Vey ||TERMINÉ||

02. L'attaque

Alice et moi continuons notre lèche-vitrine, moi tenant mon tout premier sac de la soirée en main et elle son cinquième. Nous arrivons devant un grand marché de Noël, surplombé par une grande roue installée là juste pour l'occasion.

  - On y jette un coup d'œil à ce marché de Noël ? propose Alice.

  - Pourquoi pas ! je réponds, enthousiaste.

Aussitôt après avoir mis un pied dedans qu'une merveilleuse odeur de gaufres pénètre nos narines. Un seul regard nous suffit pour nous comprendre.

Nous nous dirigeons vers le premier stand qui vend des gaufres que nous trouvons. Alice prend la sienne avec du chocolat fondu, moi avec du sucre impalpable*.
Nous dégustons notre gaufre tout en continuant notre promenade dans l'allée. Enfin, si on peut appeler cela une promenade, parce que nous nous arrêtons devant chaque stand afin d'observer ce qui se fait vendre.

  - Regarde ce bonnet de Noël avec les oreilles de lutin !

Nous rions aux éclats en voyant certaines choses à vendre plus ridicules les unes que les autres. C'est Noël, c'est les vacances, tout le monde est détendu, tout le monde s'amuse.

Je finis ma gaufre avant Alice. Elle a passé les cinq dernières minutes à secouer toute la neige qui était tombée dans ses cheveux noirs avant d'enfiler un bonnet vert à pompon également vert et argenté.

  - J'aime cet endroit, tout cela me rend heureuse, déclare ma meilleure amie après quelques minutes de silence.

  - Moi aussi, rien que l'odeur me fait rêvasser.

  - Noël est sans aucun doute ma fête favorite, murmure tristement Alice.

Nous marchons tranquillement côte à côte, sans vraiment avoir de destination. On regarde juste le marché avec un sourire paisible et heureux.

  - Qu'est-ce que tu as reçu cette année ?

Noël était hier, aujourd'hui nous sommes le soir du vingt-six décembre.

  - Mes parents m'ont offert une nouvelle paire de chaussures de sport parce que mon ancienne paire était vraiment au bout de sa vie, et mon grand frère m'a donné deux paquets de bonbons. Il m'a dit, en toute honnêteté, qu'il n'avait pas eu d'autres idées de cadeaux, j'ajoute en rigolant.

Alice lève les yeux au ciel en rigolant.

  - Comment ça va avec tes courses ? elle me demande.

  - Bien, même si je n'ai pas remporté la dernière. J'étais quatrième, mais je pense que c'était la faute de mes chaussures qui étaient trop vieilles, je blague.

  - Tu as bien raison ! Et peu importe ta place, je suis toujours fière de toi !

Je donne un câlin à Alice. Elle sait toujours comment me remonter le moral.

Je cours. Beaucoup même. L'athlétisme est devenu mon sport. Je suis assez rapide, sans vouloir me vanter. Je participe à énormément de courses même si ces derniers temps, je n'ai plus vraiment le temps d'en faire à cause de ma scolarité.

  - Et toi ? Qu'est-ce que ta mère t'a offert ?

Alice est fille unique, et ne connaît pas son père. Son visage se referme en pensant à sa mère. J'avais complètement oublié que c'était un terrain glissant.

  - Disons qu'elle a espéré me faire un cadeau, mais qu'elle n'a pas réussi. Je ne veux pas vraiment en parler, ajoute-t-elle en me voyant ouvrir la bouche pour m'excuser.

  - D'accord, je soupire.

Alice ne veut jamais rien me dire à propos de sa famille, c'est trop douleureux. Elle allait me dire quelque chose, lorsque son regard se fige sur un point derrière moi.