06. Dame Kalye

576 52 7
                                    

Le lendemain, je me réveille à cause des oiseaux qui pépient dehors. Je dis "à cause" et pas "grâce à", parce qu'il n'est que sept heures du matin. Mais une fois réveillée, je n'arrive plus à me rendormir.
Je me relève en position assise. Et maintenant ?

Mon regard se pose sur mes valises. Je vais déballer, je suppose, vu qu'apparemment je resterai ici encore un certain temps.

Une petite heure plus tard, j'ai terminé. La garde-robe est pleine à craquer. Mes nombreux livres sont rangés en pile contre le mur. Mon sac de toilette est rangé dans la salle de bain.

J'ai faim.

  - Tilky ?

"Ploup!"
L'elfe apparaît. Elle porte de nouveau la robe rouge.

  - Oh, Madame est réveillée ! Tilky peut vous aider ?

Je m'abaisse à son hauteur.

  - Il y a deux choses. De un, tutoie-moi et appelle-moi Vey, s'il te plaît. Je ne suis pas si vieille !

  - D'accord, Vey ! réplique Tilky.

  - Et de deux, j'ai très faim.

  - Tilky t'apporte ça ! Attends-moi ici !

Tilky disparaît de nouveau. Je me relève et me dirige vers le salon. Quelques minutes plus tard, Tilky réapparaît, avec un plateau entre ses mains. Elle le dépose sur la table.

  - Voilà ! Le Professeur Dumbledore a dit à Tilky de dire à Vey que lorsque Vey a fini de manger, elle doit aller le voir dans son bureau !

  - Merci Tilky.

L'elfe fait une sorte de petite révérence et disparaît.
Mon regard descend sur le plateau. Il est orné de viennoiseries, d'œuf, et de charcuterie. Comment est-ce que Tilky a su que c'était ce que je préfère le plus au petit déjeuner ?!

Je m'assois et commence immédiatement à manger. Je me rends alors compte que mon estomac criait famine.

Environ un quart d'heure plus tard, j'ai terminé. Je retourne dans la chambre pour m'habiller. Un jeans et un bon gros sweater feront l'affaire.
Mes yeux s'arrêtent sur la robe bleue qu'Alice m'a achetée hier. Ce n'était que hier, et pourtant j'ai l'impression que tout cela s'est passé il y a des semaines de maintenant.

Je m'habille et me brosse les dents. Ensuite, je sors du petit appartement. Parce que, il faut bien l'avouer, cette chambre ressemblait plus à un petit appartement qu'à une chambre.

Maintenant, où se trouve le bureau du Professeur Dumbledore ? Cette école est énorme !

  - Je peux vous aider ?

Je me retourne, mais ne vois personne. D'où provient cette voix ?

  - Ici, en face de vous, jeune fille.

Je ne vois qu'un tableau. C'est alors que je remarque que la dame peinte sur le tableau... bouge.

  - AAAH !!

La dame sursaute.

  - Allons, allons, jeune fille, inutile de hurler de la sorte, voyons !

  - Je... Vous...

  - Vous moi quoi ?

La dame lisse sa robe et s'assoit. J'observe le tableau. Il représente une dame avec une perruque haute et blanche, portant une très longue robe rouge sang. Elle est assise à un large bureau. Derrière se trouve une fenêtre, qui offre une vue sur un grand lac.

  - Vous... bougez ?

L'incrédulité est perçable dans ma voix.

La dame me regarde, outrée.

  - Bien entendu que je bouge ! Je suis Dame Kalye, descendante de Merlin lui-même !

  - Donc vous êtes en train de me dire que c'est normale si les peintures bougent ?

  - C'est exactement ce que je suis en train de vous dire, jeune fille. Votre prénom ?

  - Veronica Calder, je m'empresse de répondre. Mais on m'appelle Vey.

  - Bien, Dame Veronica. Que puis-je faire pour vous ?

Ma mâchoire inférieure se décolle légèrement. Vient-elle vraiment de m'appeler "*Dame* Veronica"?!

  - Heu, je dois me rendre dans le bureau du Professeur Dumbledore, je bafouille.

Dame Kalye m'explique alors le chemin pour retrouver le bureau. Je la remercie et me mets en route.

Une petite dizaine de minutes plus tard, et me voilà devant le Professeur Dumbledore.

  - Bon matin, Veronica. As-tu bien dormi ?

  - Oui, merci Professeur, je réponds. Et j'ai comme l'impression que vous ne m'appellerez pas Vey de si tôt...

  - Bien vu.

Un petit cri retentit dans le bureau. En cherchant la source de ce cri, je vois qu'il provient d'un magnifique oiseau. Il est grand, son plumage est rouge et doré. Ses yeux sont des petites perles noires.

  - Voici Fumsec, mon phénix, présente fièrement Dumbledore.

L'oiseau m'a l'air très intelligent.

  - Les larmes des phénix ont des pouvoirs de guérisons. Ils sont extrêmement rares, utiles et tellement fidèles.

Fumsec m'observe durant quelques secondes, avant de se retourner et de s'endormir.

Dumbledore se lève de son bureau, range un livre qui trainait sur son bureau et revient s'assoir. Je remarque alors sa main droite qui est légèrement noircie.

  - Professeur, votre main...

  - Ah ça, vois-tu, c'est ce que nous appelons de la magie noire. Mieux vaut éviter de succomber aux ténèbres. Passons, mes mésaventures n'intéressent personne. Que penses-tu de Tilky ?

C'est ainsi que je comprends que la discussion à propos de sa main est close.

  - Elle est très gentille.

  - En effet. Tilky est ici depuis un an seulement. Nous l'avons recueillie après que le dernier membre de la famille qu'elle devait servir est décédé. Parce qu'un elfe de maison doit servir la même famille jusqu'à sa mort. La seule façon de libérer un elfe, est en lui donnant un vêtement.
Ici à Poudlard, nous recueillons les elfes abandonnés ou à la recherche d'une nouvelle maison.

  - Que doivent-ils faire ?

  - Principalement la cuisine et le ménage. Mais jamais des tâches trop lourdes, précise le vieillard. Tilky n'a pas hésité une seule seconde lorsque je lui ai parlé de toi. Et d'après ce qu'elle m'a raconté, j'ai cru comprendre qu'elle t'aime bien.

Je souris intérieurement.

  - Je l'aime bien moi aussi. Elle m'a déjà bien aidé.

Professeur Dumbledore me regarde au-dessus de ses lunettes.

  - C'est normal que les tableaux bougent ? je demande soudainement.

Il rigole.

  - Oh que oui. Et les photographies bougent également, ne sois donc pas étonnée si tu ouvres le journal et que tu vois quelqu'un faire signe de la main ou quoi que ce soit. As-tu rencontré quelqu'un d'intéressant ?

  - Dame Kalye. Elle m'a indiqué le chemin vers votre bureau.

  - Ah, Dame Kalye... Elle clame haut et fort être une descendante directe de Merlin, mais en réalité elle est la petite-fille du beau-frère de l'oncle de Merlin...

  - Elle ne le sait pas ?

  - Oh que si, elle est juste trop têtue pour admettre qu'elle a tort. Mais, trêve de bavardages. Il me semble que tu as des questions pour moi...

Enfin, la partie intéressante peut commencer.

Vey ||TERMINÉ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant