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Le mercredi et jeudi suivant, rien ne s'était passé de spécial. Mercredi j'étais restée cloîtrée chez moi, et jeudi, j'avais des examens. Rien de bien excitant, je n'avais croisé pas grand monde, et je fais retourner chez moi. Mes parents m'avaient reproché d'être de plus en plus distante, de moins en moins manger, et d'être de plus en plus enfermée à la maison. Je leur avait répondu d'un haussement d'épaule, et j'étais partie dans ma chambre. Puis quelqu'un avait toqué à ma porte, et c'était ma mère. Elle venait m'apporter un lettre. Mon invitation à tes obsèques. Je l'ai prise dans mes mains, tremblante, et j'avais dit merci. Elle était partie, et avait doucement fermé ma porte en partant.
Vendredi après midi, à 15h. Et j'avais aucune idée de la façon dont je devais m'habiller, alors j'ai fouillée dans mon armoire. Et au bout d'une quinzaine de minutes intenses, je suis tombée sur un tissu familier, qui me rappelait quelque chose, mais j'arrivais pas à me souvenir ce qu'il en était. J'étais debout sur un tabouret, la main au fond de mon armoire, alors impossible d'en voir la couleur. J'ai alors extirpée le vêtement de la où il était, et j'au tout de suite reconnu ce que c'était. J'ai même faillit en tomber de mon tabouret. Ton t-shirt. Enfin, c'était un de tes vieux maillots d'athlétisme, un de ceux que je t'avais piqué et dont je me servais en guise de pyjama. Mais celui ci, c'était celui que tu portais quand on sentait vus sur le pont, derriere chez moi. C'était celui que t'avais enlevé une fois qu'on était arrivés chez moi, et qu'on avait sauté dans la piscine. Celui que t'avais pas eu le temps de récupérer quand je t'ai dis de partir parce que mes parents rentraient, et que t'étais pas censé être là. Le jour où je t'avais laissé rentré chez toi torse nu, alors qu'il était 22h30. Puis dans la précipitation, je l'avait caché la, tout en haut, et plus jamais touché depuis.
Je l'ai approché de mon nez, et ça sentait toi. Ton odeur était encre imprégnée là dedans, et je me suis demandé comment faire pour la conserver un maximum de temps. Il fallait que je garde ce maillot, il fallait que je garde ton odeur. En guise d'unique souvenir que j'avais de toi. Cette soirée la, juste avant tes obsèques, elle avait été longue. Je m'étais finalement endormie, le nez enfoui dans ton maillot, encore tout habillée.
Tout ça parce que 96h après ta disparition, ton manque commençait à sérieusement se faire sentir, et je commençais sérieusement à en souffrir.

Ces [maux] d'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant