45. Les Reliques de la Mort

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Ollivander soupire. L'homme a l'air très très fatigué, d'un coup.

  - Si vous ne voulez pas me le dire, ce n'est pas grave, je m'empresse de dire. Je comprendrais parfaitement si-

  - Ne dis pas de sornettes, je vais te l'expliquer, m'interrompt Ollivander.

Il se redresse sur la colonne contre laquelle il s'était assis. Moi-même suis assise contre le mur près de la grille.
Ollivander prend une profonde inspiration. Je ne le brusque pas, on voit bien que cet homme a déjà dû endurer beaucoup trop pour son âge.

  - La Baguette de Sureau fait partie de ce que les gens appellent les Reliques de la Mort. Leur première apparition était dans un conte du livre Les Contes de Beedle le Barde, le conte des trois frères. Je ne vais pas te l'expliquer en long et en large, mais l'histoire se résume par trois artefacts magiques que la Mort aurait offert aux frères Peverell pour les récompenser de leurs talents de sorciers.
Ces Reliques réunissent trois objets : la Baguette de Sureau, considérée comme la plus puissante baguette jamais fabriquée, la Pierre de Résurrection, qui pourrait ramener les morts à la vie, et la Cape d'Invisibilité, qui cache à la vue de tous celui qui la porte. Voilà donc l'origine de la Baguette de Sureau.

C'est une bien belle histoire, mais quelque chose m'échappe.

  - C'est un conte... Pourquoi est-ce que les gens y croient ? Qu'est-ce qui prouve l'existence de ces artefacts ?

  - Très bonnes questions, soupire le vieillard. Je n'y croyais pas à cent pour cent non plus, et j'en ai parlé à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom sur un coup de bluff. Mais vu l'entrain qu'il met dans la tache, j'ai commencé à douter de mes propres pensées. Mais je n'y croirai que pleinement lorsque je les verrai avec mes propres yeux.

Je hoche positivement la tête. Je comprends son point de vue.

Soudain, on entend du remue-ménage en haut des escaliers. Ollivander reste assis mais je me relève immédiatement.

Une forme apparaît derrière la grille. Elle l'ouvre et s'approche de nous. C'est lorsqu'elle attrape mon bras que je le reconnais.

  - Erin ?

Le Président du MACUSA évite clairement mon regard. Il me tire à sa suite et referme la grille dès que nous sommes passés.

  - Erin, qu'est-ce que tu fais ?

Mais l'homme me pousse en haut des escaliers sans me répondre. Je grimpe difficilement les marches. Une fois en haut, je me retrouve dans le même salon que tout à l'heure. Et il y a plus de monde qu'avant.

Je reconnais Bellatrix et les parents Malefoy. Le père Malefoy sirote un verre de vin et sa femme est assise à côté de lui, raide comme un piquet. Bellatrix fait les cent pas. Deux autres Mangemorts masqués sont présents. Mais c'est le dernier qui m'effraie le plus. Un homme chauve au corps squelettique, avec la peau blafarde, très grand mais maigre, deux fentes en guise de narine et des yeux rouges aux pupille verticales comme celles d'un chat se tient près de la cheminée.

Voldemort. Et il me fixe droit des les yeux.

Erin me lâche et m'oblige à m'agenouiller.

  - Bienvenue, Veronica.

Sa voix est silencieuse, pourtant j'ai l'impression qu'elle résonne dans ma tête.

  - C'était stupide de ta part de te rendre au Ministère avec tes petits amis. Eux ont, malheureusement, réussi à s'échapper.

Cette nouvelle me redonne espoir.

  - Ton insolence a été ta perte, cette fois. Tu mérites d'être punie.

Voldemort s'approche de moi. Il est bien plus effrayant et moche que je ne me l'imaginai.
Il sort sa baguette magique et la pointe sur moi.

  - *Endoloris*!

Le choc me percute avant même que je ne puisse m'y préparer. Une douleur extrême se répand dans tout mon corps. Je hurle ma douleur et me tortille sur le tapis. Faites que ça s'arrête, pitié !

Mais cela ne s'arrête pas. Je continue à hurler tellement fort que ma gorge me fait mal. J'ouvre difficilement les yeux et aperçois Erin entre mes larmes qui coulent à flot.

  - E... Erin ! je hurle.

Il me regarde me tortiller sans émotions.

  - Erin ! je geins.

Voldemort lève enfin le sort. J'essaie de retrouver une respiration normale.

  - J'ai l'impression que tu as des questions pour notre cher Président, sourit méchamment Voldemort.

Je lève le regard vers celui que j'aimais.

  - Pourquoi tu les as rejoint ?

Erin regarde Voldemort comme pour lui demander la permission de parler.

  - Je n'avais pas le choix. Ils allaient envahir l'Amérique. C'était soit moi qui les rejoins, soit la destruction de mon peuple. J'ai fais ce qu'il fallait.

  - Traître ! je hurle.

Ma colère, ma douleur et ma peine immense me font voir rouge.

  - Ils disent eux aussi que je suis un traître, soupire Erin. Peut-être que je le suis. Tout ce que je sais, c'est que j'ai fait ce que je devais faire pour sauver l'Amérique.

Je referme les yeux. Il est perdu, je ne peux plus rien faire pour lui. Je ne le reconnais plus.
Erin se retire vers le fond de la pièce. Voldemort m'oblige de me lever avec un coup de baguette.

  - Maintenant, tu vas me dire tout ce que tu sais.

  - Dans vos rêves, je crache.

Voldemort me pousse violemment contre le sol.

  - Petite insolente. Je n'hésiterais pas à te tuer, sale Sang-de-Bourbe, il ricane.

Je ne réagis pas à son insulte.

  - *Endoloris*!

De nouveau, je ne m'y étais pas préparée. Le coup me percute et se répand dans tout mon corps.

Je hurle ma douleur. Je sens du sang couler de mon nez. J'halète difficilement dès que le sors est levé. Lorsque je relève la tête, je me retrouve nez-à-nez avec Voldemort (même s'il n'a pas de nez. Je vais me taire).

  - Tu nous donneras des réponses, que tu le veuilles ou non, il sussure avec un sourire mauvais. Et c'est avec grand plaisir que je vais te faire souffrir.

Vey ||TERMINÉ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant