36. Mondingus Fletcher

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Maintenant, il fallait attendre le retour de Kreattur. Ne sachant pas combien de temps nous devrons attendre, je décide de visiter encore un peu plus cette énorme demeure.
Je m'apprêtai à monter l'escalier vers l'étage au-dessus des chambres, lorsqu'une porte sur ma droite attire mon attention.

Je suis sûrement déjà passée une dizaine de fois devant cette porte, sans pour autant y prêter attention.

Ma curiosité l'emporte, et j'ouvre la porte.

La pièce qui m'accueille est assez vaste et ne contient aucun meuble. Les quatre murs sont tapissés avec des motifs assez étranges.
Je me rapproche et me rends compte qu'il s'agit d'un arbre généalogique. Chaque membre de la famille Black est peint dans une petite feuille, avec son nom inscrit en-dessous. Chaque feuille est reliée par une branche. Je remarque également que certains visages sont brûlés de manière à ce qu'on ne reconnaisse pas la personne.

J'arrive à situer Sirius. J'ai eu un peu de mal, car son portrait est complètement brûlé. Seul son nom m'indique qu'il y figurait auparavant.

Légèrement éloigné de Sirius, je trouve Bellatrix Lestrange. Une branche la relie directement à Alice.

Je soupire en voyant le visage de mon amie. Alice me manque tellement.

  - Ça va ?

Je sursaute en entendant cette voix.
Ron se tient dans l'ouverture de la porte.

  - Ron, tu m'as fait peur !

Le rouquin sourit et me rejoint devant le mur.

  - Désolé. Impressionnant, pas vrai ?

  - Oh oui.

L'arbre généalogique me rappelle soudainement que je n'ai presque plus de famille, mis à part mon frère. Je sens mon cœur se serrer, comme si la plaie se réouvre.
Je devrais vraiment contacter Liam, un de ces jours.

Ron semble se rendre compte de mon malaise.

  - Tu es sûre que tout va bien ? il insiste.

  - Oui, oui, je soupire. Tout ça me rappelle juste ma famille, et c'est encore douloureux...

  - Je comprends. Je ne sais pas ce que je ferais sans ma famille. Elle compte énormément pour moi.

  - C'est normal.

C'en est trop pour moi, je sens les larmes qui me montent aux yeux et qui se décident de tomber.
Ron me prend immédiatement dans ses bras, et je le serre fort.

Je ne m'étais pas encore rendue compte à quel point j'avais besoin d'un câlin. Nous restons ainsi pendant plusieurs secondes, avant que je ne le lâche. Je sèche mes larmes du revers de ma manche.

  - Merci.

  - Y'a pas de quoi.

Soudainement, l'espace entre nous n'est plus et nos lèvres se retrouvent scellées les unes aux autres. Je ne saurais pas dire qui a embrassé l'autre, car tout c'est déroulé tellement vite.

Je me retrouve gentiment appuyée contre un mur. Ron a une main dans le bas de mon dos, l'autre dans ma nuque. Le baiser est fougueux et me fais un bien fou.

Néanmoins, j'interromps ce baiser imprévu entre deux respirations.

  - Et pour Lavande ?

  - J'en ai marre d'elle.

Je le rapproche à nouveau de moi. Nos lèvres se retouchent et nos corps se collent peu à peu. Mes mains foutent ses cheveux en l'air.

Un bruit sourd au rez-de-chaussée nous arrête.

  - Ron ! Vey ! Grouillez-vous ! hurle Harry.

La réalité me rattrape et je rougis.

  - On en parlera plus tard, murmure Ron.

Je hoche la tête et le suit dans la cage d'escalier.
Je réfléchis rapidement. Ais-je embrassé Ron parce que je le voulais ou parce que j'avais juste besoin d'un peu d'amour ?

En bas, un grand remue-ménage se fait entendre. Ron et moi débouchons dans la cuisine, où une scène étrange se déroule devant nos yeux.

Un homme chauve de taille moyenne et légèrement replet se fait tirer par deux elfes de maison. Il est mal rasé et a des jambes courtes et arquées, et des yeux injectés de sang soulignés de cernes. Il est sale et répand une forte odeur d'alcool mêlée de vieux tabac. Je ne peux m'empêcher de retrousser mon nez à sa vue.

Je reconnais Kreattur, qui tire Mondingus par le bras, mais je ne reconnais pas le deuxième. Il m'a l'air légèrement plus jeune que Kreattur, et il s'agrippe au dos de Mondingus comme si sa vie en dépendait.

Les deux elfes finissent par faire perdre l'équilibre au voleur, qui s'étale de tout son long. Alors que Harry et Ron relevent Mondingus sans grande délicatesse, le nouvel elfe saute sur la table, suivi de près par Kreattur.

  - Dobby, qu'est-ce que tu fais ici ? demande Harry tout en désarmant Mondingus.

L'elfe s'appelle donc Dobby.

  - Dobby avait vu Kreattur sur le Chemin de Traverse, et ça lui semblait bizarre. Dobby lui a donc demandé ce qu'il faisait, et Kreattur lui a dit qu'il avait une mission pour Harry Potter. Dobby l'a supplié de le laisser venir, et Kreattur a fini par accepter !

Dobby semblait sur le point de rajouter quelque chose, mais Mondingus ne lui en laisse pas l'occasion.

  - Pourquoi est-ce vous avez envoyé ces bestioles derrière moi ?

Il se détache de l'emprise des deux garçons. Eux pointent immédiatement leur baguette sur l'homme.

  - Parce que vous avez quelque chose qui nous appartient, répond Harry.

  - Ah ouais ? Comme quoi ?

  - Un médaillon.

  - Et il ressemble à quoi ? J'en ai vu passer pas mal, dit Mondingus en hochant les épaules.

  - Lourd. En or. Gravé d'un "S".

Mondingus réfléchit quelques secondes. Pensant ce temps, je tortille mes doigts. Je me trouve juste à côté de Hermione, et je suis franchement pas à l'aise sachant ce qu'il s'est passé avec Ron et qu'elle a un faible pour lui.

  - Ah, je me souviens ! Je l'ai vendu sur le Chemin de Traverse.

Harry nous jette un petit regard, avant de continuer son interrogatoire.

  - À qui ?

  - Pff, je sais plus moi...

Mondingus laisse son regard dériver sur la cuisine. Il s'arrête sur un tas de journaux, posé sur le coin de la table.

  - Hé, mais attendez une seconde...

Il s'approche des journaux et s'empare du premier de la pile.

  - Oui, c'est elle... Ce crapaud rose avait failli me faire déporter du Chemin de Traverse parce que j'avais pas une licence pour vendre des objets magiques, lorsqu'elle a vu le médaillon.

Harry, Ron et Hermione se jettent un regard peu enchanté et je dirais même dégoûté en voyant la femme sur le cliché.
Et puis il y a moi, qui n'a jamais vu cette bonne femme de toute ma vie.

  - Dolores Ombrage, grogne Ron.

Vey ||TERMINÉ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant