chapitre 3 - Une semaine

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Dédicasse:

Pour Gabrielle K.F., la source de mon inspiration, ma meilleure amie... Je t'adore!! <3

Chapitre 3 - une semaine

Quand je me réveille le lendemain, il est huit heures. Je me rappelle mettre réveiller lorsque Aymerick ma soulever de terre pour me porter et de mettre rendormie par la suite. J'ai dormis d'un sommeil sans rêve.

Lizelle est assise à son bureau, un livre entre les mains. Je me remémore alors ce qu'Aymerick m'a révélé hier soir. Un nœud se forme dans ma gorge. Je tousse pour le faire partir. Ma sœur se retourne et me fixe, une lueur étrange dans les yeux.

-As-tu faim?, me demande-t-elle. Le déjeuner tire à sa fin. Si on veut qu'il nous en reste, nous devons nous dépêcher. J'ai entendu Soline dire qu'il y avait des...

-Sept jours avant le Mémoria.

Les mots sont sortis tous seuls. Ils sonnent irréel. Elle a l'air de ne pas comprendre, comme si j'avais parlé une langue étrangère. Je lui parle donc de mon entretien avec Aymerick. Son visage se décompose à mesure que je parle. Je pense que je ne l'ai jamais vus si proche de pleurer. Sa me peine de lui afficher la vérité, mais je ne peux tout simplement pas lui cacher un secret de toute façon. Alors au temps être honnête.

Et elle craque. Elle fond en larme comme si la réalité venait de la rattraper. Elle se lève de sa chaise et trébuche vers moi. Je me relève en position assise et la prends dans mes bras. Elle pleure à chaudes larmes sur mon épaule. Je voudrais pleurer aussi, mais ce serait injuste. Elle a était forte lorsque moi j'ai craquée, alors à mon tour. Je la berce un peu maladroitement en lui frottant le dos. Nous restons ainsi longtemps.

Lorsqu'elle ce calme enfin, et, comme moi la veille, elle s'endort, épuiser à force d'avoir pleuré autant. Le cadran indique huit heures quarante-cinq minutes. Il ne reste que quinze minutes au petit-déjeuner. Je n'ai pas faim. Alors je me mets à dessiner ma sœur. Je suis maintenant experte en la matière. J'esquisse les premiers traits lorsqu'on frappe à la porte. C'est Madeline. Elle porte un plateau contenant deux assiettes de crêpes. Je n'aime pas beaucoup cette femme. Elle est froide et ne parle pratiquement jamais à personne. Ses cheveux blond-roux sont parsemés de mèches argentés. Ses yeux sont noirs et persans. Sa bouche est constamment pincée. Elle me donne le plateau et repars en coût de vent. Je marmonne un merci dans ma barbe. Je pause mon plateau sur mon bureau. Je mange en pensant à tout et a rien. Mon regard vas et viens entre Lizelle et mon assiette de crêpes. Elle aussi n'en peut plus. Tout le monde n'en peut plus. Je fini mon assiette rapidement et la repousse vers le bord du pupitre. Je continus mon dessin. La Lizelle que je dessine à l'air forte, même dans son sommeil. Il est neuf heures et quart quand ma jumelle se réveille enfin. Elle vient me sérer dans ses bras puis s'assoie fasse a son assiette, toujours muette, le regard perdu dans la vague. Elle picore avec sa fourchette sans vraiment manger. Je garde le silence et finis son portrait. Je lui montre le résultat lorsque j'ai terminé. Elle m'offre un pâle sourire. Je déchire la page de mon calepin et je l'agrafe au mur beige, qui est déjà couvert de croquis. Elle ouvre enfin la bouche.

-Tu sais quoi, Suzie? J'en ai assez de m'apitoyer sur mon sort. Nous allons prendre le temps de nous amuser avant la fin, d'accord? Et si nous allions courir dans le boisé?

J'acquiesce et nous prenons nos assiettes en passant. Nous descendons jusqu'aux cuisine pour y laisser nos plats, et nous marchons jusqu'au bureau de Mme Anaëlle. Elle accepte notre proposition, mais je sens qu'en fait elle ne cherche qu'à nous faire plaisir. Mais peu importe. Elle nous demande par contre de demander aux autre 18 ans s'ils veulent venir. Nous partons à leur recherche. Nous trouvons Soline et Léannie dans la petite salle commune. Elles déclinent notre offre, ce qui ne m'étonne pas vraiment car elles ne sont pas très sportive toutes les deux. Elles nous indiquent par contre que les garçons sont dans la chambre de Aymerick et Dimitri et qu'ils jouent à un jeu de société.

Des rires graves fussent sous le bas de la porte de la chambre en question. Nous frappons et c'est Lou qui vient nous ouvrir. Ils écoutent notre idée. Aymerick et Lou viendront mais Kev et Dimitri refusent poliment. Nous fixons un point de rendez-vous devant la porte principal. Lizelle et moi quittons la chambre avec Lou sur les talons, puisque sa chambre n'est pas celle-ci. Arrivées à notre chambre, nous enfilons un short et un T-shirt, ainsi que nos espadrilles. Il fait encore un peu frisquet, donc nous prenons des vestes minces, bleu évidement. Nous discutons de ce que nous voudrions faire dans les prochains jours. Puisque les classes sont finies, nous avons tout le temps de nous amuser.

Nous rejoignons les garçons dans l'entrée de la Maison. Nous avertissons Mme Anaëlle que nous sommes près et elle nous dit que nous devons être rentrés à 11 heures maximum. Ils nous restent donc une heure et quart. Après avoir contournés l'imposant bâtiment qui nous fait office de Maison depuis presque toujours, nous nous engageons sur le sentier qui s'engouffre dans la forêt en parlant de tous et de rien. Une brise légère nous fouette les joues. La forêt me détend, me relaxe et je vois bien que quelle à le même effet sur les autres. Lizelle a l'air moins crispés et plus calme. Lou parait moins stressé, moins pâle, aussi. Et Aymerick semble plus grand et plus musclé encore. Plus craquant, aussi...

Je me sens vraiment dans mon élément ici.

Nous arrivons à la clairière après dix minutes de marches. La forêt n'est pas très danse, mais elle et très profonde. Nous nous étirons pour ne pas nous froissé un muscles en courant. Lou propose de faire une course, puisque les deux sentiers qui s'offrent à nous se rejoignent sur le belvédère.

-On ne peut pas faire filles contre gars, dit Aymerick. Les gars gagneraient bien trop facilement!

-Tu parle, ouais!, nous défendis ma sœur. Avoues le donc qu'en fait tu veux être seul, encore, avec Suzie!

Aymerick rougit un peu, puis se ressaisi, ignorant les rires de Lou.

-Non, en fait, je pensais me mettre avec toi, reprirent-il. Sauf si tu veux être dans mon équipe, rajoutas-t-il en se tournant vers moi.

En fait, j'ai bien envie de me mettre avec Lizelle mais j'aimerais bien clouer le bec à cet arrogeant pour une fois.

-Non, dis-je d'une voix assurée, en regardant Aymerick dans les yeux. Je vais faire équipe avec toi. Mais il ne faudra pas se plaindre si tu n'arrives pas à soutenir le rythme.

Tout le monde a l'air surpris. Une fois la surprise passé, Lizelle a l'air fière de moi, Aymerick paraît plus arrogeant que jamais, un sourire au coin des lèvres. Lou n'a pas l'air de m'avoir déjà entendu dire autant de mots à la fois. Le tableau est cocasse.

-Et bien, c'est décider, dit Aymerick. Moi et Suzie, contre Lizelle et Lou. L'équipe perdante devra relever un défi donné par l'autre équipe. Vous pouvait choisir le sentier que vous voulez. On se retrouve au belvédère.

Je vois Lizelle sourire en se dirigeant vers le sentier de droite, avec Lou. Je prends le sentier de gauche avec Aymerick. Nous comptons à l'unisson jusqu'à trois et nous courons sur nos chemin respectif.

Au départ, Aymerick est devant moi. Mais ça ne dure pas. Mes jambes se réchauffent, je fends le vent, les cheveux tirés vers l'arrière. Je le dépasse, il me regarde, je le regarde, je sprinte. Il est trop musclé, le vent le frappe de plein fouet, ce qui le ralentit. Moi, je suis maigre. Le vent ne fait que s'enrouler sur moi. Je me sens bien. Plus que bien. Je suis libre. Ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas couru. Ça m'a manqué. Je ne pense plus à mes problèmes. Ils sont restés à la Maison.

Je me concentre sur mes muscles qui tirent, ma gorge qui brule, sur tout. J'ai l'inconscience de fermer les yeux une fraction de seconde.

Pas une bonne idée.

Je trébuche sur une grosse racine et fait un vol planer vers l'avant. Je tombe sur des rochers pointus. Ma tête frappe quelque chose et le noir ce fait.

MémoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant