VII/ RETOUVAILLES GLACANTES

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Dans la voiture, je sentais un stresse insupportable grandir en moi et m'étouffer un peu plus à chaque seconde

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Dans la voiture, je sentais un stresse insupportable grandir en moi et m'étouffer un peu plus à chaque seconde. Édouard s'arrêta devant l'hôpital.

« Pars devant, je te rejoins après avoir garé la voiture.

-À vrai dire, je préférerai que l'on fasse l'inverse... »

Rien que de m'imaginer seule face à Jackson Hale me fit trembler. Ed m'attrapa chaleureusement l'épaule et me sourit.

« Ça va aller, Moana. Il va falloir que vous bossiez ensembles, il serai temps de commencer à s'habituer à sa présence.

-Que les choses soient claires, cette collaboration n'a rien a voir avec le fait que je lui pardonne. Je laisse juste la haine de côté quelques temps pour nous permettre de résoudre cette putain d'histoire.

-Très bien, c'est noté. »

Face à son regard insistant, je levai les yeux au ciel pour me rendre et sortit de la voiture. J'inspirai profondément et pris sur moi à chaque pas vers l'hôpital. Je rejoignis l'accueil au rythme le plus lent que je pouvais et m'annonçai-je.

« Nous allons le prévenir de votre arrivée, déclara la femme derrière le comptoir. »

Autour de moi, l'ambiance de l'hôpital était froide et dure. J'aperçu certains patients passer en groupe : ils se rendaient sans aucun doute dans les activités organisées. J'avais du mal à imaginer mon ancien coéquipier faire de la peinture, du sport ou de la poésie avec les autres déments présents ici. Je patientais de nombreuses minutes sans que personne ne viennent à ma rencontre et je commençai à me demander si l'on ne m'avait pas oubliée. De plus, l'absence trop prolongée d'Edouard m'inquiétait. J'étais vraiment mal à l'aise, dans cet endroit à l'ambiance indescriptible et obscur. J'allais cesser de résister à mon malaise et m'enfuir quand la voix de la femme de l'accueil m'interpella.

« Mademoiselle, le voila. »

Je me retournai doucement, sentant de plus en plus la peur s'immiscer en moi. Je craignais de ne pas pouvoir me contrôler et de lui sauter à la gorge en le voyant. Rien que prononcer son nom refaisait naître en moi une haine profonde. Je poussai un long soupir : il fallait que je parvienne à écarter le passé l'histoire de l'enquête, et ensuite je ne le reverrai jamais. C'était tout ce qui importait. Cependant et contre toute attente, je restai pétrifiée devant lui. De grosses cernes rougeâtres formaient des valises sous ses yeux alors que son corps auparavant assez baraqué était réduit à une silhouette maigrichonne et frêle. Ses cheveux châtains étaient ébouriffés et mal soignés. Lorsqu'il m'aperçu, son visage se décomposa et il se stoppa net, sous la surprise de l'infirmier qui l'accompagnait.

« On m'a dit que je travaillerai avec Édouard Willis.

-Il est en collaboration avec Moana Maximov, cela pose un problème ? »

Bien sûr que cela posait un problème, mais je me retins de parler et m'efforçais de garder mon calme face à Jackson Hale, qui laissa une mine dépitée apparaître sur son visage.

slay || MEURTRES EN SÉRIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant