Chapitre 8

19 0 0
                                    


C'est une orgie de chiffre et de lettre, ce sont des nombres complexes : divisés, additionnés, multipliés. C'est un art abstrait dont peu de gens en voit l'utilité parce qu'il demande une réflexion au-delà du rationnel.

- C'est pas possible Jay, ça fait deux heures que je t'explique les dérivées et tu n'as toujours rien compris, me dit-elle d'un air désespéré.

- Ce n'est absolument pas ma faute si je ne suis pas douée en maths ! Et puis, comment veux-tu que je me concentre avec une prof aussi sexy ?

- Je te vois venir Jay avec tes compliments mais tant que tu n'auras pas fait un exercice correctement, tu n'auras pas de récompense.

- Tant pis, je rentre ! Déclarai-je pour la provoquer avec un sourire en coin.

- Très bien.

D'un simple mouvement de main, elle envoie valser les feuilles d'exercice du lit puis pose son corps sur le mien en me regardant avec ses jolie yeux couleur émeraude.

- Je ne pourrai jamais me passer de toi, mon ange.

J'adore quand elle me nomme ainsi, j'ai l'impression d'être pour elle, un cadeau inestimable des cieux. Ce mot renferme une tendresse infime et une responsabilité conséquente. Je suis à ses yeux, un ange qui doit l'emporter sur ses ailes pour lui faire goûter au bonheur. Je me dois d'effacer tous ces nuages qui sont contristés, de sa vue, pour laisser apparaître un bout de ciel de bleuté. Je me souviens qu'après notre première nuit, elle s'était blottie contre moi en me murmurant « merci ». Sur le moment, je n'avais pas réalisé le sens de ce mot, mais le temps m'a fait percevoir sa signification. Ce soir là, elle n'est pas passé par hasard sur le pont, elle venait tout comme moi fuir cet enfer, que la souffrance avait bâtit autour d'elle. Emilie m'a remercié de l'avoir sauvé du néant dans laquelle, elle allait s'abandonner en lui offrant l'opportunité d'apprendre à aimer.

Je passe délicatement mes doigts sur ses lèvres. Elle me sourit avec douceur et j'obtiendrai ma récompense...

Il est temps que je rentre, je l'embrasse pour la réveiller, elle ouvre les yeux, l'esprit toujours égaré dans ses rêves.

- Il est temps que je rentre mes parents m'attendent pour 20h.

- Tu aurais pu me réveiller avant.

- T'es si belle lorsque tu dors.

La porte de la chambre s'ouvre d'un coup, un homme au visage mutilé par les méfaits de l'alcool. Il scrute nos vêtements sur le sol avant de poser son regard sur nos corps nus enveloppés dans une couverture. Il n'est pas surpris, ni même choqué et encore moins dégoûté.

- Papa ?! Je croyais que tu devais aller dîner chez Pasta ?

- Et bien changement de programme semble t-il, tu peux dire à ta copine d'un soir de rentrer chez elle pour que tu puisse me préparer un plat descend, ce serai gentil !

- D'accord papa.

Il part sans refermer la porte, je me lève aussi tôt.

- Je suis désolée pour l'intrusion de mon père, il ne devait pas être si tôt, elle enfile sont tee-shirt, je suis vraiment navré si ses propos t'ont blessé.

- Ce n'est pas grave, lui ai-je dis.

Elle s'agenouille face à moi de manière à être à ma hauteur, puis me caresse tendrement la joue.

- je t'appellerai pour qu'on se voit mardi.

- D'accord.

Elle me raccompagne jusqu'au seuil de la porte puis m'embrasse en guise d'au-revoir.

Les apparencesWhere stories live. Discover now