H A R R Y
« Et où est-ce que tu vas encore ? Hein ? »
La voix de mon beau-père m'a résonné dans les oreilles, bien plus fort que je ne l'aurais voulu. Il n'était pas soûl pourtant ; peut-être qu'il devenait sourd ? J'ai terminé d'enfiler ma veste avant de me tourner vers lui.
« Je sors, c'est bon. »
Ma mère venait de nous rejoindre dans l'entrée, l'air inquiet. Depuis quelques jours, je n'arrêtais pas de m'accrocher avec son mari et ça commençait à devenir invivable. Il n'avait pas eu l'occasion de se retrouver seul avec moi mais j'étais certain qu'il n'attendait que ça.
« Non, c'est pas bon ! T'es pas à l'hôtel ici. Y a des horaires et tu ne les respectes plus. Et ta mère a fait à manger.
– Laisse-le, c'est rien. »
J'ai adressé un sourire tendre à ma mère. Je savais à quel point elle était heureuse de savoir que maintenant, j'avais des amis et que j'allais mieux. Mais cette espèce de débile était toujours là, à vouloir m'enfoncer.
« Non, c'est pas rien. Y a pas de juste milieu avec ce gosse ! Soit il se laisse crever dans sa chambre sans voir personne, soit il passe sa vie dehors et rentre à n'importe quelle heure. C'est bien que t'aies enfin une vie sociale, bravo. Mais tu sais à quelle heure Niall est rentré hier ? »
Ma respiration s'est accélérée car je n'ai pas aimé la façon dont il s'adressait à moi. Il me faisait passer pour un moins que rien devant ma propre mère et je ne supportais pas ça. Puis pourquoi est-ce qu'il me parlait de Niall ?
« Je vois pas le rapport, j'ai répondu.
– Je vais te le dire moi, 'le rapport' : sa mère m'a appelé parce qu'il est rentré à 7 heures. Il a pris une douche et il est reparti en cours.
– Tobias... »
J'ai cru percevoir une pointe de lassitude dans la voix de ma mère et je ne la comprenais que trop bien ; moi aussi, il me fatiguait, à vouloir me mettre sur le dos tout et n'importe quoi.
« Non, pas 'Tobias' ! Lui, il va se coucher quand il rentre parce que Monsieur a arrêté les cours mais pas les autres ! Les autres vont encore au lycée !
– C'est arrivé une fois. Puis ce n'est pas de sa f—
– T'es quoi, toi ? Son avocat ? »
Il a coupé ma mère tellement sèchement que moi-même, ça m'a surpris. J'espérais vraiment que ce soit la première fois qu'il s'adressait à elle de cette manière et à en juger la surprise que je pouvais lire sur le visage de ma mère, ce n'était jamais arrivé avant. Tant mieux, parce que c'était intolérable. Ce n'est pas un chien.
« Lui parle pas comme ça, toi, je l'ai défendu. Puis Niall est grand. Il sait ce qu'il fait, j'suis pas responsable de ses actes. Y en a qui sont partis plus tôt.
– T'insinues que mon fils fout volontairement son année en l'air ?
– Je n'insinue rien du tout. Je dis juste que c'est pas de ma faute. Puis c'était chez Liam et ils le faisaient déjà avant que je me joigne à eux.
– Puis... Tobias, tu sais très bien que Harry ne—
– La ferme. », il a tranché.
Ça m'a mis hors de moi qu'il s'adresse comme ça à ma mère. Il pouvait me manquer de respect autant qu'il le voulait, je m'en contre fichait, mais ma mère personne n'y touche. Alors j'ai eu un réflexe malheureux, mais j'ai été incapable de me contrôler et j'ai bousculé mon beau-père. J'ai à peine eu le temps d'entendre ma mère me hurler dessus qu'il m'a décollé la gifle du siècle. Du coup, je suis incapable de dire si le silence qui a régné durant de longues secondes a été provoqué par une surdité passagère, ou si c'est vraiment le choc de la situation qui a soufflé tout le monde. En plus je marque vite, je devais déjà avoir des prémices de bleus.
VOUS LISEZ
Show Me You Care
FanfictionLouis pense avoir tout. Harry pense n'être rien. La vie de ces deux garçons que tout oppose va se voir bouleversée lorsque leur professeur de biologie les associera pour un devoir. Ils prendront alors conscience que de la haine à l'amour, il n'y a q...