La cloche retentit dans le bâtiment des élémentaires. Il est huit heure, c'est l'heure du petit déjeuner. Tous les élémentaires se sont levés à sept heure, comme d'habitude.
Je finis de faire mes lacets tranquillement et m'approche de la fenêtre du dortoir des filles. Je vois le train passer le grand portail en métal noir.
Chaque matin c'est la même chose : il arrive avec son panache de fumée et s'arrête à l'autre bout de la cour circulaire entourée du bâtiment des élémentaires, celui des secondaires et celui de l'armée. Il la traverse en plein milieu, si bien que quand il est là, on ne peut pas accéder au bâtiment d'en face, celui des secondaires. Ensuite arrivent les soldats, par dizaines. Ils se postent près des wagons, ouvrent les portes et en sortent des grosses caisses noires, de la même couleur que leurs uniformes - de toute façon, ici, tout est noir ou blanc, parfois gris.
Je regarde leur petit manège de ma fenêtre. Ils posent les caisses sur des grands chariots et font rouler ces derniers à l'intérieur du bâtiment des élémentaires, dans je ne sais quelle pièce au sous-sol. Personne ne sait ce que contiennent ces caisses, à part l'Autocrate, celui qui dirige le Palais, cet immense bâtiment, ou plutôt cette prison, dans lequel nous vivons tous. Le Palais est divisé en trois bâtiments : l'élémentaire, celui dans lequel nous vivons jusqu'à nos dix-huit ans, le secondaire, dans lequel nous sommes formés à devenir soldats, on y reste jusqu'à nos vingt-et-un ans, et pour finir le bâtiment de l'armée. C'est dans ce dernier que nous devons choisir, en fonction de nos capacités, la profession que nous allons exercer. Il y a les soldats, ce sont les plus courageux, les plus robustes et les seuls à sortir de l'enceinte pour des missions et les réapprovisionnements, les instructeurs qui nous enseignent la politique du Palais, son histoire et qui nous apprennent le combat, et les gardes qui surveillent chaque pièce des bâtiments ou qui protègent l'Autocrate, en plus des caméras installées tous les dix mètres.
- Winter, dépêche-toi bon dieu, tu vas louper le petit-déjeuner ! me crie Mary, une fille de mon groupe d'entraînement. Mary est grande et robuste, avec des cheveux courts bruns et des yeux noisettes. Contrairement à moi qui suis grande mais mince avec des longs cheveux blonds et des yeux bleus. Je sors de mes pensées.
- Oui, oui, j'arrive. Ne t'en fais pas pour moi, je réponds.
J'attends que toutes les autres filles du dortoir soient sorties pour y aller à mon tour. D'abord parce qu'avant de manger, un garde fais l'appel à l'entrée du réfectoire, par ordre alphabétique et étant dans les dernières, ça ne me sert à rien de me presser. Mais surtout parce que je retrouve Kris, le garde chargé de surveiller l'entrée du dortoir des filles.
Je ne trouve pas ça très logique de placer un garde homme devant un dortoir de filles mais je ne dis rien. D'un autre côté, ça m'arrange bien.
- Bien dormi petite sœur ? Me demande mon « grand frère ». Kris a vingt-six ans, il est grand et baraqué si bien que je suis obligé de me mettre sur la pointe des pieds pour lui coller un bisou sur la joue. Il a des cheveux courts et noirs, une petite bouche et des joues assez rondes bien qu'il ne soit pas du tout enrobé. Il me fait penser à un rongeur, d'où le surnom que je lui ai donné : « hamster ». J'en ai vu un en photo, dans le livre de sciences, apparemment c'est un petit rongeur nocturne et qui a des grosses joues. Pour ma part, je n'en ai jamais vu en vrai, mais c'est normal puisque nous n'avons pas le droit de sortir.
- Ouais, pas trop mal. C'est quoi ton programme aujourd'hui ?
- D'abord, je dois surveiller la salle d'entraînement et cet après-midi, c'est quartier libre.
- Sympa comme journée, je soupire.
Les gardes des élémentaires ont un emploi du temps donné par l'Autocrate, chaque matin. La plupart du temps ce n'est pas très passionnant.
- Il faut que j'y aille, je vais arriver en retard pour l'appel.
Je presse le pas dans les couloirs, sous l’œil des caméras. Je les détestes. Elles nous suivent toute la journée, non-stop. L'entrée du dortoir où j'ai parlé avec Kris est un des seuls endroits à ne pas en avoir. C'est bien pour ça qu'on discute là. Si quelqu'un nous surprenait, ce serait l'Exclusion assurée.
J'arrive devant le réfectoire et je me mets en rang derrière les autres filles. A ma gauche, les garçons sont rangés comme nous. Je ne les connais pas tous très bien, seulement ceux qui sont dans mon équipe d'entraînement. A l'entraînement, on est classé en fonction de notre âge et de notre expérience. Comme j'ai quatorze ans, je suis avec cinq garçons et quatre filles de mon âge. Les garçons sont presque tous plus grands et plus musclés que nous, les filles, mais nous sommes plus minces et plus rapides qu'eux. Nos avantages font de nous, filles et garçons mélangés, un des meilleurs groupes, je dois l'avouer.
- Veronica, Winter... appelle le garde.
Je me dirige vers la grande table de droite réservé aux filles et m'assois à côté de Veronica. Elle est dans mon groupe d'entraînement, ainsi que Mary, Jade et Camélia. Nous nous entendons super bien. Elles sont mes seules amies ici. On commence à manger. Une sorte de boullie de blé avec un tranche de pain et une pomme ont été disposé dans des écuelles par les ménagères – la plupart sont des femmes – qui s'occupent de nos repas et du ménage.
Soudain, un cri venant de la table des garçons résonne dans le réfectoire...
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Et voilà le premier chapitre !
C'est une histoire à propos de science fiction, mais pas que car il y a aussi des histoires d'amour, de l'amitié, évidemment des combats, un petit peu de sang... (bon ok, beaucoup de sang !), du suspens... Bref je vous laisse découvrir la suite !
Bisous et bonne lecture ! :)
(désolé pour les fautes de frappe et d'orthographe !!)
Sol'
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Incontrôlable
Science Fiction"Approchez mes enfants" nous dit l'Autocrate d'une voix mielleuse. "Vous vous doutez sûrement de la raison de votre venue. L'autre jour, vous avez trouvé des dossiers qui ne vous concerne pas, vous avez découvert des choses interdites... Des choses...