...Maintenant, j'ai vraiment peur...
Après que ces choses soient parties, nous restons quelques minutes assis derrière le buisson, à nous remettre de nos émotions. Quand je me relève enfin, je retiens ma respiration, la peur qui ne fait qu'augmenter dans le noir m'asseyant de toute part.
- On peut y aller, il n'y a personne.
Je commence à m'aventurer dans la sombre... forêt ? Oui, je crois qu'on peut appeler ça une forêt. Je n'ai jamais vu d'arbre au Palais. Pas un seul. C'est incroyable de penser que chez nous il n'y en a aucun alors qu'ici, cet endroit en regorge. Owen est tout aussi émerveillé que moi. La bouche béate et les yeux grands ouverts, nous avançons entre les immenses troncs qui se dressent comme des murailles devant nous. Mon ami s'arrête pour toucher le sol, et je fais de même avec l'écorce rugueuse d'un arbre. Celle-ci se craquèle sous mes doigts.
- Je ne suis pas très à l'aise ici, s'inquiète Owen. Il y a trop de bruits ! On devrait avancer plus vite.
C'est vrai que les sons que nous entendons sont étranges et inhabituels. Ils proviennent de chaque recoins ténébreux de la nature. Le bruit du vent dans les branches m'effraie un peu, mais je me dis que cela rend notre périple plus excitant. Même si nous nous sommes beaucoup entraînés au combat et à la défense avec des exercices se voulant le plus réaliste possible, nous n'avons jamais pratiqué sur le terrain. Nous ne sortions d'ailleurs jamais de l'enceinte du Palais. Pourtant, il y a des choses tellement belles à l'extérieur !
- Où est-ce qu'on va ? me demande Owen, toujours aussi stressé.
- Je ne sais pas. Je réponds simplement.
Oui, c'est vrai, je n'en sais absolument rien. Pourquoi sommes-nous sortis ? Où allons-nous ? Soudain, toutes les réponses à ces questions, qui m'avaient semblé si évidentes au Palais, se mélangent dans mon esprit. Je n'arrive pas à penser correctement. Nous avons voulu être libres, maintenant nous le sommes. Mais nous n'avions pas pensé à la suite quand nous étions dans le Palais.
-Je veux trouver des réponses à toutes nos questions, expliqué-je à Owen.
- Sur notre passé ?
- Oui.
- Moi aussi, répond-il en baissant la tête.
Je sais qu'il pense à la femme dans son cauchemar.
- Mais est-ce que tu es sûre que nous allons trouver les réponses ici... Enfin je veux dire, dehors ?
Oui... Non, en fait. Mais on va chercher, pour Mary, pour toi, pour moi, et pour tous les pensionnaires du Palais. On va le détruire ! rajouté-je en frappant mon poing dans la paume de mon autre main.
Nous continuons à avancer dans un noir presque total, éclairés faiblement par la douce lumière de la lune qui filtre à travers les branches épaisses des arbres.
- Qu'est-ce qu'on fait alors ? demande Owen, perçant à nouceau le silence de plomb.
Nous sommes libres à présent... pensé-je. Nous pouvons tout faire. A cet instant, j'ai envie de mettre de côté Mary, le Palais, nos doutes, et toutes les horreurs que nous avons subies au fil des années.
- On profites, je réponds.
Et je me mets à courir le plus vite possible à travers les arbres, sans me soucier du danger.
- Winter ! Tu es folle ! me crie Owen en me rattrapant.
Quand il arrive à mes côtés, je lui souris de toutes mes dents. Qu'est-ce que ça fait du bien ! Je rigole, je crie, je grimpe aux arbres... Owen me suit et commence à relâcher la pression qui lui pèse sut les épaules.
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Incontrôlable
Science Fiction"Approchez mes enfants" nous dit l'Autocrate d'une voix mielleuse. "Vous vous doutez sûrement de la raison de votre venue. L'autre jour, vous avez trouvé des dossiers qui ne vous concerne pas, vous avez découvert des choses interdites... Des choses...