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Je suis donc partie du foyer, un mois et demi après mon audience au tribunal. Arrivée dans une ville qui m'était encore inconnue, j'étais décidée à tout recommencer. La preuve ! Aujourd'hui, j'en oublie même la personne qui me faisait souffrir sans arrêt, il y a de ça encore un an.

Mais nous n'en sommes pas encore là. Je disais donc que j'avais été "transférée" en famille d'accueil, suite à mon audience. Le 18 Juin 2017 exactement. Encore une nouvelle vie. Peut-être étais-je un chat ? (débilité du jour bonjour) J'avais passé deux mois à ne pas faire grand chose. Le peu de sortie que j'effectuais, se faisait entre le domicile de ma famille d'accueil et la bibliothèque municipale. J'avais dû sortir deux fois maximum avec des amis. N'habitant pas dans le coin et étant une vraie flippée des transports, j'évitais un maximum de sortir.

Avec le temps, j'avais fini par apprécier cette nouvelle vie. Mais je développais une sorte de haine incontrôlée envers mes éducatrices. Il m'arrivait régulièrement de leur gueuler dessus. Et cela ne faisait qu'accroître ma colère.

Après des vacances mouvementées, avec une colonie de vacances en Irlande et un mois entier à la campagne, j'ai fini par rentré dans ma famille d'accueil. Sans mentir, je dois dire qu'ils m'avaient un peu manqué. Et le lendemain, c'était la rentrée. Et je dois avouer que vu le nombre de crises d'angoisse que j'ai réussi à faire, je n'étais pas motivée pour y aller. 

C'est à 7h20 que Tania, la fille placée dans la même famille que moi, vint me réveiller. Ou du moins, m'annoncer que nous partions dans trois minutes. Les joies de la rentrée ! Et finalement, c'est avec trois quarts d'heure d'avance que nous sommes arrivées devant ce qui allait être mon lycée pour les trois prochaines années. Je lui avais posé une question qui me semblait pour le moins primordiale à mes yeux, "comment faire pour ne pas que les gens viennent m'emmerder ?". Et j'avoue que, sur cette année, j'ai excessivement bien appliqué le seul conseil qu'elle m'ait donné.

"- Reste cash, froide et distante, ne montre pas tes vrais sentiments"

Le premier jour, cela a marché si bien, que personne ne voulait vraiment m'approcher. Enfin le matin. L'après-midi, nous devions passer un test d'anglais pour déterminer notre niveau et ainsi être réparti en groupe. Rien de bien exceptionnel. Et c'est au retour que j'ai bien vu la première galère de l'année me tomber dessus. Une nouvelle ville, un nouvel établissement et forcément, il avait fallu que j'oublie de me renseigner sur le retour. Grand heureusement, une fille m'a proposé de m'accompagner jusqu'à la gare. Peut être que cet élan de gentillesse signifiait un nouveau départ. Un changement.

HaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant