À la Merci des Loups [BxB]

4× Entre la Vie et la Mort

Un silence morbide précéda les trois tirs qui avaient retenti en déchirant la nuit. Que s'était-il passé ?

- Erik a tiré, il a probablement abattu un loup, commenta Erian d'un ton impassible.

La femme du chasseur ne décocha pas un mot et se dirigea dans la direction opposée à celle qu'elle avait prise avant que l'événement ne survînt.

- Où vas-tu ? m'exclamai-je, devinant déjà ce qu'elle avait en tête.

- Nous devons aller lui porter assistance !

- Il a pourtant déjà su tuer un loup-garou et s'en sortir indemne, fis-je remarquer.

- Erik l'avait abattu près de chez nous, à l'orée de la forêt. Aujourd'hui nous sommes au beau milieu du village, le tir a déjà dû alerter toute la meute.

- Raison de plus pour ne pas y aller, intervint froidement Erian.

- Que dis-tu ? Tu voudrais l'abandonner ? haussa-t-elle dangereusement le ton.

La rousse se retourna en direction du tir et affirma d'un ton revêche :

- Rentrez chez vous si vous le désirez, de toute manière je n'ai pas besoin de votre aide !

- Attends ! Nous t'accompagnons, l'interrompis-je.

- Qui t'a permis de m'inclure dans ta proposition ? lança froidement le brun.

- Réfléchis, prendre de tels risques en vaut forcément la chandelle. Son mari doit actuellement posséder de précieuses informations !

- Dépêchez-vous alors ! Nous n'allons pas perdre tout notre temps à en débattre ! intervint Merinya.

Elle commença à courir, je fixai un instant un Erian immobile, dont le visage renfrogné me dévisageait. Je détournai lentement le regard de sorte à pouvoir suivre la femme. Je commençai à avancer ; cependant, je n'eus pas le temps d'être déçu par l'attitude du brun quand je pus le voir me talonner de près. Je souris à cette vision ; j'étais apparemment parvenu à le convaincre. À la vue de ma mine victorieuse, celui-ci affirma :

- Nous sommes en train de nous jeter dans la gueule du loup.

Nous courûmes vers la position du chasseur tout en tentant de nous mouvoir du plus discrètement possible. Nous effectuions une pause à chaque intersection de sorte à pouvoir scruter les alentours. Durant notre trajet, aucun bruit ne se fit entendre, ce qui était déjà bon signe, aucun loup ne se trouvait dans les environs.

Finalement nous arrivâmes sur les lieux, la lumière de la torche enflammée nous permit alors de distinguer une masse allongée à l'autre bout de la ruelle. Merinya se précipita sans réfléchir vers elle, aussitôt suivie d'Erian et moi. Plus je me rapprochais et mieux je compris la scène qui s'était jouée. Les poils noirs d'un loup-garou inconscient, face contre terre, brillaient à la lumière de la lune. Cependant sa mort ne parvint pas à me réjouir quand j'aperçus le corps humain se trouvant sous le monstre. Je me figeai d'horreur. La femme, elle, s'agenouilla sans hésiter à leur chevet. Erik se trouvait allongé au sol, maintenu par la patte du loup dont les griffes étaient parvenues à lui transpercer le ventre.

- Est-il encore vivant ? s'enquit Erian.

Merinya prit son pouls et en conclut :

- Il est vivant, il faut qu'on le sorte vite d'ici !

- Et surtout qu'on se sorte nous-mêmes de là, marmonna le jeune homme aux cheveux noirs, sans qu'elle ne pût l'entendre.

La rousse n'hésita pas une seule seconde et arracha d'un coup sec la patte griffue enfoncée dans le torse de son mari. À ma plus grande stupeur, cette action arracha un grognement de douleur au concerné.