ARTEFACTS - Le Descendant D'Ernok [En Réécriture]

2.Joshua

Joshua
Narbonne
10 mai 2018

Le soleil brille de mille feux en ce jour de printemps et les rocades de Narbonne sont bondées. Un bouchon interminable s'étend tout le long de la route. Deux bonnes centaines de personnes sont bloqués ce jour-là. Dont un adolescent, de quinze ans, qui va voir au cinéma le dernier film en date.

Ce garçon, je vous le donne en mille, c'est moi ! Je m'appelle Joshua Guillouard. Appelez-moi Josh pour faire plus court parce que sinon ça va vite devenir soulant... Je suis assez grand avec mon mètre soixante quinze et mes cheveux châtains. Mes yeux couleur noisette sont cachés derrière des lunettes rectangulaires qui foncent au soleil, je trouve ça assez classe. Je suis vêtu d'un simple T-shirt bleu à rayures et d'un short blanc.

Je demande à mon père qui conduit :

- Papa, tu peux mettre la clim s'il te plaît ?

- Non. La clim ne fonctionne plus depuis que toi et ton frère avaient fait le chahut hier, tu le sais bien pourtant ! Ouvre les fenêtres plutôt, ça t'apprendra...

Résigné, j'ouvre la fenêtre à ma droite. L'été est revenu en force dans le sud. Toute la semaine, il faisait une chaleur torride.
Le cagnard frappe fort sur la voiture, il doit faire 40°C à l'intérieur. Bref, une chaleur d'été dans le sud de la France en plein mois de mai. Il n'y a pas un problème avec le climat ?!

Je transpire vraiment beaucoup. Et en plus, nous sommes bloqués depuis 30 minutes dans ce bouchon qui n'en finit plus. C'est tout bonnement insupportable. Nous sommes coincés par une chaleur insoutenable dans une voiture sans climatisation dans un bouchon gigantesque. Quoi de mieux pour mon anniversaire. Car oui, je viens de fêter mes quinze printemps !

Au bout d'une vingtaine de minutes, nous sortons enfin du bouchon. La séance était à 15h30. Il est 16h. Dommage...
Je suggère d'aller à la piscine pour se réfugier dans l'eau. Ma proposition est acceptée à l'unanimité, ce qui me ravit au plus haut point. Nous reviendrons voir le film un autre jour, ça peut attendre... Du coup, direction la piscine.

Après avoir tourné en rond dans le parking pour trouver une place, on arrive enfin dans le hall d'entrée de la piscine municipale. Je reste bouche bée devant la longue file d'attente devant nous. On n'est pas les seuls à avoir eu cette idée. J'aurais du m'en douter, par une chaleur pareille les gens cherchent la fraîcheur. Une vingtaine de personnes attendent devant le seul guichet ouvert. Ne voulant pas revenir chez nous pour nous retaper le bouchon, nous achetons des maillots de bain et des serviettes pour tout le monde directement à la piscine.
L'attente fut longue et pénible mais nous avons enfin nos tickets et nous partons alors vers les vestiaires.

Je mets mon nouveau maillot de bain qui est un peu juste, sort de la cabine avec mes affaires, les ranges dans mon casier, passe rapidement dans l'infect pédiluve, puis rentre enfin dans la douceur de l'eau chlorée. L'eau me fait un bien fou. J'ai toujours été bien dans cet élément. N'ayant pas de piscine chez moi, l'été je vais à la plage rôtir un peu au soleil et passer des heures entières dans l'eau bleue de la Méditerranée.

Mais cette fois, on nage que pendant deux heures dû à l'heure tardive à laquelle nous sommes arrivés.
Je dis à mon petit-frère :

- Hey ! J'ai un jeu !

- Vas-y pour voir peut-être que tu proposeras quelque chose d'intelligent pour une fois ! dit avec enthousiasme mon frère avant que je le coule dans l'eau me vengeant de cette petite pique.

- Le but du jeu est de rester sous l'eau le plus longtemps possible tout simplement. On se chronomètre et celui qui perd devra une semaine de ménage au gagnant.

- Ok ! C'est encore une idée débile mais ça me plait ! Je commence ! dit-il avant de rapidement plonger pour m'échapper.

Je prends ma montre étanche et commence à chronométrer dès que mon frère est sous l'eau.
Une minute passe.

- Piouff ! Dit mon frère en remontant.

- Tu as fait une minute et vingt secondes ! À mon tour !

Je donne ma montre à mon frère, prend une énorme inspiration et plonge.
Une minute.
Deux minutes.
Trois minutes !

- Haaa ! M'exclamais-je en sortant de l'eau.

- Mais ce n'est pas possible ! Tu as fait trois minutes et quarante cinq secondes !

- Et ouais ! Tu n'aurais jamais dû parier. Tu le sais en plus que je suis ultra bien dans l'eau, c'est là où je suis le meilleur. Enfin il y a aussi l'arc, le badminton, le collège, le...

- C'est bon ! C'est bon ! Tu as gagné ! Je vais faire ta semaine de ménage...

- Yes ! dis-je.

Un homme nous regarde attentivement. Il me regarde moi plus précisément. Mais je ne l'ai pas remarqué.
Puis d'un coup, il plonge dans la piscine et ne remonte plus.