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J'ai rien écrit pour les 1 an. Je le sais. C'était fait exprès en quelque sorte. Parce que je me dis, que quand même, un an c'est très long. Ça fait aujourd'hui plus d'un an et presque deux mois, et il est certainement temps pour moi de passer à autre chose. Si vous avez lu jusque là, peut être que vous avez remarqué que l'écriture de ces petites parties a évoluée, qu'elle est passée de plus à moins brouillon. C'est tout à fait normal. Mais j'en avais déjà parlé, il me semble. Vous avez vécu cette année difficile avec moi, vous avez lu mes mots désordonnés, que j'ai écrits à des heures sombres de la nuit. Vous avez lu les passages marquants de mon année, mes ressentis à travers les mois ; tous les mois le jour de cette fameuse nuit. En juin 2018, entre 2h et 3h du matin, un ado fracassé contre une voiture. Mort sur le coup. Il n'a même pas eu le temps de s'excuser auprès de sa mère, à qui il venait de dire de se faire foutre avant de prendre sa moto, puis de partir. Je n'ai même pas eu le temps de m'excuser auprès de lui.
Et tout cela, ce sont mes regrets. Mais il manque à beaucoup de monde, ce garçon là. La veillée qu'ils avaient organisée en son honneur, deux jours après sa mort, c'était pourri. Et ça craint. Son enterrement était très sûrement encore pire, j'ai pas pu rester. Sa mère hurlait à la mort, et j'ai eu envie de vomir. La voir dans cet état, pleurer son fils de cette manière, ça m'à brise le cœur. Bien plus qu'il ne l'était déjà, et ça m'à fait réfléchir pendant des jours. Si mon fils mourrait de cette manière, juste après une dispute entre nous, comment est ce que je ferais ? Comment je réussirai à vivre avec ça ? J'en ai aucune idée. Et je crois qu'elle n'en avait aucune idée non plus. Elle a été hospitalisée pendant trois mois après ce drame. J'ai été la voir une fois. Je voulais lui donner ce tshirt, qu'il avait laissé chez moi bien avant sa mort. Mais quand j'ai vu l'état dans lequel elle était, j'ai même pas pu dire un mot. Je suis juste restée debout devant elle, et j'ai pleuré. Puis je suis partie. Et je sais que ça n'était certainement pas la meilleure chose à faire, mais c'est la seule chose que j'ai pu faire. Elle était assise dans un fauteuil, la télé était allumée mais elle ne la regardait pas. Elle avait juste les yeux dans le vide, la bouche presque ouverte, et ça m'à fait beaucoup de peine.
Mais il n'y a pas qu'elle. Moi, les premiers moi, j'ai eu énormément de mal à tenir. La première semaine a été particulièrement dure. Entre la veillée, puis l'enterrement, j'ai eu du mal. Puis l'été est passé, j'entendais beaucoup de rumeurs à son sujet, et ça m'enfonçait encore plus. Puis la rentrée, et enfin la fin de l'année. C'est passé très vite.
Mais enfin, maintenant, je suis décidée à passer à autre chose. Pas oublier, non, mais passer outre la douleur. C'est pour ça que c'est définitivement la dernière partie que je publierai dans ce livre. C'est tout. Et ce sera tout. Pour toujours, désormais.

Ces [maux] d'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant