combien de temps alors qu'elle savait combien le mensonge m'affectait profondément. Je l'aimais plus que tout et elle avait osé me mentir pendant sans doute plusieurs semaines.

Elle savait sans doute qui était ma mère biologique et elle avait été incapable de me dire la vérité, ce qui avait le don de me rendre malade. Je lui en voulais tellement de m'avoir menti pendant tout ce temps en me souriant comme si elle ne savait pas de quoi elle se rendait coupable. Chaque jour, je posais les yeux sur elle et chaque jour,son sourire m'emplissait d'une joie immense. Elle semblait sincère mais en vérité, pendant tout ce temps, elle me mentait sans aucune difficulté comme si cela était facile pour elle. Je lui en voulais de m'avoir caché tout ça. Je lui en voulais de ne m'avoir rien dit à propos de cette femme qu'elle pensait être ma mère.

Comment la femme que j'aime a pu mentir comme ça ? Et moi ? Comment avais-je pu être aussi con de penser que cette fille était sincère avec moi ?

Au fond, ce mec avait peut-être raison lorsqu'il disait qu'une trahison de la part d'un proche était plus dure à avaler que la trahison d'un ennemi. J'en avais voulu à ma mère pendant des années de ne pas s'être occupée une seule seconde de ses enfants après la mort de mon père. Elle nous avait abandonné pour trouver du réconfort auprès d'un mec complètement taré et ne s'était préoccupée à aucun moment des conséquences que son abandon engendrait. Je lui en avais voulu pendant des années et aujourd'hui, en cet instant, moi qui me sentait seul, j'aurais aimé qu'elle soit là pour me prendre dans ses bras. Je me sentais perdu entre l'envie de pardonner à Lena pour m'avoir menti et lui en vouloir parce qu'elle m'avait regardé droit dans les yeux et avait gardé le silence. J'avais l'impression d'être revenu au point de départ comme lorsque j'en voulais à ma mère tellement fort et que j'avais coupé toute communication avec elle.

Sauf qu'une fois sur le chemin qui me menait à Charlotte pour la voir, je me demandais si je devais lui pardonner ou pas.

La voix de ma conscience me dit depuis que nous sommes arrivés à New-York que c'est complètement con d'en vouloir à la femme que j'aime pour ça. Au fond, Lena ne savait peut-être pas comment me faire part de sa découverte et elle avait préféré gardé le silence pour ne pas me blesser mais je n'arrêtais pas de me dire qu'elle avait préféré décider pour moi plutôt que de penser à moi. Elle avait d'une certaine manière diriger ma vie en me cachant qu'elle avait rencontré ma mère biologique.

Wish You Were HereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant