Skin Fever - La peau fiévreuse

C H A P I T R E S E P T

Une semaine était déjà passée depuis les disputes des premiers jours mais rien n'avait réellement changé. Ma relation avec Tom ne s'était pas améliorée. Nous nous méprisions toujours autant. Nous ne nous parlions que très rarement et les seules paroles échangées étaient des moqueries mal intentionnées, des insultes blessantes ou des reproches cassants. La relation Tom Ally n'était pas non plus au beau fixe. Tom ignorait complètement ma fille. C'est comme si elle n'existait pas à ses yeux. La seule chose qui comptait pour lui, c'était les poufs qu'il ramenait à la maison. Voir toutes ces filles le matin, les entendre prendre du plaisir tous les soirs me crevait le cœur. Je savais que des filles se succédaient dans son lit mais je crois que je ne réalisais pas. Ils m'écœuraient. Je me demandais vraiment pourquoi j'avais fait des centaines de kilomètres pour les entendre gémir tous les soirs. Si j'avais su que Tom allait m'offrir ce spectacle tous les jours, je ne serais pas venue. Dire que je pensais qu'Ally et Tom allaient se rapprocher. Quelle naïve j'étais de m'imaginer que Tom pouvait aimer quelqu'un d'autre que lui. Gustav avait tort de croire que Tom avait un cœur. Heureusement que Bill, Gustav et Georg étaient là pour nous. Ils avaient trouvé en Ally une véritable petite mascotte. Tous étaient complètement gagas devant sa petite bouille enfantine. Elle les menait par le bout du nez. Ma dispute avec Gustav au début du séjour n'était plus qu'un lointain souvenir. Nous avions retrouvé notre complicité de toujours.


Il était 11h30 du matin. Ma petite Ally était debout depuis déjà deux bonnes heures et dessinait avec Gustav. Tom avait comme d'habitude ramené une fille qu'il avait rencontrée en boîte la veille et ils m'avaient empêchée de dormir une bonne partie de la nuit. Je le détestais. Dire que j'avais un photoshoot cet après-midi dans la périphérie d'Hambourg . Mes clients n'allaient pas être déçus. Pourvu que le maquilleuse soit compétente sinon je crois que bien que ma carrière de mannequin sera bel et bien terminée. Je posais ma tête entre mes mains et commençais à m'endormir.

— Maman, maman ! T'as vu ce que j'ai fait ! 

Je me réveillai en sursaut. 




— Oui ma puce, c'est très beau. 


Gustav me regardait inquiet. Il avait toujours eu cette facilité à s'angoisser pour moi, un peu comme un frère s'inquièterait pour sa petite sœur. Même si ce trait de caractère avait tendance à m'agacer, je devais bien reconnaître qu'il m'avait un bon nombre de fois tirée de situations difficiles. Gustav avait toujours été un peu comme mon ange gardien : il veillait sur moi, me protégeait et savait me préserver du pire. Sans lui je sais que je serais totalement perdue.

— Tu devrais aller te coucher Lexi. Tu ne vas pas tenir toute l'après-midi debout. 



— Je sais Gustav mais ça ne sert à rien. Je ne vais pas laisser Ally toute seule. 

Je posais automatiquement mon regard sur ma fille, trop occupée à dessiner pour remarquer quoique ce soit. 




— Elle n'est pas seule, elle est avec moi. Je m'en occupe. De toutes façons que tu sois là ou non ça ne change pas grand chose : vu l'état dans lequel tu es. 

— Non mais c'est bon. Déjà que tu vas t'en occuper cette aprem... Je ne veux pas te l'imposer tout le temps. 


Gustav me regardait d'un air surpris. Il paraissait complètement décontenancé. Je ne comprenais pas, je l'avais pourtant bien prévenu. Je m'en souviens encore ! Je n'étais pas folle tout de même.