Tout était si paisible. Je m'avançais sans faire de bruit vers le canapé où étaient allongés Ally et Tom. Je ne pouvais pas croire ce que je voyais. Je les regardais un peu plus attentivement. Ally avait ses petits bras autour du cou de Tom. Elle semblait s'y accrocher comme si c'était la dernière fois qu'ils étaient réunis. Ma fille se doutait-elle de ses liens de parenté avec Tom ? Pouvait-elle avoir deviné que le garçon qui la tenait dans ses bras était en réalité son père ? Tom, lui, avait son menton posé sur le sommet de sa tête. On pouvait aisément croire qu'il humait l'odeur de ses cheveux. Cette position semblait tellement naturelle pour eux. Ils semblaient si paisibles. Je me sentais tellement étrangère à cette scène trop parfaite pour être réelle. Que s'était-il passé pendant mon absence ? Était-il possible que Tom se soit transformé en papa attentionné ? J'en doutais profondément. Pourtant la scène qui se déroulait sous mes yeux me prouvait le contraire. Je me sentais complètement perdue. Cette situation était tellement paradoxale par rapport à l'attitude de Tom. Était-ce le bon moment pour lui avouer toute la vérité ? Après tout Gustav et Georg étaient déjà au courant, il ne faudrait pas longtemps pour que Bill et Tom la découvrent à leur tour. Rien que d'y penser, ma tête se mit à tourner. Je sentais qu'il fallait que je m'assoie quelques secondes. Je me laissais tomber lourdement sur le deuxième canapé du salon. Georg arriva quelques secondes après moi. Il regarda la scène surpris de les voir ainsi . Il affichait le même air ahuri que moi quelques instants plus tôt.
— Dites moi que je rêve... C'est bien Ally et Tom sur ce canapé ? Me demanda-t-il en chuchotant. J'acquiesçai.
— Alors là... Si un jour quelqu'un me l'avait dit , je l'aurais traité de menteur. Il faut immortaliser cet instant. Je suis sûr qu'à son réveil Tom niera tout en bloc même si je suis devant lui. Comme ça, au moins, je pourrais lui mettre la preuve sous les yeux. Il ne pourra pas dire le contraire.
_Tout en riant tout seul, Georg sortit son téléphone de sa poche et prit une photo de ce moment exceptionnel. Comment pouvais-tu rire Georg ? Si tu m'avais demandé comment je me sentais à cet instant je t'aurais répondu détruite, triste, perdue. A vrai dire je ne savais pas réellement pourquoi. Peut-être parce que j'avais peur que ce moment de tendresse soit le seul que je puisse voir. Comment seras-tu quand tu te réveilleras Tom ? Quelle attitude adopteras-tu ? Ces questions tournaient dans ma tête et me donnaient mal au crâne. Je n'arrivais pas à me défaire de ces interrogations. J'avais tellement peur de tout t'avouer...
Le claquement de la porte d'entrée nous fit brutalement revenir à la réalité. Je tournai alors ma tête en direction du bruit. Bill et Gustav venaient de rentrer. Je ne savais comment agir avec toi, Bill. Devais-je m'énerver et te traiter d'inconscient. J'avais confiance en toi, je t'avais confié ce que j'avais de plus précieux au monde et j'étais persuadée que tu t'en occuperais comme de ta propre fille. Mais au lieu de respecter mon choix tu as préféré la confier à ton imbécile de frère qui ignore Ally depuis notre arrivée. Mais en même temps si tu n'avais pas transgressé cette règle, ma petite fille aurait-elle connu un moment de complicité et de tendresse avec son père ? J'étais tiraillée entre l'envie de t'étrangler de mes propres mains et l'envie de te prendre dans mes bras pour te remercier. J'étais incapable de bouger. Alors je restais là, sur ce canapé à froncer les sourcils.
— Mon dieu, quelle galère cet enregistrement ! Tu y crois toi ? Réenregistrer toutes les prises de voix que j'avais déjà faites juste parce qu'un technicien a effacé toutes les pistes ! Dès fois j'ai des envies de meurtre. J'aime mon métier mais qu'est ce que c'était chiant pour le coup ! Affirma Bill un peu trop fort.
VOUS LISEZ
Skin Fever - La peau fiévreuse
FanfictionJe savais qu'aujourd'hui ma vie allait changer. J'étais dans cet avion qui me ramenait là où tout avait commencé. Là où j'avais laissé précipitamment une partie de ma vie. Je baissais les yeux vers ce petit ange qui dormait sur mes genoux et je ne p...