La Quête

Chapitre IX : Cadamsone

PDV Marion

Madalen et moi nous dirigeons vers une espèce de bar lugubre, une enseigne en bois avec un lion dessus se balance au dessus de la porte en grinçant. On entre dans le dit bar, Madalen pousse les portes, on se croirait dans un western. Des visages, pour la plupart défigurés, se tournent vers nous d'un mauvais œil. Un visage en particulier attire mon regard... On dirait... Holly shit mais c'est mon prof d'histoire, ça fait vraiment bizarre de le voir ici. Ça doit encore être son espèce de "lui" du monde parallèle ! Je le fixe avec un regard étonné et celui ci murmure quelque chose à son voisin de table tout en me regardant. Puis, ils se remettent à boire et à fumer des cigares en gardant un œil discret sur Madalen et moi.

«- Pourquoi ils nous regardent tous bizarrement ? Je demande à Madalen.
- On a un peu la même tête je te rappelle et je suis plutôt connue pour mes exploits ici, me répond-t-elle.
- Des exploits ? Je questionne.
- Ouais du genre : nombre de guerres que j'ai mené, de gars que j'ai tué et torturé et de conquêtes que j'ai eu aussi hahaha ! Rigole-t-elle en me donnant un coup de coude plus fort que je ne l'aurai cru.
- Des conquêtes....? Oh mon dieu mais que fais-tu avec mon pauvre corps on est trop jeune, je me plains.
- Est-ce que t'es encore vierge ? Dit-elle d'un ton plus sérieux.
- Euh... Je... Euh oui, pourquoi ?
- Pour rien, mais peut importe car dans tous les cas tu vas en baver ici crois moi, marmonne-t-elle.»

Après sa réponse un peu étrange et mystérieuse, je décide de me retourner vers les types qui remplissent le bar. Plusieurs visages se sont tournés furtivement dès que mon regard a croisé le leur. D'autres, ivres morts, sont endormis sur les tables.
Madalen appelle ensuite le barman d'un signe de la main. C'est un bonhomme assez costaud, une cicatrice lui parcourant la diagonale de son visage lui donne un air de dangereux pirate, ses cheveux gris et ses nombreuses rides indiquent qu'il a la 70aine environ.

«- Qu'est-ce que je vous sers... Deux Madalen ? Le ciel ne peut rien nous offrir de mieux ! Dit le barman en s'accoudant sur le bar et en ricanant.
- Haha n'importe quoi Bob, ça sera un Wisky pour moi s'te plaît, dit Madalen.
- Et pour toi Madalen bis ? Dit-il en se tournant vers moi.
- Je m'appelle Marion... Vous avez du jus de pomme s'il vous plaît ? Je demande timidement.
- Haha !! Ça fait bien longtemps que y a plus de pommiers ma belle ! J'imagine que tu ne bois pas, j'te sers un verre d'eau ? Me demande-t-il dos à nous en servant le verre de Madalen.»

J'acquiesce d'un petit "oui" et il me tend un verre d'eau que je bois en quelques gorgées.

«- Et vous allez où comme ça mes demoiselles ? Demande Bob le barman, visiblement très curieux.
- Je vais retourner à la Citadelle, et montrer au roi et au commandant que je l'ai trouvé, avec deux autres en prime, répond-t-elle.
- Qu'a tu trouvé quoi au juste ?
- Bien... "Elle".»

Ils se tournent tout les deux vers moi. Le regard du barman change, c'est un regard de surprise voire même d'admiration. N'aillant pas compris je décide de m'eclipser aux toilettes. Madalen me suis de près, de peur que je m'enfuis, sûrement.

«- Qu'est-ce que je fais là Madalen...? Je demande.
- Tu le saura bien vite. Maintenant arrête de poser des questions.
- Tu ne le sais pas toi même c'est ça ?
- ...
- J'ai raison ?
- ... On se remet en marche, dit-elle sèchement en allant payer le barman.»

Elle m'attrape la manche de mon sweet et me sors hors du bar avec une certaine violence.

«- Eh mais calme toi ! C'est pas la peine de me balancer comme ça hors du.... Je commence en retrouvant l'équilibre lamentablement.
- Arrête de parler !! On est pas "potes" ok ? Donc ne crois pas que je vais être gentille avec toi !! Crit-elle.»

2 semaines plus tôt...

«- Madalen, commence le commandant chef du bataillon de Cadamsone, je te nomme cheffe de l'escouade en charge d'aller chercher la clé qui nous sauvera. Nous comptons sur toi mon enfant.
- Merci commandant... Puis-je savoir à quoi ressemble cette clé ? Je demande.
- Hm... Oui, mais tiens toi prête, dit-il d'un ton plus grave.
- Oui commandant.»

Il me montre alors des photos qu'un espion est aller prendre sur Terre. C'est une fille.... C'est... C'est mon moi terrestre... Je n'y crois pas ! Et dire que le commandant veut que ce soit moi qui aille récupérer cette fille !

«- Est-ce une coïncidence que cette clé soit ma terrienne, commandant ? Je demande un peu agacée.
- Non. Mais en effet, tu aura plus de chance d'amadouer la cible, elle aura probablement plus confiance avec une personne qu'elle croit connaître et te suivra partout où tu lui dira d'aller. En revanche, n'exerce pas ta force sur elle ni aucune quelconque forme de violence, c'est bien clair ? Il nous la faut entière et en forme mentalement, m'ordonne-t-il.
- Oui commandant...»

Retour au present

«- Qu'est-ce qui va pas chez toi Madalen ? Un coup t'es gentille, un coup t'es violente ! Décide toi au lieu de tourner autour du pot, je m'énerve.
- ... En route, allons dans une hauberge pour la nuit on reprendra la route demain matin, dit-elle froidement.»

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me retrouve dans un lit, à côté de celui de Madalen, peu confortable dans un hauberge médiocre mais peu cher.
Je n'arrive pas à dormir et décide de me lever. Je me tourne vers le lit de Madalen. Vide. Elle est devant la fenêtre observant le clair de lune. Je la rejoins.

«- Toi non plus tu ne dors pas ? Je demande timidement.
- L'habitude, répond-t-elle simplement.
- Je vois... Madalen ?

Elle se tourne vers moi les yeux rouges, fatigués et tristes. Le bleu de la lumière nuptiale éclair son visage et ses yeux semblent humide, sa robe de nuit blanche semble irréelle tant le bleu de la nuit éclaire celle-ci.

- Je suis quoi pour toi ? Je demande un peu gênée.
- La clé. Maintenant vas te coucher Marion, il est 2h passé, dit-elle plus douce.»

Sur ses mots calmes, doux et si mystérieux, je retourne dans mon lit sans broncher et la regarde une dernière fois sur son bord de fenêtre avant de fermer les yeux et de m'endormir en repensant à ses paroles : "la clé"...