Le jour où tout a basculé

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« Le jour se lève et vous vous éveillez en même temps que le soleil. Encore une longue journée qui vous attend à observer/cotoyer les humains, que vous réservent ces étranges bipèdes pour aujourd'hui ? »

Je me réveille doucement. La lumière du soleil vient percer dans mon box. Encore une journée monotone sans pouvoir sortir de ce box ni galoper dans le pré librement. Quand est-ce que cet homme bipède va-t-il venir me sortir ? Il n'y que la femme bipède qui vient me voir. Heureusement, car l'homme bipède est très dangereux à ce que m'a dit la femme bipède. Je ne veux pas devenir comme mon compagnon de box. Lucas.

Je regarde le box à ma droite. Lucas est un grand « Frison »noir. Moi aussi. C'est comme cela que nous appelles les bipèdes. C'est le nom de notre race à ce qu'il paraît.

Lucas a la tête basse et ne se lève plus depuis plusieurs jours. Sauf quand le bipède vients'occuper de lui. Du moins, s'occuper est un bien grand mot. Je lui demande doucement si ça va. Il ne me répond pas. Je sais que ce n'est pas contre moi, qu'il garde ces forces pour tenir debout face à l'homme bipède.

Tiens, le voilà, avec son licol et sa cravache. Il a toujours sa cravache avec lui. Lucas se lève dès qu'il le voit. Il a du mal à se tenir debout. L'homme bipède attache Lucas avec son licol et lui demande méchamment d'avancer. Pauvre Lucas, je ne sais pas ce que l'homme bipède lui fait, mais Lucas rentre dans son box de plus en plus mal en point.

Depuis où je suis, je n'entends que la cravache qui claque sur le dos de Lucas et Lucas qui galope au loin. Au même moment, j'entends une voiture arrivée. Sûrement la femme bipède. Elle est très gentille et s'occupe très bien de moi. Elle sort gaiement de sa voiture avec mon licol et des friandises pour chevaux. J'adore ça c'est tellement bon !! Elle me met le licol et m'attache à une barrière. Elle me brosse lentement et commencer ensuite à me préparer. Encore une sangle qui me sert le ventre et ce truc en métal dans la bouche...

Elle pourrait me monter juste avec le licol, je serais tout aussi obéissant... Mais bon... Une fois harnaché, elle monte sur mon dos et, c'est parti pour une heure de pas, car elle n'est pas à l'aise quand je vais plus vite. C'est tellement long... Mais j'aime quand même ces ballades, la femme bipède est gentille c'est l'important. Ce que je déteste le plus, c'est une partie caillouteuse de la ballade. Comme je ne suis pas ferré, les cailloux entrent dans mes sabots et m'empêche de marcher. C'est très désagréable, c'est pour cela que marche sur le rebord, juste à côté d'un fossé, rendant nerveuse la bipède. N'ai pas peur, tu me rends nerveux moi aussi !! Tout le reste de la ballade s'est bien passé.

Mais en arrivant près de l'endroit où nous sommes partis, c'est-à-dire nos box à moi et Lucas, la scène devant moi et la femme bipède sur mon dos nous glaça le sang. L'homme bipède est en train de frapper Lucas avec une cravache qui est déjà à terre. Mais il est complètement fou lui?! J'accélère le pas et m'arrête juste à côté de Lucas et la femme bipède descend rapidement de mon dos et se dirige vers l'homme bipède, lui prenant la cravache des mains. L'homme bipède, furieux, s'approche dangereusement en criant de ma cavalière. Oui parce que c'est la mienne, qu'il ne la touche pas ce fou ! Ni une, ni deux, je lui montre mes dents pour le surprendre et un coup de sabot bien placé, un !

L'homme bipède, assommé, ne se releva pas. Ça lui apprendra à frapper Lucas et à vouloir frapper ma cavalière. Doucement, ma cavalière s'approche de Lucas, toujours à terre. Lucas, effrayé, tente de se relever, en vain. Voulant l'apaiser, je m'approche à mon tour de lui et me couche près de lui, lui montrant qu'il n'y avait aucun danger. Lucas dû être rassuré, car ma cavalière put l'approcher, et, regarder ces blessures, pour appeler le vétérinaire.

Quelques mois plus tard, Lucas s'était remis de ses blessures. Malheureusement, ma cavalière a eu de graves problèmes de santé et dû partir à l'hôpital en urgence. Du coup, c'est l'homme bipède qui est devenu mon cavalier. Je le déteste, il me fait du mal, ne me donne pas mes friandises préférées et me frappe tous les jours, plus que Lucas, pour se venger. Lucas et moi sommes désespérés.

En partant en balade avec l'homme bipède, il fit exprès de passer par les chemins caillouteux en m'obligeant à marcher sur les cailloux. Ensuite, il me frappa à la cravache pour que j'accélère et ne me nourrit jamais.

Un jour, une personne bipède assis sur un fauteuil roulant vint près de nous. Je reconnais cette odeur. C'est ma cavalière ! Elle ouvrit mon box ainsi que celui de Lucas. Avant de nous laisser sortir, elle nous dit "Je ne peux plus faire de cheval à cause de mes problèmes. Vous êtes libres désormais. Envolez-vous vers les Grandes Plaines, pour qu'il ne puisse plus vous faire de mal. On se reverra". Nous regardons ma cavalière et nous commençons à partir, triste de l'a laissé mais content d'être libre. J'entendis ma cavalière sangloté et je m'approche d'elle. Elle me caresse doucement pour la dernière fois et nous partons au galop, direction les Grandes Plaines. Dans un dernier cri, on entendit : « Adieu mon ami ! Adieu Lucas ! » Adieu ma cavalière que j'aime... Je sanglote aussi, mais part, heureux, avec Lucas, pour qu'une nouvelle vie commence.

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