Chapitre 6 -

150 13 0
                                    

Chapitre 6

Quatre jours ont passé. Il est 17 heures. Ils viendront nous chercher demain. Mme Anaëlle nous la dit officiellement tout à l'heure, au souper. Elle nous à laisser la petite salle commune pour toute la soirée.

Dans la salle, la conversation est animer, tantôt par les gars qui raconte des blague, tantôt par les filles qui se demande ce qui se passera. Je ne donne pas mon avis. Je sais maintenant que tout peut arriver, alors je préfère ne pas me bercée d'illusion. Si je ne m'attends à rien, alors je ne serais pas déçu. Aymerick prend alors la parole pour la première fois de la soirée.

-Je voulais vous dire... vous aller me manquer. C'est un tuc de fille habituellement, mais je tiens à vous le dire.

-Je... je suis d'accord avec toi, dit Lou

-Moi aussi, dit timidement Kev.

-Excuser-moi, mais qu'est-ce que j'ai manqué?, dit Dimitri. J'étais dans la lune, pour changer.

Évidemment, il blague. Ça ne change rien puisqu'il toujours dans la lune. Kev lui fit un résumer en lui disant qu'ils avaient joués les sentimentaux. Tout le monde rigole. Ça me fait du bien de savoir que nous quitterons dans une ambiance légère.

Beaucoup trop vite, vient l'heure du couvre-feu. Nous nous quittons. Peut-être nous verront nous demain, peut-être pas. Alors nous nous quittons comme des adieux, au cas où...

Je serre tout le monde dans mes bras sauf Lizelle car on va se retrouver dans notre chambre. Aymerick me chuchote quelque chose à l'oreille.

-Tu me manqueras si... si on ne se revoit plus jamais.

-Le plus drôle c'est que je te crois, je chuchote à mon tour. Tu me manqueras aussi.

Je ne pleure pas. Je ne pense pas pleurer pour le reste de ma vie.

Une fois à ma chambre, il est 10 heures. Ma sœur me parle de la soirée. Elle aussi est contente que nous nous soyons quittés sur une note légère. Nous nous préparons tous en parlant. Je ne mets plus la camisole de pyjamas bleu que j'avais l'habitude de porter, car elle laisse voire une cicatrice près de ma clavicule. Celle-là est la plus haute que mon buste porte. La plus basse est sous mon nombril. Mais peu importe. Ma sœur me parle :

-Si... s'il arrive quelque chose demain... je veux que tu sache... que...que...

Elle a la gorge trop nouer pour parler et elle semble à deux doigts de craquer, de pleurer, de hurler. Alors je me lève de mon lit et vais la rejoindre sur le siens.

-Je sais. Moi aussi.

Nous n'avons pas besoin d'en dire plus. Nous nous comprenons parce que nous sommes connectées par quelque chose qui résiste à tout, quelque chose qui n'a rien avoir avec le Code de Vie. Nous sommes liées par l'amour. Comme des sœurs. Même si, en fait, c'est illégal, de la considérer comme telle, je m'en moque. Ils ne pourront jamais nous enlever ça. Jamais.

Nous sommes encore dans les bras l'une de l'autre quand je me rends compte qu'elle s'est endormie. Je la couche sur son lit et je vais sur le mien. Elle a l'air paisible, enfin, après des jours de tourment sur demain. Ce jour fatidique pour lequel nous nous préparons depuis toujours. Ce jour qui nous dictera le reste de notre vie. Je n'ai pas envie de pleurer, je n'ai pas envie de bouger. Je ne veux que rien change. Je veux rester avec Lizelle, Aymerick, Léannie, Lou, Soline, Dimitri, Kev, Mme Anaëlle et même cette bonne vieille Madeline. Je veux retourner en cours. Recommencer mon enfance, recommencer tout, absolument tout, pour pouvoir passer plus de temps avec ma famille de fortune.

Le cadran indique minuit. Je ne pensais pas avoir pris ma sœur dans mais bras si longtemps. J'entends des pas près de la porte. Ils ne s'arrêtent pas. Ils semblent tourner en rond. Il reparte. Je me lève et ouvre la porte

-Aymerick?, je chuchote

La silhouette que j'ai vus partir semble bien être la sienne. Il se retourne. C'est bien lui.

Il s'approche. Il a l'air gêné comme un enfant qui aurait été pris la main dans le sac. Il se passe une main dans les cheveux. Je ne pense pas qu'il pensait que j'aurais entendus ses pas. Il devait penser que je dormais.

-Qu'es que tu voulais?, je demande d'une voix calme, en le rejoignant.

-Je... et bien... en fait... je voulais te dire quelque chose mais ça n'a pas d'importance.

-Si ce n'était pas si important, tu ne serais pas sorti après le couvre-feu.

-Je déteste quand tu as raison, rigole t'il. Ouais, bon... je ne peux pas vraiment me défiler, hein?

-Pas vraiment, non.

Il parait nerveux. Je décide de l'aider un peu.

-Et si tu as perdu ta langue, je vais aller me recoucher, je dis, en faisant mine de partir.

-Non! Ne pars pas. Je voulais te dire que tu sais... demain... peut-être que... nous ne nous verrons plus jamais alors... je voulais que... que tu sache que tu vas me manquer. Vraiment beaucoup. Je pense que... de toute les personne ici... c'est toi qui vas le plus me manquer. Et je suis vraiment désolé pour ta joue. Mais ça te vas bien! Vraiment bien! Ça te donne un air d'une... dure à cure. J'aime bien. Et... toi aussi je t'aime bien. J'espère que tu deviendras Alpha, que tu pourras rester avec Lizelle et que... que tu vivras heureuse pour le reste de ta vie. Voilà ce que je voulais te dire.

Au départ, il trébuchait sur ses mots. A la fin, il parlait si vite que j'avais de la difficulté à le suivre. Il me fait bien rire, cet Aymerick. Je l'aime bien, moi aussi. Comme un ami que je connais depuis toujours. Et il ne change pas son comportement avec moi depuis mon accident.

-Merci, je lâche dans un souffle. Merci de m'avoir sauvé la vie. Merci de ne pas me considérer comme un monstre. Ne me dit pas que personne ne me considère comme telle, j'ai vu le regard des plus jeunes de la Maison.

Sans que je mis attende, il me prend dans ses bras. Je ne réagis pas tout de suite, et puis je le prends dans mais bras, moi aussi. Nous ne bougeons pas, ni l'un, ni l'autre.

Puis il relève la tête. Et il m'embrasse. Tout simplement. Je me sens volé, même si je suis figer. Il me regarde dans les yeux, après ce qui ma sembler un siècle de baiser, mais qui en fais n'a dus durée que 25 secondes. Il me chuchote alors à l'oreille de sa voix grave et masculine.

-Je t'aime. Ça, au moins, ils ne peuvent rien y changer. Adieu, Suzanna Sertier. Puisses-tu être forte et plein de vie.

Et il repart. Me laissant le souffle coupé. Il rentre dans sa chambre sans me regarder à aucun moment. Je ne bouge pas. J'ai le vertige. Je comprends pourquoi quand je réalise que j'avais retenus mon souffle tout ce temps. Lorsque mon cerveau reprend du service, je marche vers ma chambre, encore sous le choc.

Je finis par m'endormir vers une heure du matin.

MémoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant