C H A P I T R E O N Z E

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POV de Tom

Je rentrais comme tous les soirs vers une ou deux heures du matin. Mes soirées étaient toujours les mêmes depuis que Lexi était là : j'allais en boîte, je rentrais sans souci dans le carré VIP, j'allais danser, une groupie me remarquait et venait me draguer, je lui disais quelques mots doux et c'était parti pour une nuit en sa compagnie : soit je la ramenais à la maison quand elle ignorait qui j'étais soit tout se passait à l'hôtel. Tout était tellement simple avec ce genre de fille : quelques compliments et le tour est joué ; elles finissent dans ton lit. Lexi je crois qu'en réalité tu avais raison : la facilité est tellement ennuyeuse, tellement lassante. Je ne ressens même plus les mêmes sensations quand je couche avec elles. C'est un peu à chaque fois pareil. Depuis que j'ai goûté à ta peau, plus rien n'a la même saveur, plus aucune autre n'a réellement d'intérêt. Pourquoi continuer si ça ne m'apporte plus aucun plaisir ? Je ne sais pas... Peut-être parce que je suis un garçon... Peut-être parce que comme tu me l'as balancé à la figure le jour de ton arrivée c'est une façon pour moi d'exister. Ou alors tout ce jeu n'est peut-être qu'une habitude. Je ne sais pas. Peut-être qu'en réalité j'essaie de me persuader que tu n'avais rien changé à ma vie.

Je passais le pas de la porte. Tout était calme. Tout le monde devait dormir. Je me rendais le moins bruyamment possible dans la chambre de Bill pour l'embrasser avant d'aller me coucher. C'était une habitude depuis qu'on était petit. Je poussais doucement la porte et laissai un peu entrer la lumière du couloir dans la pièce. C'est à ce moment que j'aperçus Lexi et Ally allongées aux côtés de mon frère. Elles paraissaient tellement sereines. Elles étaient toutes les deux blotties contre lui. Cette scène me creva littéralement le cœur. Ils avaient l'air d'une famille si parfaite ainsi. Je sentais la jalousie me consumer peu à peu. Alors Lexi m'avait remplacé par mon frère. A croire qu'il lui en fallait un à chaque fois qu'elle venait nous voir. Et Bill comment pouvait-il ne rien m'avoir dit pendant si longtemps. Enlacés ainsi ils avaient tout d'un petit couple parfait. Je sentais mon cœur se serrer. Je ne supportais plus de les voir tous les trois ainsi. Il fallait que je parte, que j'échappe à ce spectacle. Rien que de les imaginer tous les trois en famille parfaite me donnait la nausée. Je sortis en trombe de la chambre et me rendis dans la cuisine, j'avais besoin de me remettre les idées en place. Je sentais mes mains trembler d'énervement. Comment pouvaient-ils me faire ça ? Je tendis la main pour prendre un verre mais avec mon calme et mon agilité légendaires un autre verre tomba au sol. C'est pas vrai je suis maudit. Alors que j'essayais tant bien que mal de ramasser les débris, des pas se firent entendre dans l'escalier. Pourvu que ce ne soit pas l'un des deux tourtereaux, je crois que je ne pourrais le supporter. Gustav apparut dans l'entrebâillement de la porte de la cuisine.


— Tom qu'est-ce que tu fais ? Il est bientôt trois heures du matin... se plaignit-il.

— Rien Gus, va te recoucher.


Apparemment il n'était pas prêt à écouter ce que je lui demandais. Il se mit à mes côtés et m'aida à ramasser les bouts de verres .


— Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? C'est quoi tout ce bordel sur le sol ?

— Rien Gus, j'ai fait tomber un verre c'est tout.

— Tu m'as l'air bien énervé encore toi. J'ai loupé un épisode ou quoi ? Me dit-il en jetant les débris à la poubelle et en s'asseyant autour de la table de la cuisine.

— Non rien Gus rien ....






Je voyais très bien qu'il ne me croyait pas. Un silence s'installa entre nous. Je m'assis à ses côtés et lui demandai inquiet :






Skin Fever - La peau fiévreuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant