Mensonges

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Ma vision se trouble, ensuite c'est le trou noir...

Je me réveille dans un lit, un verre d'eau est posé sur une table de chevet, à ma droite. J'essaie de m'asseoir pour l'attraper mais je stoppe net. Je crois que ma tête ne m'a jamais fait aussi mal de ma vie. J'entends quelqu'un approcher, deux personnes exactement. Je pousse un soupire de soulagement, mon ouïe n'a pas souffert.

- Je suis vraiment désolé Winter, je reconnais la voix grave d'Owen, je ne voulais pas te faire mal comme ça.

- Bof, elle n'est pas trop amochée.  

 La deuxième personne est donc Mary. Elle me sourit.

- Comment je pourrais me faire pardonner ? Me demande Owen.

- Heu, tu veux bien me passer le verre d'eau s'il-te-plaît, je n'arrive pas à l'attraper.

- Avec plaisir, mademoiselle. Il me tend le verre, je bois à petite gorgée.  

 Owen a quand même un gros hématome sur la joue, bien que ça n'est pas l'air de le gêner plus que ça.

- Qu'est-ce qui s'est passé après que je me sois évanouie ?

- Rien de spécial, répond Mary, on a continué l'entraînement sans toi. D'ailleurs, j'ai défoncé Jack au tir l'arc, je suis fier de moi.

 Elle bat des mains.

- Tu as manqué les tests, rajoute Owen, ce n'était pas bien compliqué. Il fallait réaliser trois épreuves déterminées par le jury. Il nous évaluait devant tout le monde et à la fin, il annonçait les résultats.

- Qui faisait parti du jury ? Les questionné-je.

- L’Autocrate, Madame, Garry et Kate.

- Je ne comprends toujours pas à quoi ça leur sert d'évaluer nos compétences si on ne peut même pas les mettre en pratique par la suite.

 Je hoche de la tête, je suis tout à fait d'accord avec Mary.

- Je ne comprends pas non plus pourquoi on s'entraîne au combat, il n'y a aucun danger ici, enchaîne-t-elle.

- C'est sûrement pour nous défouler, vu qu'on n'a pas droit d'aller dehors, suppose Owen.

- Oui, tu as sans doute raison.

- Et pour nous entraîner à devenir soldat, renchérit-il après ma réponse.

- Mais soldat pour faire quoi ? Pour surveiller quoi ? Pour combattre contre quoi ? Pour pro...

- Mary, tu m'énerves avec tes questions ! On n'en sait pas plus que toi. La colère monte à la tête d'Owen.

- De toute façon, on le saura quand on aura vingt-et-un an. Pour l'instant nous n'avons que des hypothèses, répliqué-je en essayant de calmer le jeu. Mais moi aussi, ça m'intrigue. Ça m'inquiète même.

- On nous cache des choses, trop de choses ! S'exclame Mary, et je ne sais pas vous, mais je n'ai pas envie d'être la dernière à les savoir.

 Heureusement, l’infirmerie n'est pas équipée de caméras. L'Autocrate laisse le peu d'intimité que nous avons tranquille.

- On te laisse te reposer, on reviendra sûrement cet après-midi, dit Mary en commençant à s'éloigner du lit. Mais Owen lui fait signe de s'arrêter :

- Écoutez, ordonne-t-il.  

 Les murs ne sont pas épais et on distingue effectivement des voix provenant du couloir. Deux voix exactement :

IncontrôlableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant