Je me demande parfois où je vais.
Quel est mon but dans cet immense univers? Moi, petite personne, infime à ce monde, qui habite sur cette terre.
Je me demande qui je suis, qui j'étais avant, mais surtout qui je serai. Comment les changements m'affecteront au cours de ma vie?
Je me demande parfois si je vais encore avoir une Terre sous mes pieds quand je serais moi-même croulante, car les gens piétinent sa peau flétrie comme le temps piétineront les nôtres. À la fin, on tombera toutes les deux sous les fissures béantes de l'univers, se rappelant nos jeunes temps, nos beaux temps.
Parfois, je me demande comment je fais. Comment je fais pour avoir mal quand il fait beau. Comment je fais pour ne rien sentir quand il fait laid. Des fois j'ai mal. J'ai peur d'avoir mal. Pourquoi j'ai mal? J'ai peur? Peur de quoi? De la vie?
C'est vrai que la vie fait peur. Vivre fait peur. L'immensité d'une décision qui ne tient pas toujours de nous-mêmes ou de nos mains, mais de ceux des autres.
Des fois, j'ai peur de ne pas être normale. Puis je me fâche d'avoir penser au terme « normal ». Ça l'existe pas, ça, « normal ». Qui décide ce qui l'est ou pas? Normal, bien grand mot pour quelque chose de si petit. La planète terre au complet serait marginal s'il fallait qu'il y ait du « normal ».
Puis il y a d'autres soirs, comme celui-ci, où je me demande trop de chose sans toutefois être inquiète, sans savoir vraiment ce que je fais ni où je vais. J'y vais tout simplement. Je verbalise sur papier les trottements de ma pensée autour de mon globe cervical telle une aventurière explorant le monde à sa manière.
Puis j'arrête de me demander soudainement. Je place un point, une virgule, une phrase après l'autre, ça s'enchaîne: mes doigts suivent plus ma pensée. La trotteuse court maintenant, court et court puis nage des océans et elle respire. Elle respire après avoir retenu son souffle si longtemps, prise à un endroit. Elle respire après avoir été resté enfermée dans ses propres bras. Maintenant, elle vole.
Et puis le sommeil monte aux yeux comme une lune dans un ciel étoilé, la trotteuse finit par se reposer. Elle dort. Paisible, ma conscience est revenue en paix, et jusqu'au lendemain je n'ai plus de question.
Un mouton, deux montons, un berger et un loup.
Et puis...
c'est drôle comme je me demande parfois
où je vais,
et qui je suis.
Bien drôle, oui....
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•My own wrecked mind•
Puisi~Des fois ça va, d'autres non.~ Pensées quotidiennes, remises en doute. Poèmes, textes. Ce qui dompte mes pensées sauvages, les retiens en cage. Peu importe la langue, anglais, français, misère, douleur, apaisement ou bonheur.
